“The Rapture of the Nerds”, de Cory Doctorow et Charles Stross

Avouez que, d’entrée de jeu, avoir Charles Stross et Cory Doctorow à l’affiche, ça fait un peu dream team pour ce The Rapture of the Nerds, roman de science-fiction décalé bien comme il faut que l’on pourrait résumer par “la Singularité vue par quelqu’un qui ne l’aime pas”.

En effet, Huw Jones, Gallois technophobe et héros de l’ouvrage, est l’un des rares humains qui, en cette fin de XXIe siècle, n’a pas chargé sa conscience dans le “nuage” avant de léguer sa viande résiduelle à un fabricant de pâté pour chat. Le reste de l’humanité, virtualisé, vit dans un nuage de matière informatique qui occupe l’espace autrefois réservé aux planètes du système solaire, Lune comprise.

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“A Rising Thunder”, de David Weber

A Rising Thunder est le treizième volume de la “saga” Honor Harrington, écrite par David Weber et fait du coup suite à Mission of Honor. Alors que ce roman raconte un moment-clé de l’histoire – la fin de la guerre entre Haven et Manticore et le début de celle contre la Ligue solarienne – il illustre également fort bien le problème grandissant que j’ai avec cette série.

Ce problème, c’est David Weber – ou, pour être précis, son style. J’en ai déjà parlé précédemment, à plusieurs reprises même, mais si les événements décrits dans A Rising Thunder sont passionnants, la manière dont l’auteur les raconte l’est beaucoup moins: monologues intérieurs sans fin, paragraphes après paragraphes sur des personnages secondaires que l’on ne reverra jamais (et, plus généralement, pléthore de personnages nommés qui n’apportent pas grand-chose à l’histoire)…

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Les mercredis de la science-fiction à Genève

Tous les premiers mercredis de chaque mois à Genève (et tous les troisièmes mercredis à Lausanne), un petit groupe de passionnés, auteurs et lecteurs, se réunissent dans une pizzeria pour manger, boire et discuter science-fiction. Ce sont les mercredis de la SF (lien vers un groupe Facebook). Comme leur nom l’indique.

François et Cédric m’en avaient parlé et j’ai profité de ce que j’avais enfin quelque chose qui ressemble à un mercredi de libre au bon moment pour aller voir à quoi ça ressemble. Vous allez rire: ça ressemble exactement à ce que ça dit: des passionnés de SF qui se réunissent dans une pizzeria pour discuter de choses et d’autres.

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Un hommage à la Culture de Iain M. Banks

Il y a trois semaines, l’auteur écossais Iain M. Banks a annoncé être atteint d’un cancer en phase terminale et avoir moins d’une année à vivre. Mordicai Knode, sur les blogs de Tor.com, revient sur son cycle de la Culture et lui rend ainsi un hommage pas tout-à-fait posthume (mais, hélas, presque).

“Les poubelles pleurent aussi”, de Guillaume Suzanne

Les extra-terrestres ont débarqué à Paris, attirés par la Tour Eiffel, avec leurs cadeaux par milliers et leur apparente omnipotence. Mais n’ont-ils pas une idée derrière la tête? Tel est le point de départ du court roman Les poubelles pleurent aussi, de Guillaume Suzanne, paru chez Griffe d’encre.

Je dois avouer avoir pris ce bouquin à Bagneux sur une pure impulsion: le pitch avait l’air marrant. À la lecture, c’est marrant; délirant, même: les poubelles du titre sont des animaux extra-terrestres, un exemple des cadeaux des extra-terrestres (avec les maisons à antigravité) pour résoudre le problème de la pollution.

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Iron Sky

Cette fois, c’est fait: depuis le temps que je vous bassine avec Iron Sky, je l’ai enfin vu, ce film. Et je confirme: c’est un film de grands malades! Déjà, rien qu’en posant l’amorce de la trame, à savoir “des Nazis venus de la face cachée de la lune viennent envahir la Terre”, ça permet de se faire une idée. Mais c’est juste le début.

