Je dirais bien que c’est sur l’insistance de JC que j’ai fait l’acquisition de Watching Worlds Collide, le nouvel album d’Esthesis, mais quand on me promet du prog à la Porcupine Tree, il n’y a pas vraiment besoin de pousser très fort.

Fondé par le multi-instrumentiste français Aurélien Goude, Esthesis est une formation plutôt récente, dont le premier EP est sorti en 2019. Leur musique est très proche de celle de Porcupine Tree, entre rock progressif et pop alternative.

Deuxième album « plein format » du groupe, Watching Worlds Collide dure un peu plus de cinquante minutes, réparties en six titres de cinq à huit minutes, plus un epic de douze minutes.

J’ai déjà dit que la musique d’Esthesis ressemble beaucoup à celle de Porcupine Tree. Deux fois, même. Du coup, ça fera trois fois ici. Parce qu’il ne faut pas se mentir, c’est quand même l’influence majeure de cet album.

En même temps, le groupe britannique a eu un impact majeur sur la scène prog ces vingt dernières années, ce n’est pas très étonnant qu’aujourd’hui encore, il inspire des groupes.

Et, quelque part, Esthesis n’a pas trop à rougir de cette comparaison. Certes, dans l’ensemble, les sept pistes de Watching World Collides manquent un peu de mordant et d’intensité, mais compensent avec une approche plus jazz.

Watching Worlds Collide est un album dont la principale force est qu’il est agréable à écouter. On sent qu’Esthesis maîtrise son affaire. Les mélodies coulent de source et s’enchaînent harmonieusement.

Cette force est aussi un peu une faiblesse: c’est très lisse, au final. Du prog easy-listening, en quelque sorte. Il n’y a pas grand-chose qui me fasse m’arrêter et dire « hé, ça c’est très cool! ». Mais, globalement, c’est cool. Pas « très cool », mais cool, ce qui est déjà bien.

Du coup, Watching Worlds Collide est un album très honnête, avec quelques pointes brillantes (l’epic « 57th Street », notamment). Esthesis se pose comme un groupe avec un potentiel; il faudra sans doute qu’il « tue le père », mais en l’état, je vous recommande au moins une écoute sur Bandcamp si vous aimez le prog à la Porcupine Tree (et de quatre!).

Bonus: la vidéo de « Skimming Stones »

Stéphane “Alias” Gallay, graphiste de profession, quinqua rôliste, amateur de rock progressif, geek autoproclamé et résident genevois, donc grande gueule. On vous aura prévenu.

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