J’avoue que, ces temps, j’ai tendance à me reposer un peu plus sur des services presse que d’habitude. Objectivement, ça me fait faire des économies, mais ça me permet également de découvrir des chouettes groupes, comme Mastord, pour ce Lemmon Lintu.
Mastord est une formation finlandaise, formée en 2019 qui propose un rock progressif mordant, un peu comme si le Marillion des années huitante avait été croisé avec un groupe de power-metal. Ça vous paraît bizarre? Ça l’est encore plus quand je vous dirai que tout l’album est chanté en finnois.
Malgré ses onze pistes, Lemmon Lintu, troisième album du groupe, ne dépasse guère les quarante minutes,. La plupart des titres durent entre trois et quatre minutes, avec plusieurs interludes de deux minutes et une seule composition qui dépasse les six minutes.
L’intro instrumentale « Särö », avec son violoncelle, m’a un temps fait penser à un metal progressif mélancolique, mais assez rapidement, Mastord fait monter les tours. Et on a au final une sorte de mélange très homogène et très réussi entre un metal progressif classique, mais plutôt sombre, et des sonorités prog plus vintage.
En sus, les quelques pistes courtes sont souvent des instrumentaux qui apportent une touche symphonique et cinématique à l’ensemble. Il faut aussi dire que Lemmon Lintu est un concept-album sur un homme qui va aller au-delà de la mort pour devenir un corbeau et un psychopompe, c’est-à-dire un guide pour les âmes défuntes. Bon, vu que tout l’album est, comme mentionné, chanté en finnois, je peux vous pardonner si vous ne l’aviez pas compris.
J’ai bien apprécié cet album. Il a un côté très « classique », entre rock et metal progressifs, pas particulièrement avant-gardiste et plus vintage que moderne. Mais il joue avec maîtrise avec les codes du genre pour un résultat qui, au final, a une identité propre. Je mentionnerai également la présence d’une voix féminine en chœurs, qui apporte une touche subtile et originale aux parties chantées.
Son plus gros défaut, c’est sans doute son illustration de pochette, qui paraît générée par IA. Une fois encore, je ne comprends pas que des créateurs utilisent ce genre d’outils qui, au final, pénalisent d’autres créateurs – sans parler des autres gros défauts de l’IA générative. D’autant qu’avec un vrai artiste humain aux pinceaux, elle aurait vraiment eu de la gueule.
Et c’est vraiment dommage, parce que Mastord réalise, avec Lemmon Lintu, un album de rock progressif impressionnant et très réussi – musicalement, du moins. Si vous pouvez faire abstraction de cette pochette, je vous recommande de lui consacrer une écoute, par exemple sur Bandcamp.
Et merci à Inverse Records pour le service presse!
Bonus: la vidéo de « Villi »
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27/02/2025 at 11:48
Je vais aller y jeter une oreille !