Monnaie de Singe: The Story of Rose Ola Seks

Les concept-albums ont toujours été liés au rock progressif. Mais, pour celui-ci, intitulé The Story of Rose Ola Seks, Monnaie de Singe n’a pas choisi un sujet facile – narrativement, ni musicalement.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, Monnaie de Singe est bien un groupe français, principalement basé autour de l’Auvergne, et qui, depuis plus de vingt-cinq ans, propose un rock progressif à voix féminine, qui tire vers le néo-pro (mais pas que).

The Story of Rose Ola Seks compte sept pistes entre cinq et sept minutes, pour un total qui dépasse de peu les trois quarts d’heure. C’est somme toute assez classique, comme format.

L’histoire est moins classique. Comme le titre l’indique, c’est celle de Rose, mère célibataire qui, après avoir perdu son fils unique, commet une série de meurtres et est internée pendant plus de quinze ans, persuadée d’avoir signé un pacte avec le Diable pour qu’il lui rende son fils. Jusqu’au jour où elle croit le reconnaître à la télévision sous les traits d’Anders Brevik…

Ouais, ça calme, comme thème.

Du coup, il n’est pas très étonnant que le rock progressif de cet album ne respire pas vraiment la joie de vivre. C’est sombre et froid, survolé par la voix habitée d’Anne-Gaëlle Rumin-Montil. Je vous avais récemment dit que le prog à voix féminine, j’avais du mal; eh bien Monnaie de Singe est une des exceptions à cette règle.

Cela dit, c’est plutôt brillant, pour quelque chose d’aussi sombre. Globalement, ce n’est pas un album spectaculaire, mais il est impressionnant par la maîtrise du groupe. Guitares mordantes, claviers planants, section rythmique implacable. On a l’impression d’être dans la tête de Rose, dans sa folie.

Malgré sa dominante sombre et torturée, The Story of Rose Ola Seks joue sur une variété de registres, avec des accélérations, des passages lumineux, comme dans « D@rknet » ou « The Story Ends Here ». L’album fait aussi des incursions électro avec des pistes comme « Evil » ou « To Utøya ». Cette dernière piste m’a cela dit moins convaincue que le reste de l’album.

Monnaie de Singe est un de ces groupes qui méritent d’être plus connus et, sur The Story of Rose Ola Ses, ils le prouvent de très belle manière. J’avais précommandé l’album et je ne le regrette pas: c’est du rock progressif contemporain de très haute volée.

Bonus: la vidéo de « Elias », en live lors du vernissage de l’album

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3 réflexions au sujet de “Monnaie de Singe: The Story of Rose Ola Seks”

  1. Marrant, c’est la deuxième chronique dithyrambique que je lis avec celle de Music Waves.Pour ma part je n’ai pas du tout accroché.
    Je ne trouve pas le chant terrible et l’histoire prend beaucoup trop le pas sur la musique. Je préfère de beaucoup Error 404.

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  2. Dithyrambique c’était MW…
    Moi je m’ennuie sur cet album, je ne comprends pas… Pourtant je l’ai écouté pas mal de fois dans des humeurs très diverses…

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