Campagne d’insécurité

Avertissement: la seule lecture de ce billet peut vous valoir d’être mis sur la liste noire des Gens Qui Pensent Que Les Communiqués Gouvernementaux Antiterroristes Sont Du Pipeau Et Qui Du Coup Ne Valent Pas Mieux Que Des Terroristes Eux-Mêmes. Quand à son auteur, je ne vous raconte même pas…

Bref, tout ceci pour dire que la police londonienne s’est récemment illustrée en lançant plusieurs campagnes de communication sur le thème “dénoncer son voisin, c’est cool“. Comment dit-on “Vichy” en anglais, déjà?

Ce genre de choses a tendance à énerver tout un tas de gens, à commencer par les Londoniens eux-mêmes, qui n’aiment pas qu’on les prennent pour des neuneus. Du coup, sur BoingBoing, Cory Doctorow (auteur par ailleurs de Little Brother) a lancé un concours de détournement de ces affiches. Le résultat vaut la peine d’y jeter un œil.

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Watchmen

Il existe un petit nombre de bédés cultes; Watchmen, d’Alan Moore et Dave Gibbons, est inconstestablement de celles-ci. Sur fond de menace nucléaire, elle déconstruit l’image mythologique des superhéros en montrant que, derrière le masque, il y a des hommes et des femmes avec leurs défauts. Ça n’a l’air de rien, comme ça, mais, il y a vingt ans (elle est sortie entre 1986 et 1987), c’était révolutionnaire.

Le film vient de sortir sur les écrans, au grand dam de moult puristes (dont Alan Moore), qui considèrent que toute transposition du format bédé vers celui d’un film est obligatoirement une trahison. Cela ne surprendra personne: la vérité est quelque part entre les hurlements des fans et les aspirations des producteurs.

Par certains côtés, le film est redoutablement fidèle à l’histoire: certaines scènes sont directement décalquées et la plupart des dialogues sont également tirés de la bédé. Il y a des différences, surtout vers la fin, ce qui encore une fois à provoqué un concert de hululements blessés. Personnellement, j’ai été favorablement impressionné par cette volonté de coller à la trame originelle. Zack Snyder, le réalisateur, confessait dans une entrevue avec Wired être lui-même un gros fanboy.

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La grande fourgue des animés

VHS Collection

Grande victoire sur la collectionnite! J’ai enfin réussi à convaincre mon otakette d’épouse à se séparer d’une bonne tonne métrique de DVD d’animés qui encombrent depuis des années nos étagères.

Eolas vs. Besson: Fight!

Tiens, histoire de faire comme tout le monde et son petit chien, voici le pétage de râtelier du jour: leçon de droit de Maître Eolas à Luc Besson.

Maître Eolas est un avocat qui tient un blog dans lequel il y parle de droit et de justice; dans ce billet, il explique deux-trois choses au fameux tâcheron réalisateur/producteur français, auteur d’une tribune libre dans Le Monde sur le “fléau du piratage” (désormais accessible seulement en archive aux abonnés, mais encore lisible sur le blog des Nouveaux Cinéphilesen Somalie sur Internet.

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"Federal Space": Star Trek, mais en mieux

Je suppose que je vous ai déjà causé de RPG.net, un site de rôlistes basé aux USA (en anglais, donc) et qui contient une grosse dose de gens barrés de la tête, oscillant entre pur génie et maladie mentale (oui, je sais, j’ai déjà dit “rôlistes”).

Récemment, le dénommé Shadowjack s’est attaqué à une réécriture de l’univers de Star Trek, sous le titre de Federal Space. Jusqu’ici, c’est assez banal: ce genre d’initiative, il doit y en avoir une par jour.

Là où ça devient intéressant, c’est que Shadowjack n’est pas seulement rôliste et trekkie, il est également illustrateur amateur et s’amuse à illustrer bon nombre de ses idées de petits crobards. J’aime bien son humour.

Son idée de base est de réécrire l’univers des séries originelles en le modernisant quelque peu (nations multiculturelles, transhumanisme, principes scientifiques qui tiennent un peu mieux debout, etc.), mais en gardant le côté exploration et optimisme.

