Il semble que la période soit aux groupes qui sortent des albums qui, sans être mauvais, sont un peu répétitifs, voire décevants. C’est le cas ici, hélas, avec ce Onze de Lazuli.

« Hélas », parce que Lazuli est un groupe que j’ai découvert un peu par hasard, en live, et que j’ai tout de suite adoré pour ses prestations scéniques. La formation française existe depuis pas loin de vingt-cinq ans, avec une musique qui emprunte à la fois au rock progressif et à la world-music et un chant en français.

Par rapport à son prédécesseur – et, à vrai dire, plus généralement – Onze n’est pas un petit gabarit: onze titres (justement) et cinquante-cinq minutes. Les compositions durent entre trois et six minutes.

Quand je dis que cet album est un peu décevant, le mot-clé ici est « un peu ». Lazuli bloque ici sur deux écueils: d’abord, des compositions qui sont somme toute du Lazuli très très classique; ensuite assez peu de variations dans les titres de l’album en eux-mêmes.

Lazuli a un son bien à lui, avec un côté circassien – en rapport avec le cirque donc. Sa musique a un côté carnavalesque très marqué à la base, mais sur Onze, j’ai l’impression que le groupe tourne en rond sur ces sonorités, voire s’auto-pastiche. Par exemple sur un titre comme « Triste carnaval ».

Un autre facteur de déception est peut-être le manque d’accélérations. J’ai connu Lazuli plus nerveux que ça et un peu de pêche n’aurait pas nuit à cet album.

Après, il est évident que Lazuli maîtrise son sujet. Ce premier album avec leur nouveau guitariste, Arnaud Beney, est plutôt solide, avec des mélodies qui tapent juste et toujours la voix de Dominique Leonetti qui survole les débats. Les textes sont aussi bien trouvés, remplis de cette poésie qui flirte avec le mauvais jeu de mots.

Disons les choses ainsi: Onze me déçoit principalement parce que Lazuli m’a habitué à l’excellence. Il y a de très belles choses et rien de honteux non plus, mais je ressens comme une impression de déjà-entendu qui me gâche le plaisir de retrouver ce groupe exceptionnel.

Bonus: la vidéo de « Sillonner les océans de vinyles »

Stéphane “Alias” Gallay, graphiste de profession, quinqua rôliste, amateur de rock progressif, geek autoproclamé et résident genevois, donc grande gueule. On vous aura prévenu.

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