Venise: son histoire, ses secrets, ses fantômes. Tel est le décor – et le sujet – des Spectres de Venise, premier tome des aventures de Thomas Carnacki, détective de l’occulte, en bandes dessinées.

Je vous avais récemment parlé du deuxième tome, récemment sorti et intitulé La Chambre grise. Celui-ci est le premier de la série, que j’avais raté à l’époque. En très résumé, Thomas Carnacki est donc un détective privé, entre la fin du XIXe et le début du XXI siècle, qui s’est fait une spécialité d’enquêter sur des affaires paranormales. Ou ayant l’apparence du paranormal.

Là où La Chambre grise mêlait trois affaires en une histoire, Les Spectres de Venise est un scénario original, conçu par Éric Corbeyran. Il n’est pas « encadré » par le traditionnel repas avec ses trois amis (dont Hogdson, le créateur du personnage) et, par certains côtés, j’ai trouvé qu’il s’éloignait du canon des aventures de Carnacki. Par exemple, le fantôme a un côté « manuel des monstres » qui détonne par rapport aux autres enquêtes.

Mais il y a d’autres aspects qui sont plus raccord, comme l’enquête en elle-même, qui joue sur le surnaturel et la supercherie. Les aspects historiques et « contemporains » (par rapport au personnage) sont également bien amenés.

Je suis aussi un peu plus réservé sur le dessin de Luca Raimondo, qui a un côté moins abouti que dans le volume suivant. C’est un peu comme s’il avait gagné un niveau très conséquent en un an. Dans le même temps, c’est peut-être aussi une question de style: cela donne un côté un peu aquarelle au trait.

J’ai donc un avis final plutôt mitigé sur Les Spectres de Venise. En soi, c’est une aventure plaisante mêlant enquête et fantastique, avec un soupçon de critique sociale dans la Venise de la Belle-époque, mais dans le cadre des aventures de Carnacki, je suis moins convaincu de la pertinence du pastiche – puisqu’au final, c’est un peu ça.

Stéphane “Alias” Gallay, graphiste de profession, quinqua rôliste, amateur de rock progressif, geek autoproclamé et résident genevois, donc grande gueule. On vous aura prévenu.

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