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Détournement endémique rue Rousseau

Pub Breguet détournée

Au centre ville de Genève, la rue Rousseau est en plein dans ce que j’appelle le “Triangle d’Or”, où s’agglutinent boutiques de bédé et d’informatique. Là, à l’angle avec la rue Lissignol, se trouve un emplacement publicitaire dont les affiches sont très régulièrement détournées par les autochtones.

La dernière en date est cette pub pour les montres Breguet; je n’ai pas réussi à en trouver une version originale, mais je peux vous assurer que ce n’était pas ça.

Au-delà de la qualité artistique intrinsèque de ce détournement, j’ai surtout été impressionné par l’idée de retourner la notion du “temps qui passe”.

Je ne sais pas qui en est à l’origine, mais je lui tire mon chapeau: c’est de la belle ouvrage!

Burn After Reading

Ça aurait pu être une bonne idée.

Je veux dire, avec une équipe comme Georges Clooney, Brad Pitt et John Malkovitch et un postulat de départ bien branque où le manuscrit des mémoires d’un ex-agent de la CIA tombe entre les mains d’une bande de bras cassés, Burn After Reading, réalisé par les frères Coen, aurait pu être la comédie de l’année. Sauf que non.

La première moitié du film montre les protagonistes englués dans leurs affaires de fesse et leurs petits tracas; c’est du Desperate Housewives, avec plus de “fuck”; je n’aime pas Desperate Housewives. La deuxième moitié du film est plus animée (c’est quand les choses partent en vrille) et, de fait, plus amusante. Ce qui signifie que, de mon point de vue, le film n’est qu’à moitié amusant. En plus, les acteurs cabotinent un max; il paraît que c’est fait pour, mais ils en font des tonnes, surtout Brad Pitt, à un point que c’en est contre-productif.

Au final, ça donne un film qui était nettement plus intéressant sur le papier qu’à l’écran. Peut mieux faire (et avec moins de “fuck”).

The Dark Knight

Or donc, hier soir, The Dark Knight. Visiblement, ce deuxième opus cinématographique des aventures de l’homme-chauve-souris, version XXIe siècle, est le film incontournable de la geekitude, cet été. Et c’est précédé d’une bonne dose de commentaires que je suis allé le voir.

De prime abord, c’est un film hollywoodien du même moule que la masse des superproductions à grosses explosions, tendance superhéros en costume. On y retrouve la même volonté d’ancrer le personnage dans une réalité contemporaine, en lieu et place des décors en carton-pâte façon quadrichromie à bon marché propre aux bandes dessinées de l’Âge d’Or. Ce Batman-ci n’a plus grand-chose à voir avec son pendant gothico-grotesque dépeint par Tim Burton.

Ambiance très différente, donc; très sombre et brutale. On y retrouve les thèmes de l’ambiguïté du superhéros, qui est techniquement un criminel luttant contre d’autres criminels, ainsi que la question des choix, mais sorti du carcan moralisateur qui, par exemple, transforme un film comme Spiderman en une guimauverie imbuvable. Le propos n’est pas tant amoral que subtil, beaucoup plus subtil. Cela n’empêche pas les grosses ficelles, mais, curieusement, ça passe beaucoup mieux ici. Batman, c’est plus qu’un superhéros, c’est une forme de mythologie moderne; en tant que telle, elle ne souffre pas des grosses ficelles.

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Les ruines de Tokyo

Dans la série “copain du frère du patron qui connaît la nana du bassiste du BLB”, je viens de voir sur BoingBoing un lien sur un blog qui montre des images du blog japonais Tokyo Fantasy, un artiste spécialiste de la retouche de photos, qui montre les images des ruines de Tokyo lentement reconquises par la nature. Grosse …

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“Les Experts” pour les nuls

Emo-Horatio

Ça faisait un moment que Jess m’avait dirigé vers Nioutaiknologie, un blog en français, bien barré, qui parle de technologie et des gros blaireaux qui orbitent autour. La mise à jour étant assez peu fréquente, je n’y jetais qu’un coup d’œil vague et morne. Jusqu’à aujourd’hui, avec le billet qui s’intitule “Toi aussi réalise un épisode des Experts Miami!”

