Pelican: Forever Becoming

Parfois, ça fait du bien de prendre du recul. Dans le cas de Pelican, groupe de post-métal US qui a été ma porte d’entrée sur le genre, il s’est écoulé quatre ans entre ce nouveau Forever Becoming et le précédent, What We All Come To Need.

En écoutant ce nouvel album, j’ai l’impression de retrouver le Pelican des débuts, ce qui a ses bons, mais aussi ses mauvais côtés. Bons côtés, parce que j’ai toujours aimé ce style instrumental, râpeux et atmosphérique à la fois, ces atmosphères de fin du monde, à mi-chemin entre La Route et une visite dans le centre-ville de Detroit.

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Cynthesis: ReEvolution

ReEvolution est un album de métal progressif du groupe américain Cynthesis. Ceux qui suivent attentivement ce blog, et plus particulièrement les pages consacrées au métal progressif (encore que je ne sois pas sûr que le pluriel soit de circonstance pour les désigner), se rappelleront sans doute que j’avais déjà chroniqué un album au nom similaire, puisque celui-ci fait suite à DeEvolution.

Cynthesis donne dans un registre de métal progressif pas si courant – ce qui est une façon de dire que ce n’est pas un clone de Dream Theater. On est plus dans un domaine qui s’apparente à Riverside ou certains aspects des plus atmosphériques de Pain of Salvation; autant dire qu’on est loin des acrobaties brutalistes du précédent album – ou de Zero Hour, le précédent projet des frères Tipton et du chanteur Erik Rosvold.

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“The Inexplicables”, de Cherie Priest

Quatrième tome en date de la série steampunk “Clockwork Century” de Cherie Priest (le dernier, Fiddlehead, vient de sortir), The Inexplicables nous ramène sur les lieux du premier roman, Boneshaker: Seattle, sa cité emmurée, son gaz mortel et ses zombies.

Si l’on va retrouver un peu toute la foule des précédents ouvrages – Briar et Zeke Wilkes, Miss Mercy l’infirmière et le capitaine Cly et son équipage; seuls les personnages de Clementine manquent à l’appel – The Inexplicables est surtout centré sur le personnage de Rector Sherman, un orphelin peu recommandable, car accro à la “sève”, cette drogue faite à partir du gaz qui zombifie.

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“The Long Earth”, de Stephen Baxter et Terry Pratchett

Dans un futur très proche, un savant disparaît, les plans d’une machine bizarre apparaissent sur Internet et, soudainement, une grande partie de l’humanité s’élance à la découverte de Terres parallèles, vierges ou peu s’en faut. Tel est le point de départ de The Long Earth, écrit par Stephen Baxter et Terry Pratchett.

Dans ce qui semble être une grande tradition pratchettienne (rappel: ce bouquin est le troisième écrit ou co-écrit par Pratchett que j’aies lu), on suit une galerie de personnages passablement excentriques, à commencer par le duo formé par Joshua Valienté, un jeune homme solitaire qui a le pouvoir de passer sur les Terres parallèles sans machine, et Lobsang, une intelligence artificielle qui prétend être la réincarnation d’un mécanicien tibétain.

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65daysofstatic: Silent Running

J’avais quelque peu perdu de vue les post-rockers anglais de 65daysofstatic après We Were Exploding Anyway et, en voulant rattraper ce retard, je suis tombé sur Silent Running, qui n’est pas leur dernier album, mais une bande originale alternative pour le film de science-fiction éponyme (et déprimant) de 1972.

Disons-le tout de suite: cet album est très différent de celui que j’avais précédemment chroniqué, ce qui m’a quelque peu désarçonné (voire déçu) au départ. Silent Running se revendique plus d’un rock électronique à la Tangerine Dream/Vangelis des années 1970, remis au goût du jour par une production moderne et des sonorités électro contemporaines.

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Thermæ Romæ

Un jour, quelqu’un s’est dit “et si je racontais l’histoire d’un architecte de thermes dans la Rome antique qui voyage dans le Japon contemporain chaque fois qu’il tombe dans un bain public?” Ce quelqu’un, c’est la mangaka Mari Yamazaki, auteur de Thermæ Romæ.

Certes, c’est très résumé, mais, dans l’absolu, il n’y a pas grand-chose d’autre dans cette histoire, mais c’est largement suffisant: Lucius Quintus Modestus est un architecte dans la Rome de l’empereur Hadrien, spécialisé dans la construction de thermes. Alors qu’il est en panne d’inspiration, il glisse dans un bassin tombe dans l’eau et émerge dans un onsen, un bain thermal japonais. Les idées qu’il ramènera de ce voyage impromptu vont révolutionner l’art thermal à Rome.

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Tides from Nebula: Eternal Movement

Amateurs de post-rock stellaire, les étoiles vous sont propices en cette fin d’année, puisqu’un nouvel album de très belle tenue vient d’arriver dans les bacs (numériques ou autres): Eternal Movement du groupe polonais Tides from Nebula.

