Après nous avoir parlé des complexités toscanes de la Renaissance dans Rise of the Medici, le projet Imaginaerium revient et remonte le temps pour nous plonger dans l’Angleterre du premier siècle, avec Siege, un concept album autour de la reine Boudicca.

Imaginaerium est, à l’origine, lancé en 2018 par le regretté musicien français Eric Bouillette, avec l’aide de la chanteuse italienne Laura Piazzai et de Clive Nolan, l’homme aux whatmille projets (Pendragon, Shadowland, Arena, Caamora et j’en passe). Après le décès d’Eric, les deux autres ont décidé de continuer, entourés par une palanquée de musiciens solides. Ils proposent un rock progressif symphonique de haute volée, à plusieurs voix (principalement Laura Piazzai, mais Clive Nolan vient aussi pousser la chansonnette).

Siege n’est pas un petit gabarit: dix pistes et plus de cinquante minutes. Bon, certes, on a déjà vu des projets comparables nettement plus long, mais c’est déjà conséquent.

Il y a, dans la musique d’Imaginaerium, un côté familier: on y retrouve la « patte » de Clive Nolan, principal compositeur et toute personne un tant soit peu familière de ses projets hors Pendragon vont le remarquer. Pour autant, on n’est pas non plus dans un copier-coller. Par exemple, l’aspect symphonique et épique est très présent, même si j’y retrouve un peu certains aspects des premiers Arena.

J’ai pu écouter cet album en avant-première grâce à un service presse et je dois reconnaître que, si je ne suis pas complètement enthousiaste sur Siege, il y a de très belles choses dans cet album. D’une part, le souffle de l’histoire est présent sur pas mal des compositions, portées notamment par la voix de Laura Piazzai.

D’autre part, on reste dans un rock progressif proche du néo-prog, donc très accessible, et avec un goût certain pour les mélodies qui tapent juste. Je mettrais en avant « Cry Boudica! » et « The Final Redoubt », qui ouvrent l’album, mais aussi l’excellent « To the Victor Go the Spoils » et « The Last Arrow » (avec un Clive Nolan impressionnant au micro).

Il y a cependant quelques pistes qui jurent un peu dans l’ensemble, comme « Never Burn the Cakes » et, plus généralement un côté un peu cheap dans la production. Disons que, pour une histoire aussi épique, j’aurais espéré un son plus costaud. Et aussi un peu plus d’audace dans les compositions, qui sont peut-être trop accessibles. Mais ce sont des aspects mineurs.

L’un dans l’autre, Imaginaerium propose un très bel album. Siege parlera sans doute aux amateurs de Clive Nolan (et particulièrement aux fans d’Arena de la première heure). L’album est disponible dès ce vendredi 4 avril, notamment sur Bandcamp.

Bonus: la vidéo de « The Final Redoubt »

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