Sanguine Glacialis: Maladaptive Daydreaming

Dans la famille « grand écart », je voudrais Maladaptive Daydreaming de Sanguine Glacialis (découvert via Angry Metal Guy). Parce que dans le genre, c’est un peu toute la famille en un seul groupe.

Formation québécoise fondée en 2010, Sanguine Glacialis mélange en effet death-metal, black-metal, metal symphonique et metal progressif, avec en prime un chant féminin lyrique et saturé, en anglais et en français.

Maladaptative Daydreaming est un album assez costaud dans son format, puisqu’il ne compte pas moins de onze pistes. La plupart ont cependant une taille standard, entre quatre et cinq minutes, mais il y a quelques exceptions. Au total, il dure un peu plus de cinquante-deux minutes.

Le premier contact avec Sanguine Glacialis donne l’impression d’un projet franchement bordélique, avec son avalanche stylistique disparate. Et c’est vrai que le groupe a tendance à sauter musicalement du coq à l’âne, genre « si vous n’aimez pas la musique, attendez deux minutes: ça va changer ».

Après, quand on a une certaine habitude de ce genre de choses, on se rend compte que Maladaptive Daydreaming joue beaucoup sur le concept de contrepoint et que le bazar est nettement moins bazardeux qu’il n’y paraît.

D’une part, la musique joue sur une ambiance circassienne horrifique, un peu comme le Insane Circus de DarkFlow précédemment chroniqué, mais dans sa variante « metal extrême ». Cette ambiance est renforcée par les aspects symphoniques, qui lui donnent un côté musique de film.

D’autre part, pris dans son ensemble, Maladaptive Daydreaming est un album plutôt cohérent. Certes, ça a tendance à partir dans tous les sens, mais de façon construite. Oui, c’est paradoxal, mais cet album est passablement paradoxal, il va falloir vous y faire.

Cela dit, il faut tout de même reconnaître que le metal de Sanguine Glacialis est plutôt extrême et pas seulement parce que jouant sur les registres death et black. Il y a des constructions alambiquées, voire torturées et les mélanges vocaux – clair et saturé, français et anglais – n’arrangent rien à l’affaire.

En conclusion, Maladaptive Daydreaming n’est clairement pas un album fait pour toutes les oreilles, mais pour les amateurs de bizarreries déjantées, Sanguine Glacialis va sans doute cocher beaucoup de cases. L’album étant disponible sur Bandcamp, n’hésitez pas à y laisser traîner une oreille.

Bonus: la vidéo de « Immuration »

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