En général, la communauté des prog-heads est assez calme – l’âge de ses membres y est sans doute pour quelque chose. Il arrive néanmoins qu’elle entre soudainement en éruption, le plus souvent à cause de la sortie d’un album de la part d’un des “monstres sacrés” du genre, comme ce The Endless River de Pink Floyd.
Si vous ne savez pas qui est Pink Floyd, restez calme, souriez et attendez la frappe orbitale. Les autres auront noté que, d’une part, ce nouvel album arrive vingt ans après le précédent et, comme Fly From Here de Yes, l’année passée, il est surtout constitué de fonds de tiroirs du groupe.
C’est un peu là que le bât blesse: les dix-huit pistes – s’échelonnant en durée entre une et six minutes trente et quasi intégralement instrumentale – sont en grande partie des “chutes de studio”, bouts enregistrés pendant les sessions de The Division Bell. Parler donc de “nouvel album” est un peu galvaudé.
Du coup, il est difficile de trouver un chroniqueur prêt à dire du bien de cet album. Moi-même, je suis un peu dubitatif, mais je pars avec un avantage: je n’ai jamais vraiment été un grand fan de Pink Floyd – et en plus, j’ai tendance à préférer leurs albums les plus récents.
Et, pour être tout-à-fait franc, je trouve ce Endless River très écoutable. Oh, certes, il n’y a pas vraiment de traits de génie et j’ai plus l’impression d’écouter une collection d’échantillons musicaux – un peu comme ce qu’avait fait Michael Hunter avec Marillion pour l’album River, mais en plus décousu. Encore que les différentes “faces” de l’album ont tendance à s’enchaîner plutôt bien.
Mais l’ensemble est plutôt agréable, avec même quelques morceaux qui, s’ils sont bien trop typés pour être originaux, ont tendance à me titiller là où il faut, comme “Sum”, les deux parties de “Allons-y” ou “Eyes to Pearl”.
Donc, faut-il écouter – voire acheter – The Endless River? Si vous êtes un fan absolu de Pink Floyd, vous allez l’acheter de toute façon; je pense néanmoins que son écoute va vous décevoir, surtout si vous êtes un fan de la première, du genre à penser que Piper at the Gates of Dawn est un chef-d’œuvre inégalé.
Si, comme moi, vous êtes moins extrémiste dans votre appréciation du groupe et, surtout, si votre préférence va vers les deux derniers albums, vous pourrez trouver dans The Endless River des moments agréables.
Personnellement, l’un dans l’autre j’ai trouvé cet album assez oubliable, même s’il est loin d’être mauvais. Jetez-y une oreille avant de vous décider, par exemple sur Spotify, comme le suggère la page officielle.
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Pour les fans de Pink Floyd, ça s’écoute très bien. On a juste un peu l’impression de réécouter un album des 70s. Pas de nouveauté, rien qui dépasse.
(et pour info qui vaut ce qu’elle vaut, je suis plutôt branché sur la période où Waters donnait le ton, en gros de Dark Side à Final Cut).
Personnellement, je le trouve bien plus proche des deux derniers albums que de ceux des années septante.
Mouais, je pense que j’arriverai à m’en passer.