Généralement, quand on vous vend un ouvrage avec un titre comme Les pires batailles de l’histoire, signé ici par Benjamin Brillaud, on s’attend à une sorte de grand bêtisier de la chose militaire. Et, dans le cas présent, on aurait tout faux.
Benjamin Brillaud, pour ceux qui ne le situent pas (ou qui n’ont pas fait attention à la couverture), c’est l’auteur derrière la chaîne YouTube Nota Bene (avant que vous ne posiez la question: non, je ne la suis pas). Et si je précise également que cette version poche est sortie chez Tallandier, dans leur collection Texto, vous comprendrez que c’est du sérieux.
L’idée est ici de raconter une quinzaine de batailles qui se distinguent par leur côté absurde ou leur issue inattendue. C’est le genre de chose qui tend à arriver souvent et on peut se dire que Benjamin Brillaud a eu l’embarras du choix.
Au menu de ces Pires batailles de l’histoire, on a donc une belle brochette de tactiques improbables, de retournements de situation, de décisions hasardeuses, de traits de génie et de fumbles hors catégorie. Bref, du SNAFU, du FUBAR et de la Loi de Murphy par paquets de douze. Ou de quinze, donc.
Les batailles en question, à une exception près, sont donc plutôt de l’ordre du massacre. Elles sont « pires » surtout du point de vue des perdants.
L’intérêt de l’ouvrage est beaucoup travailler le contexte. Benjamin Brillaud ne se contente pas de nous parler de la bataille en elle-même: il nous raconte ce qui a mené à la confrontation et, souvent, ses conséquences. Chaque chapitre se conclut également par un bref chapitre sur la situation dans le reste du monde.
Si vous vous attendez à un truc rigolo à lire, eh bien… pas vraiment. Oh, ce n’est pas non plus de l’académique chiant à faire mourir d’ennui un inspecteur des finances, mais si les situations en elles-mêmes sont parfois cocasse, l’écriture est plutôt classique et factuelle. Tout au plus l’auteur se permet-il d’ajouter une petite partie docu-fiction.
Puisque j’en parle, je dirais que c’est une des parties que j’ai trouvé les moins intéressantes de l’ouvrage; ce n’est pas mal fait, mais ça n’apporte pas grand-chose et, parfois, ça casse le rythme de la narration principale.
Chaque chapitre a aussi droit à une carte. Mais seulement UNE carte, là où, suivant les batailles, plusieurs montrant l’évolution du bigntz seraient nettement plus utile. Et elles ne sont pas très lisibles non plus. Et tant que j’y suis sur les trucs qui m’ennuient un peu, mettre les notes explicatives en fin d’ouvrage, c’est très moyennement pratique.
Mais, très honnêtement, ce sont des points de détail. Le corpus principal des Pires batailles de l’histoire est intéressant, très didactique et cette approche un peu plus large permet de remettre les événements dans leur contexte, ce qui est une très bonne chose. Le contexte, c’est important; c’est un rôliste qui vous le dit!
Si vous ne connaissez pas grand-chose à l’histoire, Benjamin Brillaud va très probablement vous apprendre plein de trucs, et ce de manière plutôt plaisante et synthétique.
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Règle élémentaire : ne jamais poser sa tronche sur la première de couverture ! ^.^
Il a le mérite, comme Fred et Jamy dans les années 90, d’avoir rendu ludique des choses passablement ennuyantes ou peu attrayantes pour un grand public ! 🙂
Dans son cas, vu que son “fond de commerce” ce sont les vidéos, mettre sa tête sur la couverture a un intérêt promotionnel.