« Sagas et Sable d’os », de Travis Baldree

Les mercenaires vétérannes aussi ont été jeunes et impulsives. Et, au tout début de sa carrière de mercenaire, Viv se retrouve à soigner une sale blessure dans une petite ville côtière. Elle y découvre les plaisirs de la lecture (et plus encore) dans Sagas et Sable d’os, de Travis Baldree.

Ce nouveau roman dans l’univers de Légendes et Lattes se déroule vingt ans avant le premier. On y retrouve Viv, imposante guerrière orc, qui découvre que, même si on fait plus de deux mètres, bourriner n’est pas toujours la solution.

La compagnie mercenaire qu’elle a rejoint la laisse aux bons soins d’une taverne de Grise, cité portuaire très provinciale. Autant dire qu’une fois la fièvre passée (et après avoir tenter d’étrangler le chirurgien), Viv s’y ennuie le ferme. Jusqu’au moment où elle découvre l’échoppe de Sylvania, rateline libraire. Et la boulangerie de Méli la naine. Et aussi un mystérieux homme en gris qui, pour le coup, va réveiller ses instincts de guerrière.

Sagas et Sable d’os continue sur la lancée de la fantasy feel-good de Légendes & Lattes. Il y a un côté pastiche quand l’auteur s’amuse à transposer des éléments de notre monde moderne – cafés et barrisses dans le précédents, librairies et sagas romanesques ici – dans un univers à la Dungeons & Dragons (notez l’allitération).

Au reste, et de mon point de vue, le contexte n’est peut-être pas le point fort de ces histoires. Il y a un côté très cliché dans cette fantasy, plus une bonne dose d’anachronismes et aussi des trucs qui tiennent difficilement debout – beaucoup de peuples différents, mais avec une culture commune, sans que ce soit trop expliqué.

Mais l’intérêt de Sagas et Sable d’os est ailleurs, notamment dans ses personnages et leurs relations. Peut-être aussi dans son regard un peu décalé sur la fantasy – oui, je sais que c’est un peu paradoxal, par rapport à ce que j’ai déjà dit, mais c’est aussi le côté positif de l’aspect pastiche. Et puis, en toute honnêteté, il y a quelques idées bien pensées (notamment Havresac).

Et, quelque part, cet aspect pastiche joue aussi sur le décalage entre l’ambiance habituelle de ce genre d’histoire et celle de cette série, beaucoup plus posée et intimiste. Quelque part, et toutes proportions gardées, j’y retrouve un peu la même ambiance que dans la série Wayfarers de Becky Chambers.

Avant de conclure, un dernier mot sur la traduction. Oui, je l’ai lu en français – comme le premier – ce qui m’arrive rarement. Chose encore plus rare: je me le suis fait dédicacer par l’auteur, qui était présent à la Japan Expo. Comme ça. Juste pour dire, la dernière fois que je me suis fait dédicacer un bouquin exprès, c’était il y a vingt ans.

Mais donc, cette traduction. Elle est tout à fait lisible, mais elle m’a donné l’impression d’avoir été faite un peu vite. Je veux dire, j’ai l’habitude de lire en anglais et il y a quelques moments où j’ai lu une phrase bizarre et, en la traduisant en anglais dans la tête, elle faisait plus de sens. Encore une fois, rien de tragique.

Du coup, Sagas et Sable d’os est un ouvrage que je recommanderais plutôt aux amateurs d’histoires personnelles, voire intimistes. Ce n’est pas renversant, mais ça se lit avec plaisir, comme une brioche à la mélasse (il y a d’ailleurs une recette à la fin).

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2 réflexions au sujet de “« Sagas et Sable d’os », de Travis Baldree”

  1. Très sympa oui, j’avais lu le précédent en vo suite à ton entrée et franchement j’ai adoré les deux. Après le ‘pastiche de fantasy avec anachronismes’ c’est très pratchettien donc ça ne me gêne absolument pas, c’est tout sauf important dans ce genre de bouquin de toute façon.

    Avec un peu de chance, il en fera un autre ^^

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    • Je connais très mal Pratchett, en dehors de Good Omens. La saga du Disque-monde est arrivée à un très mauvais moment pour moi, alors que j’en avais plus que marre de la fantasy (et en plus tous mes potes me bassinaient avec) et quand j’aurais pu m’y intéresser, il y avait déjà trouze mille bouquins et j’ai eu la flemme.

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