« This Is How You Lose the Time War », de Amal el-Mohtar et Max Gladstone

This Is How You Lose the Time War, de Amal el-Mohtar et Max Gladstone, raconte comment la correspondance entre deux agents ennemis à travers le multivers va devenir une romance. Ça vous paraît bizarre? C’est normal: c’est bizarre.

Avant toute de chose, si j’ai beaucoup aimé ce bouquin, c’est probablement dû au fait que je l’ai lu après Symphonie atomique. Ce n’est pas tant une question de qualité, mais surtout une question de contrepoint. Et si vous suivez mes chroniques musicales, vous savez que c’est un élément auquel je suis particulièrement sensible.

Donc, This Is How You Lose the Time War suit deux agents, surnommés Red et Blue, qui opèrent pour des factions ennemies en guerre pour le contrôle du multivers. Elles passent d’une trame temporelle à une autre, voyageant à travers les mondes parallèles et vivant des vies entière dans le but de faire gagner leur camp.

Sauf qu’un jour, au cœur d’une bataille, Red reçoit une lettre. Oh, pas vraiment le genre de lettre traditionnelle, même si cette première missive se présente sous la forme d’une enveloppe en papier crème sur laquelle est écrite « Brûler avant de lire ».

Sur sa plus grande partie, This Is How You Lose the Time War alterne des courts chapitres, dans lesquels l’un des deux agents tente d’accomplir une mission avant d’être contré par l’autre, suivi par une lettre un peu moqueuse. Mais, au fil du temps (si je puis dire), l’échange prend un tour de plus en plus personnel. Mais les sentiments de l’une pour l’autre sont-ils réels ou font-ils partie d’une ruse pour éliminer un ennemi?

Donc, j’ai beaucoup aimé. C’est un ouvrage court (moins de 200 pages dans son édition anglaise, qui le classe comme une novella), qui parvient en peu de mots à décrire de façon très prenante ce conflit spatiotemporel et qui y ajoute une romance épistolaire très poétique, entre deux personnages qui ne se croisent pas avant la moitié du bouquin (et presque pas ensuite).

La page Wikipédia m’apprend que les lettres des protagonistes ont été écrites par l’un des deux co-auteurs, la Canadienne Amal el-Mohtar et l’Américain Max Gladstone et que les réactions des correspondants intègrent la surprise de la lecture. Et ça fonctionne très bien.

On pourrait presque dire que c’est plus une romance qu’un livre de science-fiction, sauf que c’est une romance qui ne pourrait probablement pas exister sans ce contexte. Au-delà de cela, c’est une plume très poétique, qui souvent s’appuie sur le transhumanisme des protagonistes. Leur genre féminin semble d’ailleurs plus être une formule de politesse qu’une réelle norme sociale.

Du coup, je recommande chaudement This Is How You Lose the Time War à celles et ceux qui cherchent de la science-fiction écrite autrement.

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7 réflexions au sujet de “« This Is How You Lose the Time War », de Amal el-Mohtar et Max Gladstone”

  1. Lu il y a quelques années (Les Oiseaux du temps, en VF) et vraiment beaucoup aimé. Je me demande d’ailleurs si ce n’est pas le meilleur roman écrit à quatre mains que je connaisse.

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  2. Et je trouve que ce serait une super idée que qqn traduise Max Gladstone en français, il a une sacrée patte.

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