Quelqu’un sur un forum a comparé The Three Musketeers, le film dont je vous avais déjà parlé dans mon article sur le Davincipunk, comme étant un nanard qui s’assume. Après l’avoir vu hier soir, avec le gang habituel, en anglais et (hélas) en 3D, je dois dire que ce n’est pas totalement faux. Pas totalement exact non plus, cela dit.

Énième adaptation hollywoodienne des aventures d’EAthos, Porthos, Aramis et d’Artagnan, ce film propose des aventures qui s’inspirent plus du pulp que de l’imagerie de cape et d’épée traditionnelle, en ajoutant suffisamment d’éléments absurdes et anachroniques (gadgets à mécanisme d’horlogerie, pièges mortels, dirigeables) pour faire tourner en bourrique les fans d’Alexandre Dumas. 

On a donc droit à des acteurs qui cabotinent dans des tenues qui font plus penser au Cinquième Élément vu par Jean-Paul Gaultier qu’à de la reconstitution historique, un d’Artagnan microscopique et très jeune, à côté des autres mousquetaires qui ont au minimum deux fois son âge. Le trio composé de Mila Jojovitch en Milady, Christoph Waltz en Richelieu et Orlando Bloom en Buckingham use et abuse de la trahison, du double-jeu et des plans machiavéliques.

Les effets spéciaux varient, allant du très bon au borderline honteux, avec notamment des matte painting de Paris affreusement mal intégrés, encore que je soupçonne que la 3D a un effet négatif sur pas mal de scènes, renforçant un découpage très artificiel des éléments d’une scène. Je m’attendais à plus de scènes d’action, mais celles qui forment le cœur du film – le duel contre les Gardes du Cardinal et la bataille finale entre Rochefort et les Mousquetaires – valent leur pesant de cacahouètes, tout en restant plutôt lisibles.

Quant à l’histoire, on s’en fout un peu; on n’est pas réellement venu pour ça. Cela dit, elle est honnête, sans plus. On a droit à une France du XVIIe siècle raisonnablement bien reconstituée (qui se limite certes un peu à Paris et des paysages de campagne, mais bon), mais très propre sur elle, un décor de carte postale pour un public principalement américain, rehaussée d’éléments uchroniques. L’essentiel, en somme.

The Three Musketeers est un film pop-corn qui offre exactement ce qu’il promet dans sa bande-annonce: de l’action, des inventions uchroniques, des duels à l’épée. Ce serait dommage de bouder son plaisir; personnellement, je doute qu’Alexandre Dumas lui-même, en tant que feuilletoniste populaire, ait renié une telle adaptation – surtout si elle lui avait rapporté des sous.

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