Le défaut de chroniquer des albums qui datent un peu, c’est qu’on risque de se faire rattraper par l’actualité. C’était déjà le cas avec Avandra, ça l’est aussi avec Oscillate, le nouvel album de pg.lost, puisque j’avais déjà chroniqué ce groupe il y a quelques mois.
Les Suédois de pg.lost proposent un post-rock instrumental qui, dans le cas de cet album, lorgne fortement vers l’électro, sans rien renier des aspects les plus électriques – voire metal – du genre. J’ai appris récemment que Kristian Karlsson faisait partie de pg.lost et de Cult of Luna, ce qui explique beaucoup de choses.
(En fait, je dis « post-rock instrumental », mais sur la vidéo ci-dessous, vous constaterez que le groupe utilise la voix comme un instrument, un peu à la manière d’un God Is an Astronaut.)
Avec près d’une heure au compteur, Oscillate, n’est pas un petit album. Et pg.lost n’essaye pas de délayer la sauce: les huit pistes, entre cinq et huit minutes et demie, sont souvent incroyablement denses.
Dense et intense. Pour tout dire, sur cet album, pg.lost s’élève parmi les grands noms du genre. Si les parties électroniques ne vont pas aussi loin que le dernier album d’Aesthesys, elles sont néanmoins très présentes et donnent à Oscillate une coloration particulière, par exemple sur le morceau-titre ou « Suffering ».
On y trouve également des titres, comme « E22 » ou « Waves », qui rappellent le blackgaze d’Alcest. Et plusieurs des pistes me font penser au meilleur de Long Distance Calling, avec notamment « Eraser» et un « Shelter » dont le final me rappelle l’énorme « Black Paper Planes » des Allemands.
Quelque part, le seul souci que j’ai avec pg.lost, c’est l’identité musicale du groupe. Je ne sais pas si j’arriverais à les reconnaître à leur seul son parmi la myriade de titres post-rock de ces cinq dernières années. Je suppose que c’est le lot de beaucoup de groupes, cela dit.
Au vu de la qualité générale d’Oscillate, c’est une remarque plutôt secondaire. Avec cet album, pg.lost nous envoie un post-rock en mode maxi-patate, avec une intensité impressionnante et des montées en puissance de folie. C’est clairement une des meilleures sorties du genre, cette année.
L’album est disponible sur Bandcamp, avec également plusieurs vidéos sur YouTube.
Bonus: la vidéo de « Shelter »
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