Parce que je ne vous parle pas de l’astronaute noir, de la présidente américaine qui ressemble à Sarah Palin et qui cherche à se faire réélire à tout prix, de l’officier nazi qui veut devenir Führer à la place du Führer, du savant fou ni du diplomate nord-coréen – et j’en oublie.

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“Comme un automate dément reprogrammé à la mi-temps”, de Laurent Queyssi

C’est François qui, le premier, avait évoqué sur son blog cet étrange recueil de nouvelles au titre non moins étrange: Comme un automate dément reprogrammé à la mi-temps, de Laurent Queyssi.

Huit histoires bizarres, où les protagonistes jouent – souvent contre leur gré – avec la notion de réel. C’est le deuxième recueil de nouvelles en peu de temps où je mentionne les mânes de Satoshi Kon, mais il faut quand même avouer que, dans ce cas, ça tient quasiment du fil rouge. Ça et la musique.

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“On a marché sur…”

On a marché sur… est la nouvelle anthologie du concours Plumes en Herbe parue aux éditions Voy'[el] et, cette fois-ci, il n’a pas été nécessaire de lâcher une Nathalouchka enragée pour me faire l’acheter. Je n’exclus pas un réflexe pavlovien, mais je ne regrette pas l’achat ni la lecture.

Comme dans le précédent volume, De la chair à l’acier, on a ici les dix nouvelles finalistes du concours, sur le thème “On a marché sur…” et dans un genre science-fiction. Globalement, je dois dire que la qualité me paraît meilleure que pour l’édition précédente, tant au niveau forme que contenu. Paradoxalement, je trouve par contre qu’il y a moins de textes qui se démarquent nettement.

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“Cette crédille qui nous ronge”, de Roland C. Wagner

Ça y est, j’ai enfin acheté un bouquin de Roland C. Wagner qu’il a écrit sous son vrai nom! Enfin, bon: avec les 136 pages de Cette crédille qui nous ronge, je n’ai pas pris le plus gros, non plus. En même temps, si la qualité des bouquins se décidait au poids, ça se saurait et, en l’occurrence, celui-ci est un petit bijou.

Parue à l’origine chez Fleuve Noir Anticipation en 1991, ce court roman s’attache à la personne de Quartz B., narrateur et garde du corps d’un ambassadeur terrien expédié sur une lointaine colonie (quand on n’a pas d’hyperespace, toutes les colonies extra-solaires sont lointaines).

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Les projets d’un auteur flemmard

Dans la série “demain, je commence ma thèse sur la procrastination” et pour compléter ce dont je parlais dans le compte-rendu de Zone franche, un petit mot pour parler de mes quelques projets d’écriture.

Ce genre de chose ayant tendance à progresser de façon totalement irrégulière, au gré de mes envies, de mes inspirations et de la sortie de nouveaux DLC pour Borderlands 2, vous m’excuserez si je ne vous donne pas de dates de sortie…

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Planète SF

Petite annonce: depuis déjà dimanche, votre serviteur (deux cafés, l’addition) s’est invité sur Planète SF, un site agrégateur pour la blogosphère francophone des fans de science-fiction et de fantastique. Bon, en vrai, j’ai soumis ma candidature et ils ont dit oui.

Je m’y retrouve donc aux côtés d’un certain nombre de pointures de la branche, comme Lionel Davoust, Traqueur Stellaire, Gromovar ou le voisin Cédric Jeanneret. Ça impressionne un peu, quand même.

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Zone franche Bagneux 2013

Si je vous parle d’une convention de science-fiction sise dans la salle des fêtes d’une petite cité de la banlieue parisienne, vous êtes en droit de supposer qu’il s’agit là d’un événement mineur. Les figures de style étant ce qu’elles sont, vous faites erreur : Zone franche est un festival majeur.

