Wÿntër Ärvń: Abysses

À l’intitulé, vous la sentez comment, la dissonance cognitive? Un nom de groupe avec une quantité indécente de trémas et qui évoque l’hiver accolé à un titre en français, quel est le fox-trot? Eh bien Abysses, de Wÿntër Ärvń, est exactement ce à quoi vous ne vous attendez pas.

Commençons par l’aspect le moins surprenant de Wÿntër Ärvń: c’est un duo français. Par contre, musicalement, ils se situent dans une mouvance entre néo-folk et néo-classique, avec beaucoup de guitares acoustiques. L’album est quasiment instrumental, avec quelques passages vocaux – voix féminine sur « Contemplation », screech sur « Marcheurs de mondes dissonants » et « Quand tombe le jour ».

Vous allez dire que je fais une fixette, mais ça me rappelle beaucoup certaines compositions de Mike Oldfield.

Abysses dure un peu plus d’une demi-heure et compte huit pistes, numérotées de A1 à A5 et de B1 à B3. Je suppose que les lettres correspondent au face du vinyle, mais comme j’ai la version téléchargée, c’est juste une hypothèse. À part les deux pistes intitules « Nocturne », qui durent entre une des deux minutes, les morceaux tournent autour de trois à six minutes.

Wÿntër Ärvń dit s’inspirer du black-metal des années nonante. Je veux bien en admettre l’augure, mais pour moi qui ne connais pas grand-chose de cette période, en dehors de deux albums de Bathory, c’est une comparaison qui ne me parle pas. À part les courts passages en screech sur les deux dernières pistes, c’est une influence que je trouve plutôt discrète.

Ce n’est pas très important, somme toute. La musique que le duo présente sur Abysses est intéressante pour elle-même. Ce côté néo-classique acoustique, avec des petites touches folk, est remarquable de délicatesse. Ce qui n’empêche pas l’intensité, par exemple sur « Aux Aurores », « Contemplation ».

J’aime beaucoup l’ambiance que pose Wÿntër Ärvń sur Abysses. C’est mélancolique et lumineux, avec suffisamment d’intensité pour rester intéressant. Je ne suis pas certain d’être aussi enthousiaste sur un album plus long, mais en trente à trente-cinq minutes, ça passe tout seul.

Ne vous attardez donc pas trop aux apparences: derrière la pochette et le nom très black-metal, Abysses recèle un petit bijou de subtilité acoustique. Il est disponible sur Bandcamp et, à l’instar de la chronique d’Angry Metal Guy qui me l’a fait découvrir, je vous encourage à lui consacrer une écoute.

Bonus: la vidéo de « Sentiero dell’eternità »

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