Il propose ici une nouvelle fournée de sa recette habituelle, fortement inspirée par God Is An Astronaut, avec huit pistes instrumentales et un total de quarante-sept minutes d’une musique planante, lumineuse, faite de galaxies qui s’embrasent et de voiliers solaires qui glissent majestueusement entre les corps célestes. Ou alors c’est moi qui ait bu un truc pas frais.

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Les 24 heures (Boulet: Notes 8)

Ce huitième volume des Notes de Boulet est un peu particulier, en ce qu’il ne reprend pas les bandes dessinées du blog, mais celles produites pendant les “24 heures de la bande dessinée” à Angoulême, un défi impliquant de produire une BD entre 12 et 24 pages, sur un thème ou avec une contrainte données. En vingt-quatre heures, donc. Facile.

En lieu et place des histoires courtes, on va donc y retrouver sept récits complets, souvent d’inspiration fantastique, réalisés entre 2007 et 2013 – avec un absent de marque, j’y reviendrai. Le tout est, comme d’habitude, lié par quelques pages inédites qui introduisent le concept des “24 heures de la bande dessinée” (idée lancée par Scott McCloud) et qui, surtout, parlent du processus créatif et improvisationnel.

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Ayreon: The Theory of Everything

Ce qui est ennuyeux avec Ayreon, c’est que c’est un groupe qui colle à son style “rock progressif symphonique à grand spectacle” et qui n’en décolle que très rarement; par contre, ce qui est cool avec Ayreon, c’est que quand il le fait bien, comme dans le dernier album en date, The Theory of Everything, c’est vraiment bien.

Pour ceux qui viennent d’émigrer de Corée du Nord, Ayreon, c’est le nom d’un des mille douze projets d’Anthony Arjen Lucassen, multi-instrumentiste et compositeur néerlandais et grand amateur de concept-albums, de rock et de métal progressif et de science-fiction, choses qui vont très bien ensemble j’en sais quelque chose.

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Thor: The Dark World

Pour une fois que nous étions à Genève un week-end, nous en avons profité pour aller voir le dernier volume en date des blockbusters de l’univers Marvel des Avengers, en l’occurrence Thor: The Dark World. Avec quelques arrières-pensées, vu que le premier nous avait paru certes plaisant, mais guère plus.

Alors commençons tout de suite par les mauvaises surprises: c’est en 3D et, pour ne rien arranger, ladite 3D n’apporte pas grand-chose. Comme souvent dans ce genre de cas, les scènes les plus impressionnantes sont dans le générique. La bonne surprise, c’est que c’est un peu la seule mauvaise surprise.

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“Pump Six and other stories”, de Paolo Bacigalupi

Je ne peux pas vraiment dire que je m’attendais à du rire et à de la bonne humeur en attaquant Pump Six and other stories, un recueil de nouvelles de Paolo Bacigalupi (auteur de The Windup Girl) glané dans le Humble Bundle. C’est heureux, parce que j’aurais été affreusement déçu et sérieusement déprimé – au lieu d’être juste déprimé.

Les onze nouvelles de ce recueil parle le plus souvent de la place de l’homme dans un contexte transhumaniste et/ou par rapport à une nature qui est partie en vrille. En général, ce n’est pas beau à voir: à la fin, le chien y passe.

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Monkey3: The 5th Sun

Accrochez-vous à vos cages à miel: le nouvel album de Monkey3 arrive et, comme je l’avais annoncé sur Twitter, The 5th Sun (c’est son nom) démoule du poney mutant! Comme ça fait un moment que je vous chante les louanges de cet excellent groupe de post-rock suisse, il va falloir que je fasse chauffer les superlatifs, parce que c’est de l’encore plus lourd que d’habitude.

“Premières mesures révolutionnaires”, de Éric Hazan et Kamo

C’est un bref article de “Oncle” Bernard Maris, dans Charlie-hebdo, qui m’a venu ce petit opuscule signé Éric Hazan et Kamo: Premières mesures révolutionnaires. Je suppose que ce n’est pas un hasard s’il a été publié par le même éditeur – La Fabrique – que L’insurrection qui vient: on sent comme une affinité de points de vue…

“Ganymede”, de Cherie Priest

Je dirais bien qu’avec Ganymede, quatrième tome de la série steampunk Clockwork Century de Cherie Priest, je continue sur ma lancée, mais je les ai un peu lus dans le désordre. Ganymede fait donc suite à Dreadnought, encore que “suite” n’est pas le terme le plus approprié: le contexte est le même et certains personnages réapparaissent, mais ce tome peut très bien se lire indépendamment.

On y retrouve Andan Cly, le capitaine du dirigeable marchand/contrebandier/pirate/etc. Naamah Darling, qui se retrouve embrigadé dans le transit d’une machine de guerre expérimentale: un prototype de sous-marin volé aux Confédérés. Évidemment, rien n’est simple: l’engin est caché dans le Lac Pontchartrain, non loin de la Nouvelle-Orléans occupée par le Texas, lui-même allié aux Confédérés, et d’une base de pirates. Ah, et il y a des zombies, aussi.

