Une des très belles surprises de ces derniers mois, c’est Soup, formation norvégienne qui revient avec un nouvel album, Visions. Double surprise, d’ailleurs, parce que cet album marque un changement, sinon dans le fond, en tout cas dans la forme.

Je vous avais déjà parlé de Soup à deux reprises, avec des albums à mi-chemin entre post-rock et rock progressif. Ici, ils opèrent un virage vers un rétro-prog très rétro, y compris dans la production.

Visions compte cinq pistes, qui s’échelonnent entre une et quinze minutes, parce que prog. Bon, c’est une intro d’un peu plus d’une minutes, trois pistes entre sept et neuf minutes et, en entrée, un epic de quinze minutes. L’album dure donc une quarantaine de minutes.

Ce qui m’a immédiatement marqué, à l’écoute de ce Visions, c’est la volonté d’avoir un album qui sonne le plus possible comme un objet venu du début des années septante. Via les sonorités des instruments, certes, mais aussi via une production très « roots ». J’ai presque l’impression que le groupe a fait exprès de rajouter des imperfections.

C’est très surprenant. Ce qui l’est aussi, contrairement à beaucoup de groupes de cette mouvance, qui s’inspirent beaucoup d’un ou deux groupes de la « grande l’époque », le rétro-prog de Soup n’est pas aussi clairement marqué. Certes, on croit entendre du Yes, du Pink Floyd dans les guitares, mais rien de flagrant.

Ce qui est aussi flagrant, c’est la qualité des compositions. Déjà, commencer l’album par l’immense « Burning Bridges », c’est osé, mais le pari est réussi. C’est une pièce complexe, qui alternent des plages lentes, voire contemplatives, et des accélérations électriques soulignées par la présence d’une flûte traversière.

Dans cet album, on entend aussi du violon, de la trompette et carrément des arrangements orchestraux (« Crystalline »). Malgré tout, Visions ne donne pas l’impression d’un album boursouflé. Tout est limpide, aérien. Et il se conclut par un instrumental somptueux, avec le final de « Skins ».

Du coup, Visions, sorti en novembre dernier, va aller se glisser, l’air de rien, dans la liste des albums de l’année. Peu de groupes arrivent, à l’instar de Soup, à sortir de pareils joyaux à coup sûr. Je vous le recommande avec enthousiasme et vous pouvez l’écouter sur Bandcamp.

Bonus: l’album complet sur YouTube:

Stéphane “Alias” Gallay, graphiste de profession, quinqua rôliste, amateur de rock progressif, geek autoproclamé et résident genevois, donc grande gueule. On vous aura prévenu.

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