Protagoniste des Fauteurs d’Ordre, nouvelle de Jean-Philippe Jaworski, le conseiller Praetor travaille avec zèle à la purification du pays, pour le compte de la très raciste Régente.
On le suit perquisitionner un aristocrate, qui se croyait à l’abri, mais découvre que les nouvelles lois le considèrent comme un étranger, la faute à un lointain ancêtre. Le zèle n’exclut pas un brin d’ambition personnelle et le conseiller complote également pour se débarrasser de son supérieur. Mais il n’est pas le seul à jouer à ce petit jeu.
Toute ressemblance avec des événements récents n’est pas une coïncidence. L’auteur, que l’on imagine très énervé pendant la réaction de ce texte, ne prend pas de gants pour montrer la montée du fascisme et ses effets.
Cela dit, si l’on a connu Jean-Philippe Jaworski plus subtil, on l’a également connu moins inspiré et Les Fauteurs d’Ordre reste redoutablement bien écrit. Surtout, il évite l’écueil de la facilité en calquant ses pas sur, non pas des héros de la liberté, mais les salauds ordinaires persuadés de faire ce qui est juste et qui finisse broyés par la machine qu’ils ont eux-mêmes mis en place.
Je ne recommanderais pas forcément Les Fauteurs d’Ordre comme une lecture indispensable, mais pour son prix – une thune, soit cinq euros (ce qui, à la réflexion, fera sans doute plus qu’une thune en Suisse) – c’est une trentaine de pages qui se laissent lire sans déplaisir.


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