Il fallait s’y attendre: Hammer and Anvil, nouvel album des Britanniques de Pure Reason Revolution, continue sur la lignée de Amor Vincit Omnia et s’oriente plus vers un électro-rock que vers le rock progressif de leurs débuts. Oh, certes, les envolées lyriques polyphoniques façon opéra-rock des années 1970, sont toujours présentes, mais elles sont clairement en retrait par rapport à la tonalité générale de l’album.
C’est somme toute assez surprenant comme virage en guère plus de trois albums, si on ne s’y attend pas; cela dit, ceux qui comme moi suivent le groupe depuis (presque) ses débuts avec The Dark Third seront moins étonnés: les premières pulsions électro se retrouvent dans le Live at nearFEST et se confirment rapidement. En fait, si j’étais méchant, je dirais que ce qui est le plus surprenant est de voir un groupe de rock progressif évoluer tout court.
Je dois avouer avoir quand même eu comme un doute à l’écoute du premier morceau, “Blitzkrieg”, qui est quand même très, très électro et ne ressemble pas du tout à du Pure Reason Revolution classique. Les choses reviennent vers un semblant de normalité avec les morceaux suivants, même s’il ne faut pas attendre très longtemps avant de rencontrer un “Last Man, Last Round” qui tabasse.
Beaucoup des critiques de cet album que j’ai lues le comparent à du Depeche Mode; je ne suis pas très à l’aise pour juger, vu que les seules choses dont je me rappelle de ce groupe, ce sont des clips vidéos à l’esthétique SM gay (“Let’s play / Master and Servant”) et, à ce stade, ça tient plus du traumatisme de la petite enfance que du souvenir musical.
Quoi qu’il en soit, si Amor Vincit Omnia vous a plu, il y a des fortes chances que Hammer and Anvil vous enthousiasme; si vous aimez votre prog plus plan-plan et moins expérimental (bourgeois!), ce n’est peut-être pas une bonne idée. Quant à moi, je suis un peu entre les deux: j’aimais bien le Pure Reason Revolution des débuts, mais je suis assez content de voir un groupe faire des efforts pour renouveler le genre — même si c’est dans une direction que je ne suis pas sûr de goûter.
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