Paris, 1889: alors que l’Exposition universelle bat son plein, un tueur en série hante la Tour Eiffel, mystifiant les enquêteurs, au premier rang desquels Éléonore Kowalski, première femme policière de Paris. Des meurtres qui pourrait avoir un rapport avec Wahkan, une créature issue des mythes amérindiens.
Wahkan est une bande dessinée à l’ambiance steampunk, qui mêle polar, action et une touche de fantasy. L’inspectrice Kowalski, précédemment mentionnée, doit enquêter tout en gardant un œil sur la nouvelle recrue de la brigade, Jules Castignac.
Si j’ai pris cette bande dessinée chez mon fourgue habituel, c’est principalement pour son côté steampunk, mais je dois avouer qu’à la lecture, je ne suis pas très enthousiaste.
Pas que ce soit mauvais: Wahkan a pas mal de bons côtés, avec des personnages plutôt amusants, des visuels souvent bien pensés et un dessin, signé Alexis Sentenac et Brice Cossu, plutôt solide. Je suis plus réservé sur le scénario de Maxe L’Herminier.
Je dirais que son principal défaut est de faire appel à des clichés un peu trop éculés: la femme-flic qui doit faire ses preuves, le jeune assistant un peu foufou, les meurtres rituels, les fausses pistes; beaucoup de choses sentent le réchauffé.
J’ai aussi pas mal tiqué sur beaucoup des anachronismes. Certes, le steampunk est un genre qui est souvent coupable de ce péché, mais dans Wahkan, il y en a vraiment beaucoup. Et surtout, il y a pas mal d’éléments qui me paraissent « gratuits », peu ou pas justifiés dans le contexte, avec un world-building franchement évanescent. D’où vient toute cette technologie avancée (voitures, avions) en 1889? Mystère.
Là, c’est un peu le rôliste qui parle, mais ça manque de cohérence, avec aussi un style qui oscille entre le comique un peu foutraque et le turbosérieux. Disons que si je compare avec d’autres productions récentes en matière de steampunk, ça manque de points forts.
Cela dit, Wahkan n’est pas désagréable à lire: il y a de l’action, de l’humour, quelques idées scénaristiques et visuelles plutôt cool. J’attendrais volontiers de voir où ça va aller. Oui, parce que si ça n’est pas clairement indiqué sur la couverture, ce premier tome appelle une suite – et est d’ailleurs annoncé comme « série » sur le site de Dupuis.
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