6:33: Feary Tales for Strange Lullabies: The Dome

Je ne sais plus si c’est l’inénarrable Tonton Pogo qui a sorti l’expression « nawak circus metal », mais il n’est pas impossible qu’il ait pensé à 6:33, groupe français qui vient de sortir l’improbablement nommé Feary Tales for Strange Lullabies: The Dome. Et, soudainement, ça fait beaucoup de deux points dans un seul titre.

Formation française quelque peu pléthorique – pas moins de six musiciens, sans compter les invités – 6:33 balance une musique qui s’inspire officiellement de Tim Burton et Devin Townsend, auxquels j’ajouterais Diablo Swing Orchestra. « Déjanté », c’est que le prénom. Le premier prénom.

Parce que, sur cet album, on a du metal progressif, de l’électro, du funk, du chant masculin et féminin, du rock, du punk, pas mal d’autres trucs moins identifiables, plus quelques trucs hybrides. Et sans parler des visuels très synthwave.

Avec ses onze pistes et cinquante-quatre minutes, Feary Tales for Strange Lullabies: The Dome n’est pas à classer dans les petits gabarits. Au reste, à part le score de santé mentale, pas grand-chose n’est petit dans ce groupe. Cela dit, ce sont des morceaux plutôt courts, entre quatre et six minutes.

Je sais que je le dis souvent, mais il faut une certaine maîtrise pour jouer ce genre de musique sans avoir l’air ridicule et sans que le nawak circus metal ne devienne du nawak tout court. Mais 6:33 est le genre de groupe qui regarde la difficulté droit dans les yeux, puis lui savate les gonades avec des tongs cloutées.

Prenez par exemple « Prime Focus », une composition qui commence en pur symphonique pour se terminer par un électro-pro-metal à la Muse. Ou le très disco « Party Inc. ». Ou… n’importe quelle des pistes de Feary Tales for Strange Lullabies: The Dome, en fait.

Sérieusement… OK, sérieusement, cet album n’est pas sérieux. Enfin, si: il a été fait avec sérieux pour être en mode maximum déconne. Et il y arrive très bien.

Je vous le dis tout net: 6:33 réalisé ici un tour de force. Ce n’est pas vraiment une surprise pour moi: je connaissais déjà le groupe par leur dernier album, Deadly Scenes, mais pour le coup, ils ont pris plein de niveau. Certes, on aura attendu plus de six ans pour ce Feary Tales for Strange Lullabies: The Dome, mais il en vaut chaque seconde.

Puissant, maîtrisé et, surtout, jouissif, c’est un des meilleurs albums de 2021, foncez l’écouter sur Bandcamp.

Bonus: la vidéo de « Wacky Worms »

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