Jump: Over the Top

La question du jour: à quel moment un album cesse de ressembler à un hommage pour faire figure de pompage embarrassant? Over the Top, du groupe britannique Jump, est à deux doigts de faire figure d’illustration à cette interrogation.

Jump est un groupe qui existe depuis presque trente ans et qui a déjà une douzaine d’albums à son actif. Je l’ai découvert via une des multiples chroniques qui ont fleuri sur Progarchives à l’époque et qui promettait un rock progressif “entre Marillion et Magnum”.

Bon, perso, du Magnum, je n’en ai pas ouï goutte. Par contre, Over the Top sonne comme un hommage massif au néo-prog mélancolique de Marillion période Clutching at Straws, avec même quelques accroches à la mode Genesis primitif. Ce qui fait à la fois le charme de cet album et constitue son plus gros défaut.

Dix pistes, cinquante-cinq minutes, des morceaux entre quatre et sept minutes: Over the Top ne fait pas de folies et reste dans un format classique du néo-prog de l’époque. Parce que soyons lucide: le néo-prog de Jump est surtout du rétro-prog: le groupe reprend, parfois à la lettre, les recettes en cours dans la deuxième moitié des années 1980.

Du coup, en écoutant l’album, on a un gros, parfois très gros sentiment de déjà-vu. Notamment quand John Dexter Jones, le chanteur, se prend à copier les maniérismes de Fish – par exemple ses typiques roulements de R.

Il y a aussi le fait que, pour un groupe qui s’appelle Jump, je m’attendais à quelque chose de plus remuant – une “musique qui sautille”, comme disait un certain Gérard, à l’époque-ou-peu-s’en-faut.

Pourtant, ce côté hommage/pompage n’empêche pas Over the Top d’être globalement agréable à l’écoute. Les morceaux parlent souvent de sujets qui me touchent – comme “Johnny V”, qui raconte les funérailles d’un musicien local (signe qu’on vieillit n° 218748276) – et l’ambiance mélancolique incite à se laisser porter par des mélodies justes.

Over the Top est disponible sur Bandcamp, comme tous les albums de Jump. L’occasion pour se faire une idée sur cette galette, qui a comme on dit les défauts de ses qualités. Pour ma part, si je ne regrette pas l’achat, je ne le placerai pas dans mes favoris pour l’album de l’année. Surtout qu’il date de 2016.

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