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L’ère des livres-spam sauvages

Si j’écris cet article, c’est de la faute de Charles Stross – pour être plus précis, de son article Polemic: how readers will discover books in future. En très résumé, il y décrit un avenir apocalyptique dans lequel nos liseuses seraient envahies par des livres-spam sauvages, capables de s’imposer de force dans les bibliothèques numériques.

Délire d’auteur de science-fiction un peu trop dans son truc? Peut-être mais Stross s’appuie sur les récents développements du format EPUB des livres électroniques, basé sur le HTML5 et, dorénavant, autorisant le JavaScript, ledit HTML5 ayant “gagné” récemment la gestion des verrous numériques (ou DRM).

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“REAMDE”, de Neal Stephenson

Depuis le temps (et, surtout, la “Trilogie Baroque“), je devrais me méfier des bouquins de Neal Stephenson: son “petit” dernier, REAMDE, aligne plus de mille pages; il est presque aussi épais que large. À mon avis, c’est un bon quart, voire un tiers de trop.

Ayant lu la description du bouquin, j’avais un instant cru avoir affaire à la version “adulte” de l’enfant maudit Ready Player One et For The Win, mais tous ces ouvrages n’ont comme point commun que le monde des jeux en ligne. Inscrit dans un contexte contemporain, sans ultra-tech ni chasse au trésor, sans non plus de considérations sociales (enfin, assez peu), REAMDE est plus “banal”, mais pas forcément moins intéressant.

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Frontiers, les chroniques des agents du B.A.D.

Dans l’Europe des années 1960, des agents d’un bureau très particulier doivent gérer les diverses communautés extra-terrestres établies sur Terre, certaines depuis plusieurs décennies. C’est le concept originel de la bande dessinée Frontiers, de Christophe Wild.

À mi-chemin entre Men in Black, le jeu de rôles Rétrofutur et Les Tontons Flingueurs, on ne peut pas dire que Frontiers fait dans le simple: on y trouve un héros tourmenté, un chef aux faux airs de Einstein, un certain nombre de jeunes femmes qui ne craignent pas les coups de froid et des situations très bizarres.

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Paris Maléfices, tome 1: La malédiction de la Tour Saint-Jacques

Avec La malédiction de la Tour Saint-Jacques, premier tome de la nouvelle série de bande dessinée Paris Maléfices, Jean-Pierre Pécau commence à me faire un peu peur: non seulement il semble être un grand amateur d’uchronie (surtout si ça implique des avions débiles), mais il a aussi un intérêt pour le fantastique urbain en général et à Paris en particulier. J’ai l’impression d’être confronté à mon jumeau qui a réussi.

On est ici dans le territoire (modernisé, car contemporain) balisé par Rue des Maléfices; rien que le titre de la série est un indice – et, pour le cas où on l’aurait raté, la dédicace à Jacques Yonnet en est un autre. Le décor, c’est un Paris d’aujourd’hui, mais dont le poids du passé fait naître des phénomènes étranges, parmi lesquels le meurtre d’un agent du Ministère de la Culture chargé de superviser les rénovations de la Tour Saint-Jacques.

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Freaks’ Squeele 6: Clémentine

Après les groupes éponymes, la tendance de l’automne est aux bouquins qui ont pour titre Clémentine. Bon, ce n’est pas tout à fait vrai: ce sixième tome de la série Freaks’ Squeele est une bande dessinée et l’ouvrage de Cherie Priest chroniqué il y a peu est sorti depuis plusieurs années. Au fait, pourquoi s’appelle-t-il “Clémentine”? Je ne sais pas, je cherche encore…

Dans cet épisode, c’est littéralement l’enfer sur Terre et pendant que Li Xiong Mao et Ombre de Loup doivent se taper les conspirations des loups-garous, les démons en goguette et la petite sœur de Xiong Mao, Chance, la succube (qui a retrouvé son papa; ce n’est pas une bonne nouvelle), descend aux Enfers pour aller récupérer ceux de ses amis qui y sont.

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“Equoid”, de Charles Stross

Vous vous rappelez de Bob Howard, le sympathique (quoique légèrement psychotique) agent gouvernemental britannique créé par Charles Stross pour sa série The Laundry et qui traque les Créatures Avec Beaucoup Trop De Tentacules? Il nous revient dans une histoire courte, mais percutante: Equoid.

Ce cher Bob est mandé par sa supérieure pour aller enquêter sur une possible infestation dans la campagne anglaise profonde. Évidemment, pour que ce soit un agent de la Laverie qui s’y colle, on ne parle pas de ratons-laveurs ou de crapauds-buffles, mais de licornes. Ce n’est pas une bonne nouvelle.

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