Le premier qui invoque la nostalgie pour justifier mon amour pour Killing Joke, dont Pylon est le dernier album en date, risque de gros ennuis. Les suivants aussi. Même s’il est vrai qu’objectivement, c’est un groupe qui me rappelle des souvenirs – mais pas forcément ceux des années 1980 (et notamment “Love Like Blood”).
À vrai dire, je n’ai jamais été méga-fan du groupe dans sa période new-wave; mon album préféré restant le très métal Pandemonium. Au reste, le groupe affiche plus de trente-cinq ans de carrière avec un style qui varie du punk au métal industriel. Pylon ressemble, de ce point de vue, à un album de synthèse, reprenant un peu tous les styles que Killing Joke a explorés.
Pylon compte dix pistes, dont la moitié dépassent les six minutes, pour un total un chouïa en-dessous d’une heure. Il s’accompagne aussi, dans l’édition que j’ai achetée, d’un disque-bonus de cinq titres et presque trente-cinq minutes, avec des pistes plutôt sympas (dont l’excellent “Star Spangled” et un “Panopticon” de près de neuf minutes).
Avec Pylon, Killing Joke ne fait pas semblant: quand ça percute, ça y va franco, avec des guitares très agressives et une batterie façon artillerie de marine, le tout survolé par la voix si particulière de “Jaz” Coleman et les paroles très engagées de la plupart des morceaux.
Je pense que je ne surprendrai personne en disant que mes morceaux préférés sont ceux qui lorgnent plus vers le métal indus, comme “Dawn of the Hive”, “Delete” ou “I Am the Virus”, même si des titres plus électro-goth comme “New Cold War”, “Euphoria” ou “New Jerusalem” passent également très bien.
Je ne sais pas trop si Pylon est un album qui a des chances d’intéresser un publier de prog-heads, voire des métaleux indécrottables. Personnellement, c’est un album qui appelle à mon amour des groupes gothiques, comme les Sisters of Mercy ou les Fields of the Nephilim. Killing Joke s’insère quelque part dans cet univers musical.
Jetez-y une oreille curieuse, c’est une expérience assez unique – bien que pas toujours très subtile – avec un groupe qui a probablement bien plus influencé ses pairs que le contraire.
Bonus, la vidéo de “I Am the Virus”:
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