Suite aux événements du tome précédent, Murderbot, le cyborg de sécurité devenu autonome, décide d’aller enquêter sur la corporation responsable des attaques du premier épisode. Ce qu’il va trouver dans Rogue Protocol, de Martha Wells, est très inquiétant. Et potentiellement mortel, même pour un Murderbot.

On retrouve dans cette novella le protagoniste, toujours aussi délicieusement sociopathe – mais pour de très bonnes raisons: d’abord, il n’a pas vraiment été conçu pour interagir avec des humains (autrement qu’en tapant dessus, s’entend) et, ensuite, si quelqu’un apprend ce qu’il est, il pourrait avoir des gros ennuis.

Cela dit, question gros ennuis, cette enquête sur une station en orbite basse d’une planète en cours de terraformation et abandonnée par GrayCris, la corporation louche sus-mentionnée, en comporte une belle cargaison. Notamment parce que GrayCris n’est pas du genre à laisser des preuves derrière eux et que leurs méthodes de nettoyage impliquent des gens en armure de combat. Murderbot, lui, n’est qu’un cyborg de sécurité (et bon marché, en plus); ce n’est pas exactement le même niveau.

Rogue Protocol est encore une histoire plutôt orientée action, avec une course contre la montre pour trouver les preuves avant que les éléments hostiles ne les détruisent – et avec, la station, Murderbot et pas mal de dommages collatéraux. Et c’est assez amusant de voir les interactions du protagoniste avec des humains qui ne soupçonnent pas ses capacités. Mais c’est aussi l’occasion pour ce dernier de rencontrer une autre intelligence artificielle, sous la forme d’un robot de compagnie un peu naïf, mais à première vue plutôt autonome, lui aussi.

Si l’effet de surprise est passé, ce troisième épisode des Murderbot Diaries reste très sympathique à lire, notamment par son protagoniste éponyme et ses efforts pour camoufler sa nature d’être artificiel en fuite. Et son amour des fictions àlakon, aussi. Rogue Protocol est de plus très nerveux et il se lit vite. Il est donc, lui aussi, chaudement recommandé.

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