En Suisse aussi on a des groupes de rock progressif qui se reforment après plus de trente cinq ans de séparation. Témoins Flame Dream, qui reviennent en 2024 avec ce nouvel album, Silent Transition.
Flame Dream est une formation suisse, originaire de la région de Lucerne et fondée en 1977. Elle a eu une carrière d’une petite dizaine d’années, avant d’entrer dans un long hiatus, jusqu’en 2022. Sa musique est assez proche du néo-prog de formations comme IQ, avec une assez nette influence yessienne.
Septième album du groupe, Silent Transition dure un peu plus d’une heure et compte sept pistes avec un format très clairement prog: quatre epics entre dix et quinze minutes et deux compositions plus courtes, de « seulement » six et sept minutes.
On ne peut pas dire que Flame Dream soit la formation la plus connue du prog des années huitante – même en Suisse. Pourtant, ce n’est pas la première fois que je croise sa route: j’avais déjà écouté (il y a fort longtemps) leur album de 1982, Supervision.
C’est plus pour l’anecdote: j’ai somme toute assez peu de souvenirs de cet album, mais en écoutant Silent Transition, j’ai quand même eu une petite impression de déjà-entendu dans les sonorités.
Cela dit, comme mentionné, la parenté la plus évidente que j’ai trouvée dans cet album, c’est avec IQ – la voix de Peter Wolf rappelant celle d’un autre Peter, Nicholls. Et, partant, on peut aussi tracer des lignes vers le Yes de la fin des années septante.
Si l’idée de voir un groupe de prog historique ressortir des limbes et proposer un nouvel album me réjouit, je dois cependant dire que je ne suis pas aussi enthousiaste quant à son contenu.
Cela dit, Silent Transition reste bon, voire très bon par moments. Ce sont surtout les instrumentaux, souvent très inventives et maîtrisées, qui ont ma préférence; les parties chantées ont tendance a être plus convenues.
Flame Dream se montre aussi très à l’aise dans les compositions longues – ce qui est assez heureux, au vu du format de l’album. Je dois aussi dire que la production est particulièrement soignée, très percutante et très moderne.
Je conclus donc cette chronique par une appréciation plutôt positive. Ce n’est clairement pas l’album de l’année et on pourrait même dire que Silent Transition vaut surtout pour sa valeur historique, mais je trouve tout de même que Flame Dream a réalisé ici un album de qualité, avec passion. Ce qui, après plus de trente ans, est impressionnant.
Flame Dream n’est pas disponible sur les plateformes habituelles: j’ai reçu mon CD en le commandant auprès du groupe – qui me l’a envoyé accompagné d’une sympathique carte postale signée.
Bpnus: la vidéo (moyennement officielle) de « No Comfort Zone », qui ouvre l’album
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