Il y a des groupes qui produisent un nouvel album tous les cinq-six ans, pépère. Et puis il y a les p’tits jeunes qui n’en veulent, comme Sykofant qui, moins d’un an après leur premier album, reviennent avec cet EP, Red Sun.

Quatuor norvégien formé récemment, mais avec des musiciens expérimentés, Sykofant joue une musique entre rock progressif et rock psychédélique qui, ici, penche plus du côté du second que du premier, avec pas mal d’influences floydiennes.

Red Sun, premier de deux EP prévus par le groupe en 2025, compte trois pistes de sept, six et neuf minutes, respectivement, qui s’enchaînent pour un total d’un peu plus de vingt-deux minutes.

Pour être très franc, j’ai hésité à chroniquer cet album, pour deux raisons. La première, c’est que ce n’est pas un album, mais un EP, ce qui complique les choses quand il faut arriver à un billet d’au moins trois cents mots (en général, je regroupe deux-trois albums courts en un « Reste du samedi »).

La seconde raison, c’est que malgré les affirmations contraires du groupe, j’ai du mal à ne pas voir dans Red Sun un successeur direct à leur premier opus. J’y retrouve le même mélange rétro-prog psychédélique, avec encore plus de colorations floydiennes – notamment dans le morceau-titre, qui tient beaucoup du pastiche de « Time » (oui, encore un).

J’aurais même tendance à dire qu’avec ses sonorités venues des débuts du néo-prog, le premier album était presque plus original que celui-ci, qui ressemble plus à un hommage. Il faut cependant laisser ça à Sykofant: le groupe sait y faire. On sent que les musiciens maîtrisent leur sujet et ils bénéficient également d’une production solide. C’est carré et soigné.

Le tout fait de ce Red Sun une expérience que j’ai trouvée agréable à écouter, mais qui ne renouvèle pas le genre. Je reste convaincu que Sykofant a de bonnes cartes en main pour nous surprendre, mais ça ne sera pas avec cet EP.

À noter que la version numérique, sur Bandcamp, contient également un « continuous mix », mais que je n’ai pas écouté, parce que j’ai reçu l’album en service presse.

Bonus: la lyric-vidéo du morceau-titre

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