Vu le nombre de groupes scandinaves qui font du metal progressif à l’australienne, je suppose qu’il n’est que justice de voir un groupe australien proposer du death-metal mélodique façon scandinave. Ce groupe, c’est Be’lakor et son nouvel album s’intitule Coherence.

Actif depuis plus de quinze ans, Be’lakor (référence au jeu Warhammer) est originaire de Melbourne et propose, donc, un death-metal, qui joue beaucoup sur la brutalité du growl en contrepoint d’un metal très mélodique – d’où « death-metal mélodique » (ou « melodeath », même si les puristes affirment qu’il y a une différence). Les compositions sont souvent longues et complexes, qui le rapprochent du metal progressif.

Quand je dis « compositions longues », il faut voir que Coherence ouvre sur une piste de plus de dix minutes et ce n’est pas la seule de cet album, qui compte un autre epic et également trois autres morceaux de plus de sept minutes. Pas mal pour un total de huit titres et une heure pile (ou peu s’en faut).

Avec Be’lakor, on est certes dans le death-metal mélodique, mais pas vraiment dans le narratif mélodique à la Insomnium, ni le symphonique à grand spectacle d’Aephanemer ou le mélodeath turbolicorne d’un Omnium Gatherum (dont je vous reparlerai prochainement).

Le groupe australien joue sans esbroufe, mais compense par une technicité et une inventivité certaine dans les compositions, surtout sur une forme longue déclinée en plusieurs tableaux musicaux. Et il est en effet plutôt cohérent.

Sur le précédent album, Vessels (cinq ans, déjà), j’avais parlé de « progressif death » et je trouve que c’est un qualificatif qui s’applique plutôt bien sur cet album-ci également. C’est spécialement évident sur les longues compositions comme « Locus », « Foothold », « Valence », « Hidden Window » ou « Much More Was Lost ».

J’imagine que la plupart de mes collègues en progueries (et pas « drogueries », merci autocorrect!) vont froncer le nez à cause du growl. On ne va pas se mentir: il y en a. Beaucoup. Mais si on sait passer outre, Be’lakor propose ici une superbe démonstration, qui se hisse parmi les meilleurs albums de cette année.

Coherence s’approche très près de la frontière entre mélodeath et metal progressif – pour ne pas dire qu’il s’y installe. Si ce genre de mélange ne vous fait pas peur, je vous en conseille l’écoute, par exemple sur Bandcamp.

Bonus: la vidéo du quasi-epic « Valence »:

Stéphane “Alias” Gallay, graphiste de profession, quinqua rôliste, amateur de rock progressif, geek autoproclamé et résident genevois, donc grande gueule. On vous aura prévenu.

Pour soutenir Blog à part / Erdorin:

Blog à part est un blog sans publicité. Son contenu est distribué sous licence Creative Commons (CC-BY).

Si vous souhaitez me soutenir, vous pouvez me faire des micro-dons sur Ko-Fi, sur Liberapay ou sur uTip. Je suis également présent sur Patreon et sur KissKissBankBank pour des soutiens sur la longue durée.