C’est une des sorties que j’attendais en cette fin d’année 2021: le nouvel album d’Aephanemer, A Dream of Wilderness. Le quatuor français allait-il atteindre, voire dépasser le niveau de leur excellent précédent album, Prokopton? La réponse est oui… et non.

Aephanemer est une formation toulousaine et paritaire, puisqu’elle compte deux musiciennes et deux musiciens, dont une chanteuse-growleuse. Oui, « growleuse », parce qu’il s’agit d’un groupe de death-metal – symphonique et mélodique, certes, mais death quand même.

A Dream of Wilderness, dans sa version numérique, compte neuf pistes (pour un total de quarante-deux minutes), plus leurs versions instrumentales – sauf pour l’intro « Land of Hope » et « Vague à l’âme », qui sont déjà instrumentaux – et un bonus.

Commençons par les bonnes nouvelles: Aephanemer n’a rien perdu de sa maîtrise du genre. Son death-metal symphonique a toujours un souffle épique impressionnant et la plupart des compositions de cet album poutrent à haut niveau. Je citerais pour l’exemple « Of Volition », « Le Radeau de la Méduse » (repris en français sur la piste-bonus), « Strider », qui est peut-être la meilleure piste de l’album, ou le morceau-titre.

Le growl/scream de Marion Bascoul demande un moment d’accoutumance, mais il est toujours aussi bluffant; si vous êtes familier avec les premiers albums, ça devrait passer sans autres. Signalons quelques passages avec un chant lyrique (notamment sur « Antigone » et « Le Radeau de la Méduse »).

Là où je suis moins convaincu, c’est que le côté symphonique a, sur A Dream of Wilderness toujours cet aspect « synthétique » qui m’avait fait tiquer précédemment. J’entends par là qu’en lieu et place d’une réelle orchestration, on a des claviers et ça s’entend.

Je sais bien que le groupe n’a sans doute pas le budget pour réquisitionner un orchestre philharmonique et enregistrer à Bayreuth, mais pour le coup, je pense qu’avoir en accompagnement un petit ensemble classique apporterait un réel plus aux compositions.

Je pourrais aussi dire certaines mélodies sont très similaires d’un morceau à l’autre, ce qui laisse planer une impression de tourner un peu en rond, mais c’est plus du pinaillage.

J’en reviens au « oui et non » initial. Oui, A Dream of Wilderness est globalement au niveau de Prokopton, voire le dépasse par moments. Mais c’est un peu du more of the same, une évolution mineure, qui hélas a gardé certains des défauts du précédent.

Aephanemer propose néanmoins un album de très haut niveau dans un style qui tolère assez mal la médiocrité. J’aurais sans doute espéré mieux, parce que je suis un chieur, mais en l’état, A Dream of Wilderness est un excellent album de death-metal symphonique. Je vous en recommande l’écoute, par exemple sur Bandcamp.

Bonus: la vidéo de « Antigone »

Stéphane “Alias” Gallay, graphiste de profession, quinqua rôliste, amateur de rock progressif, geek autoproclamé et résident genevois, donc grande gueule. On vous aura prévenu.

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