Pour cette chronique, je vais reprendre sans vergogne un artifice déjà utilisé par de multiples chroniqueurs: le nouvel album de Julie Christmas, Ridiculous and Full of Blood, est plutôt fidèle à son titre: très sanguin et un peu ridicule, aussi.
Julie Christmas est une chanteuse américaine, qui a participé à plusieurs groupes de post-rock et post-metal et a également une solide carrière solo. Sa musique se situe quelque part entre post-metal et post-hardcore, avec également un petit côté punk.
Anecdote amusante, Julie Christmas est son vrai nom. Plus ou moins: née le jour de Noël, Christmas est son deuxième prénom.
Ridiculous and Full of Blood est le troisième solo de l’artiste. Il compte dix pistes plutôt courtes, entre deux et six minutes pour une durée totale d’environ quarante minutes.
Si vous connaissez Julie Christmas pour sa participation à l’exceptionnel album Mariner, avec Cult of Luna, vous serez ici partiellement en terrain de connaissance. Disons qu’une bonne moitié de cet album y ressemble beaucoup, d’autant que Johannes Persson et d’autres membres de Cult of Luna y contribuent.
Ridiculous and Full of Blood contient donc bon nombre de compositions où on retrouve le côté post-metal intense, mais avec le côté déjanté – ou plutôt fêlé – de Julie Christmas. C’est surtout très marquant sur le travail des voix – je dis « des voix », parce que Julie Christmas a tendance à utiliser plusieurs registres et parfois à les superposer.
Tout ceci donne un album très intense et souvent très dérangé (et très dérangeant), avec un côté « plongée dans une psyché pas très saine », c’est notamment le cas sur des titres comme « Not Enough », « Supernatural », « The End of the World », mais aussi « Kids », « The Lighthouse » (probablement la meilleure piste de l’album) ou « The Blast ».
Après, il y a aussi quelques pistes que je trouve moins réussies. De façon générale, dès que les compositions ralentissent, j’ai un peu l’impression que ça s’essouffle. C’est peut-être aussi à comprendre comme des respirations au milieu du déferlement de sons, mais personnellement, j’aime moins des titres comme « The Ash », « Thin Skin », « Silver Dollars » ou « Seven Days ».
Il faut accrocher au côté post-metal/post-hardcore déjanté, mais Julie Christmas signe, avec Ridiculous and Full of Blood, un album très impressionnant. Ce n’est pas exactement le truc le plus accessible si on est un prog-head un peu traditionaliste, mais ça arrache bien. L’album est sur Bandcamp.
Bonus: la vidéo-visualiseur de « Supernatural »
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