OK, j’ai un peu de retard sur les Laundry Files, puisque je n’ai lu que maintenant The Rhesus Chart, cinquième roman de la série de Charles Stross mettant en scène une administration britannique en charge de la lutte contre les abominations tentaculaires et autres créatures surnaturelles.
Dans ce volume, on apprend que tout le monde sait que les vampires, ça n’existe pas. Ce qui pose problème quand un groupe d’analystes au service d’une grosse banque d’affaires commencent à développer une intolérance à la lumière et un goût prononcé pour le sang humain – entre autres.
Pendant une bonne moitié de The Rhesus Chart, on assiste avec amusement à la montée en puissance d’un pataquès pour adultes, entre obsessions geeks, méthodes de travail Agile, culture corporatiste bancaire, bureaucratie en roue libre et magie noire.
Dans la seconde moitié, on constate que l’intégration de vampires dans un service administratif n’est pas de tout repos et que toute cette histoire cache un bordel encore plus conséquent, jusqu’à une conclusion apocalyptique – normal, sauf que Bob Howard, notre héros informagicien (démonologiste, nécromant et Mangeur d’Âme en formation), va y laisser des plumes.
En fait, la plus grande partie du bouquin est dans la veine haha-lol, Cthulhu vs. Dilbert scénarisé par Rowan Atkinson, mais les deux derniers chapitres dépotent sévère.
Autant le précédent, The Apocalypse Codex, ne m’avait pas convaincu, avec son intrigue éloignée et tarabiscotée, autant celui-ci renoue avec la plupart des éléments qui font le succès de la série, tout en faisant encore avancer l’intrigue principale vers des lendemains qui ne chantent pas.
Car si CASE NIGHTMARE GREEN – la Fin du Monde, en d’autres termes – n’est pas ici au centre de l’histoire, la perspective pèse encore et toujours sur tous ses personnages. Et cette perspective va amener plein de gens à prendre des décisions regrettables. Et regrettées – pour certains, brièvement.
Maintenant, si j’ai beaucoup aimé The Rhesus Chart, il y a deux ou trois choses qui m’ont quelque peu chagrinées. La principale, c’est un style qui aurait pu être épuré: il y a beaucoup de répétitions dans le textes. Oh, pas dans la même phrase – les éditeurs de Charles Stross font tout de même leur boulot – mais le narrateur a tendance à ressasser les mêmes points à plusieurs endroits. On a presque plus l’impression de lire un feuilleton qu’un roman.
Les blagues et les expressions que Stross met dans la bouche de Bob, même si elles sont souvent très drôles, ont également tendance à revenir en boucle. Mais ce ne sont que des broutilles.
The Rhesus Chart est à mon avis un des meilleurs romans de la série; bon, OK, ils sont tous entre « bon » et « excellent », mais celui-ci est entre « très bon » et « excellent ». Il parvient même à créer des vampires qui sont intéressants, c’est dire!
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