Global Frequency, pas vu à la télé

Global Frequency

Global Frequency est une des tétrachiées de séries scénarisées par Warren Ellis. Ceux qui disent que c’est une de ses moins bonnes n’ont pas lu certaines des bouses alimentaires qu’il a pondu, mais bon. L’idée principale, assez courante dans l’œuvre d’Ellis, est que les personnages font partie d’une “conspiration bienveillante”, un groupe d’individus disparates, doués mais autrement normaux, reliés par un réseau (la “fréquence globale” du titre) animé par la mystérieuse Miranda Zero et son “opératrice”, Aleph.

Kacho-Oji / Black Heaven

Oji Tanaka est un salaryman japonais tout ce qu’il y a de plus typique: une trentaine désabusée, marié et père, un boulot moyennement passionnant et un chef tyrannique. L’arrivée d’une blonde bizarre, qui lui dit tout de go qu’il est le seul à pouvoir sauver la galaxie, lui rappelle l’époque où il se faisait appeler “Gabriel” et où il était le guitariste du groupe de hard rock Black Heaven.

Quelque part, et curieusement pour qui me connaît, la perspective de voir un anime mélangeant batailles spatiales et heavy metal ne m’enthousiasmait pas tant que ça. La raison principale est que les Japonais ont, en général, une conception du heavy metal qui se rapproche plus de l’Eurovision que de Metallica. La surprise vient ici de l’angle d’approche: le héros est un ex-rocker (presque) rentré dans le rang, pathétique dans ses tiraillements entre conformité et ses aspirations de star de la guitare.

Du coup, Kacho-Oji fait l’impasse sur la SF glam à la Daft Punk et oscille entre une chronique douce-amère des ex-rebelles ravalés par la société qu’ils méprisent et une ode au hard rock comme arme de destruction massive. Le tout (en treize épisodes) ne se prend pas au sérieux, ce qui est plutôt une bonne chose au vu de l’indigence des moyens de la série; je soupçonne que la moitié du budget est parti dans le cachet de John Sykes (Whitesnake, Thin Lizzy), qui signe le générique.

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Botanique urbaine

Botanique urbaine, par Legoville

Le Parc des Bastions, à Genève, est un espace vert sis entre l’université, la Vieille-Ville et la Place Neuve, un des gros nœuds de trafic genevois. On y trouve le Mur des Réformateurs et deux-trois autres monuments du genre, ainsi que des arbres des quatre coins de la planète, dûment étiquetés. Depuis peu, on y trouve également …

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Indiana Jones et le Royaume du Crâne de Cristal

Passage obligé du geek moyen que je suis, le dernier opus des aventures du professeur Henry Jones, Jr. joue sur à peu près tous les trucs que j’aime: du pulp (revisité à la sauce nucléaire anticommuniste, années 50 obligent), des gadgets soviétiques plus ou moins indestructibles, des personnages qui ne se prennent pas (trop) au …

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Eureka Seven

Les animes, quand on en a vu autant que moi, on finit par être blasé: il faut sortir du Satoshi Kon ou des calibres du même genre pour me titiller. Alors quand je tombe sur Eureka Seven (2005), un truc qui ressemble à une énième resucée d’Evangelion, je ne m’attends pas à grand-chose (à part que ce sera meilleur que l’original, ce qui n’est pas difficile).

C’est parfois bon d’avoir tort.

Vous connaissez la manœuvre: le jeune garçon peu sûr de lui, la jeune fille mystérieuse, les méchas mystiques, les secrets inavouables, tout le tremblement. Bien. Rajoutez à la sauce une bande de rebelles à bord d’un vaisseau militaire volé, qui font du surf et de la contre-culture (la série est saupoudrée de références culturelles, musicales et visuelles aux années 60 et 70, y compris dans le dessin de certains personnages), une grosse dose de mythes bouddhistes et un méchant bien méchant; ça commence à ressembler à quelque chose.

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