D’une part, il s’agit d’un événement multi-genres qui, s’il réunit surtout des représentants des littératures de l’imaginaire, n’hésite pas à ouvrir ses portes aux rôlistes, aux illustrateurs, aux conteurs et même… aux archéologues. D’autre part, sa relative petite taille lui confère une atmosphère particulière, qui permet un contact beaucoup plus facile entre auteurs et public que dans de plus grands raouts.

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Gankutsuou, le Comte de Monte-Cristo

À mes yeux de bête occidental à gros nez, les dessins animés japonais ont tendance à soit être très bons sur la forme ou sur le fond; rares sont ceux qui parviennent à être bons en tout et, heureusement, rares également sont ceux qui se plantent partout. Gakutsuou, aussi connu sous le nom de Le Comte de Monte-Cristo, parvient à l’exploit d’être à moitié génial dans les deux catégories – mais également à moitié foiré.

Gankutsuou est une création en 23 épisodes (plus un épilogue) réalisée en 2004 par les studios Gonzo, à qui on doit un des rares exemples d’animé presque parfait, Last Exile. Grands spécialistes de l’animation mixte traditionnelle/image de synthèse, ils semblent avoir décidé ici de péter un boulon en proposant des images à base de textures statiques plaquées sur des personnages en mouvement. On va être charitable et dire simplement que c’est une des mauvaises idées de la série.

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“The Last Colony”, de John Scalzi

Je vous dirais bien que The Last Colony est le dernier volume de la trilogie “coloniale” de John Scalzi, débutée par Old Man’s War et poursuivie par The Ghost Brigades, mais ce ne serait pas complètement exact. Il manque encore à l’appel Zoë’s Tale, qui est un point de vue un peu différent de ce qui se passe dans The Last Colony et, qui plus est, il existe d’autres ouvrages dans le même univers; cela dit, pour ce qui est de la trame de l’histoire, ces trois ouvrages précités tiennent assez bien la route dans le format trilogie.

Bref, The Last Colony. On y retrouve John Perry, héros et narrateur de Old Man’s War, qui est devenu colon sur la planète Huckleberry et qui y a la charge d’ombudsman auprès de sa population en grande partie d’origine indienne. Il vit là avec Jane Sagan, son épouse et Zoë, qui est devenue leur fille adoptive; le rêve colonial, en quelque sorte. Jusqu’au jour où l’ancien supérieur de John vient lui proposer une mission et là, les ennuis commencent car, comme de bien entendu, on ne lui dit pas tout.

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“The Ghost Brigades”, de John Scalzi

Dans la foulée de Old Man’s War, j’ai attaqué sa suite The Ghost Brigades, également signé John Scalzi (et, l’ayant terminé, je me suis d’ailleurs lancé sur le suivant, The Last Colony). Encore que “suite” n’est pas le meilleur terme: certes, l’univers est le même et, chronologiquement, il se situe après les évènements de Old Man’s War, mais on ne retrouve que le lieutenant Jane Sagan des Forces spéciales – et encore, pas de façon principale.

L’histoire suit l’histoire de Jared Dirac, une nouvelle recrue des Forces spéciales, d’un genre un peu particulier. Il faut déjà savoir que, si les soldats réguliers des Forces coloniales sont des Terriens âgés à qui on donne un nouveau corps en échange de leurs services, les Forces spéciales sont en fait des clones de candidats morts avant leur incorporation, augmentés par des bricolages expérimentaux et dotés d’une conscience artificielle; il y a une raison pour laquelle on les surnomme les “brigades fantômes”.

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“Old Man’s War”, de John Scalzi

Samedi après-midi, alors que j’attendais le bus, j’ai lancé l’application liseuse de mon téléphone et ouvert Old Man’s War, le premier roman de John Scalzi, que j’avais acheté avec le Humble Bundle – et ce alors que j’avais déjà deux autres bouquins en court de lecture. Ce matin, je l’ai terminé avant les deux autres; c’est dire si ce roman de science-fiction est prenant.

