Ce n’est jamais fini tant que ce n’est pas fini. Ainsi, alors qu’on pourrait penser qu’à mi-décembre, la course au titre d’album de l’année est bâchée, voici que déboule IQ avec un nouvel album, Resistance. Spoiler: il est très bien.
IQ, c’est un des vétérans du rock progressif, plus particulièrement de la scène néo-prog. Ça va bientôt faire quarante ans que les Britanniques tournent et s’ils ne sortent des albums que tous les quatre-cinq ans, c’est souvent parce que c’est du très très bon.
C’est aussi du massif: comme le précédent, l’exceptionnel The Road of Bones, Resistance vient sous la forme d’un double CD: sept pistes et cinquante trois minutes pour le premier, quatre pistes et cinquante six minutes pour le second. Pour le cas où ça ne serait pas évident: c’est du prog. Ce qui implique trois epics de plus de quinze minutes et des compositions qui durent autrement entre six et huit minutes.
Je vais évacuer tout de suite un point: IQ fait ici du IQ; ni plus, ni moins. On est dans un registre largement balisé, un néo-prog avec de fortes inspirations Genesis. En d’autres termes, ce n’est pas l’album le plus original de l’année.
Ce n’est en soi pas un mal; au reste, Resistance me paraît un peu plus nerveux, plus énergique que Road of Bones. Il est cependant un peu moins intense, moins sombre. Meilleur? Probablement pas, mais sans doute égal ou pas loin.
Si “A Missile” ouvre l’album avec une guitare passablement agressive – il me fallait toujours quelques secondes pour percuter que je n’étais plus sur l’album de metal précédent – guitare qui revient assez régulièrement dans l’album, rapidement des sonorités de claviers plutôt vintage et la voix de Peter Nicholls (qui livre ici une performance exceptionnelle) viennent dominer les compositions.
IQ a cependant le chic pour magnifier ce côté old-skool, ce néo-prog encore assez proche du rock progressif symphonique des années 1970. Les compositions de Resistance s’avèrent complexes, pas toujours évidentes à appréhender, mais qui se révèlent d’une richesse incroyable après plusieurs écoutes.
Mention spéciale pour les trois epics de cet album: “For Another Lifetime”, “The Great Spirit Way” et “Fallout”. En général, un seul morceau de ce calibre peut vous transcender ou vous couler un album; IQ en colle trois dans le sien et arrive à en faire trois monstres incontournables.
Les compositions plus courtes sont également très bien, souvent plus directes (le déjà nommé “A Missile”, qui porte bien son nom, ou “Rise” et “Fire and Security”).
Je dirais bien que Resistance est l’album de néo-prog de l’année, mais ce serait assez taquin vu que c’est un peu le seul que j’ai chroniqué en 2019. Blague à part, c’est clairement un des meilleurs albums de rock progressif de l’année et je vous en voudrais beaucoup si vous passiez à côté.
Bonus: la lyric-video de “A Missile”
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