Saga: Generation 13

Ça faisait un moment que je m’étais promis de vous parler de Generation 13, probablement l’album le plus atypique et le plus intéressant de Saga – pourtant un des grands noms du rock progressif avec près de trente ans de carrière. Voici donc un nouvel article sorti du Cabinet des Curiosités.

Saga a été longtemps un de mes groupes préférés, au temps de sa “splendeur” – le début des années 1980, en d’autres termes (“Heads or Tales”, “In Transit”). Le groupe a ensuite traversé une série de passes plus ou moins heureuses avant d’arriver en 1995 avec rien de moins qu’un concept-album aux thèmes sociopolitiques.

… the future has been temporarily shut down, have a nice life!

L’idée derrière Generation 13 est de parler de cette “treizième génération” – d’Américains, s’entend, qui vient après les baby boomers et ceux qui ont combattu pendant la Seconde Guerre mondiale et qui, soudainement, s’aperçoit que, pour la première fois depuis très longtemps, on leur prépare un avenir plus sombre que celui de leurs parents. C’est aussi la génération née pendant la période hippie (entre 1961 et 1981) et mal perçue par la population.

Generation 13 est un petit peu le pendant de The Wall pour son côté anti-establishment, mais avec plus de cynisme que de rage (le très emblématique et très noir “Screw’em”). Musicalement, Saga garde une partie de son identité musicale – notamment par la voix inimitable de Michael Sadler –, tout en explorant des territoires très éclectiques.

Au long des soixante minutes, on passe du grunge au rock alternatif, au rap-métal à la Faith No More (ou Linkin Park avant l’heure, avec “My Name Is Sam”), à la musique de cirque ou à des aspects symphoniques (“I’ll Never Be Like You” suivi par “Snake Oil”) – notamment un final (“One Small Step”) qui aurait pu être écrit par Danny Elfman.

C’est un album qui s’écoute d’une traite; s’il est séparé en vingt-cinq morceaux, c’est plus pour donner des repères: l’ensemble est très organique, avec des séparations sous forme de dialogues ou de virgules sonores. C’est une fresque à grand spectacle qui demande un minimum d’immersion, mais qui en retour offre un moment unique, à la fois dans la discographie des Canadiens, mais également au panthéon des grands concept-albums du rock progressif.

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