Old Man’s War, c’est de la science-fiction militaire dans un contexte de space-opéra, avec une différence majeure: le héros, John Perry, s’engage dans les Forces de défense coloniales à l’âge de septante-cinq ans. Ce n’est donc pas exactement un perdreau de l’année, et pourtant, il va devoir réapprendre à vivre dans un univers fondamentalement différent de tout ce qu’il a connu jusqu’alors.

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“Lensman”, de E.E. “Doc” Smith

Cet hiver, j’ai enfin pu combler une lacune dans ma culture SF en (re)lisant l’intégrale de la série des Lensman, signée Edward Elmer Smith (plus connu sous le nom de “Doc Smith”). Lacune d’autant plus frustrante que j’en avais lu les trois premiers en français il y a très longtemps, parus dans la collection SF Albin Michel, qui atteint aujourd’hui des sommets de rareté et dont je n’avais jamais pu trouver la suite.

Au reste, même les trouver en anglais a été plus que compliqué: les dernières éditions ont plus de quinze ans et sont à peu près introuvables, ce qui est quand même étonnant pour une série qui est une des sources majeures du sous-genre “space opéra”. J’ai dû me rabattre sur des éditions électroniques publiées dans le cadre du Projet Gutenberg, partiellement incomplètes et truffées d’erreurs de numérisation.

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Judge Dredd, The Complete Case Files

Cette fois-ci, si j’ai reçu pour Nawel les quatre premiers volumes de Judge Dredd, The Complete Case Files, un des monuments de la bande dessinées britannique et de la bande dessinée de science-fiction tout court, on va dire que c’est de la faute au site io9. Et aussi à un certain pote anglais de l’époque du CLIC, dont le nom rime avec “Martin Jennings”, mais que je ne citerai pas ici; il se reconnaîtra.

L’article de io9 concernait les onze “runs” majeurs de Judge Dredd – une série qui a plus de trente-cinq ans – et m’a donné envie de lire, sinon tout, du moins certaines des histoires importantes (j’en avais lus quelques-unes, il y a longtemps). Évidemment, l’article coïncidait plus ou moins avec la sortie du film, dont j’ai entendu beaucoup de mal et je n’ai pas vu.

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Le visiteur du futur

Dans le petit monde des webséries SF ou fantastiques françaises, Le visiteur du futur est une des plus connues, mais manquait à mon palmarès. C’est désormais corrigé, grâce à l’indigence crasse des programmes télé en ces périodes de fêtes.

En résumé, Raph, un jeune Français (très) moyen, se fait harceler par un hurluberlu qui déboule – littéralement – de nulle part pour l’empêcher de faire quelque chose de trivial, mais qui aura des conséquences dramatiques dans l’avenir. Ledit hurluberlu vient d’un futur – l’an 2550 – où le quotidien implique des pluies acides, des ruines radioactives, des nécrophiles et des zombies; on peut comprendre qu’il ait envie de changer cela.

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Fractale

Fractale (en non-japonais dans le texte) est un de ces animés intéressants par son principe de départ et frustrant par son développement. Il décrit un monde utopique, une terre régie depuis plusieurs siècles par un système informatique (Fractale, donc) créant un environnement illusoire, entre réalité virtuelle et réalité augmentée, mais où l’homme est devenu une créature sans volonté, dont les moindres désirs sont exaucés.

Dans une partie de ce monde qui ressemble beaucoup à l’Irlande, le jeune Clain, passionné de technologie ancienne et vivant avec les “doppels” (avatars) de ses parents voit Phryne, une prêtresse (guère plus âgée que lui), lui tomber dessus – presque littéralement – poursuivie par une gamine hystérique et des deux gardes du corps attifés façon Blues Brothers. 

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