Ça va bientôt faire six mois que je joue à World of Tanks et je viens d’attendre la cote personnelle de 3 000. Ce qui signifie, en clair, que je suis un joueur médiocre. Mais aussi, je commence à me poser la question: est-ce que je joue trop à ce jeu?
Comme mentionné dans l’article où je présentais le jeu, World of Tanks, ce n’est pas vraiment du casual gaming. Enfin, si, ça peut l’être, mais ce n’est pas vraiment prévu pour lancer une partie de quinze minutes, grimper dans un char, distribuer des munitions à tête creuse et passer à autre chose.
Une chose que j’ai comprise ces six derniers mois, c’est que ce jeu est complexe. Parfois abominablement complexe. Il y a pas moins de neuf nations, pour chacune des trouzaines de chars étalés sur dix niveaux technologiques, chacun avec un wagon de caractéristiques byzantines, plus les accessoires, les évolutions, les améliorations, etc. Sans compter les cartes, qui ont toutes leurs petites particularités et leurs positions préférentielles, qui changent selon le type de char que l’on utilise.
D’un certain côté, c’est plutôt une bonne chose. Ça permet à tout un chacun de se trouver un style personnel dans lequel se couler. Sauf que, d’un autre côté, pas grand-chose n’est fait dans le jeu pour faciliter ça. La plupart des informations pertinentes que j’ai pu trouver, c’est grâce à la communauté que je les ai découvertes – surtout des vidéastes comme Indoorwinner, QuickyBaby ou, en français, Pamboum TV.
J’ai l’impression que ce genre de jeux complexes, avec plein de paramètres à gérer – et, soyons honnête, des trucs à faire exploser – c’est pas mal ma came. Autre exemple: la série des Hearts of Iron.
Le défaut, c’est que ça peut devenir extrêmement chronophage et je m’aperçois que je me retrouve très souvent à jouer plus longtemps que je voudrais, voire que je ne devrais. C’est notamment le cas quand j’ai une suite de parties foireuses et que j’aimerais finir sur un résultat pas trop minable. Ce qui, à mon niveau, peut prendre un moment. Surtout que c’est un jeu qui se joue en équipe, et même si on fait une partie de rêve, on ne peut pas grand-chose si le reste de l’équipe a autant de sens tactique qu’un troupeau de lemmings.
Quand je plaisante dans les derniers épisodes de Radio-Erdorin que je suis en retard à cause de World of Tanks… eh bien je ne plaisante pas vraiment, en fait.
Si vous connaissez la Loi des titres selon Betteridge, vous vous doutez que la réponse à mon titre est « non ». On ne joue amais trop, d’abord! Sauf qu’en fait… peut-être bien que c’est oui.
Je me rends clairement compte que je passe beaucoup de temps sur World of Tanks, voire que c’est un jeu qui occupe mes pensées plus que de raison. À vrai dire, je ne serais pas complètement étonné si – sans aller jusqu’à parler de dépression – cette obsession n’était pas lié à une forme de fatigue mentale.
Pour ne rien arranger, on est actuellement en pleine saison du Battle Pass, un événement-marathon qui récompense précisément ce genre de jeu compulsif. Ce qui est en fait un peu le cas de tout le jeu, pour être honnête. Une fois que ce sera passé, je vais tâcher de mettre sérieusement la pédale douce. Genre, me limiter à une heure ou deux de jeu par jour.
Ça serait bien que j’aie un peu plus de temps pour les myriades d’autres projets en cours.
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17/03/2022 at 09:32
La réponse est clairement oui… 😉
17/03/2022 at 10:27
Oui… mais peut-être pas. 😉
17/03/2022 at 11:13
Après, et on l’a déjà évoqué à propos des chroniques musicales, il y a peut-être un phénomène de saturation créatrice, à trop écouter de musique, écrire des billets, enregistrer des vidéos, travailler sur un univers de JDR etc… Il est bon de décompresser. Par contre si la décompression prend le pas sur la création, c’est peut-être qu’il faut lever le pied un peu sur la création. Pour ma part c’est ce que j’ai fait, je m’en porte beaucoup mieux même si c’est moins gratifiant. pas facile de trouver le juste équilibre, alors brule du diesel à la frontière russe et tire beaucoup d’ogives creuses sur Tchernobyl.
17/03/2022 at 11:18
La saturation créatrice, c’est possible, mais je crois plus qu’il y a une saturation générale, combinée au fait qu’au bureau, c’est pas mal le stress depuis quelques temps.
17/03/2022 at 09:33
“Genre, me limiter à une heure ou deux de jeu par jour.”
C’est déjà une belle performance d’avoir le temps pour, mais c’est sûr que chaque seconde à passer à jouer à WoT (ou autre jeu qui n’est pas genre du JDR), tu n’es pas en train de produire qqch de satisfaisant à long terme… on a tous le même problème, si j’étais pas si aisément distrait par du jeu, j’aurais déjà fini [insérer ici des variantes sur ‘campagne’, ‘nouvelles’, ‘romans’, … ] depuis longtemps 😛
17/03/2022 at 10:28
Si c’est le choix entre geeker une heure devant WoT ou une heure devant la télé, c’est gérable. Et puis bon, ça peut aussi être trente minutes en semaine et deux-trois heures le weekend.
17/03/2022 at 10:06
J’ai un avantage : si je ne crée pas, mon cerveau m’insulte. Donc, quand je me mets à geeker/larver sur des jeux vidéos, c’est que je ne suis pas en état de créer. Soucis de santé oblige, ça arrive souvent, mais ça ne dure jamais longtemps. Je pense que, justement, faut écouter son besoin de créer, de produire, sans négliger que s’amuser et se détendre est important… Le second aide à mieux faire le premier.
Mais si tu te rends compte que tu passe trop de temps, clairement, limite tes cessions de jeu, et envoie ton cerveau penser à ce que tu veux créer et produire, même pendant que tu joue, qu’il bosse et prépare ce que tu va créer.
17/03/2022 at 10:31
Ça ne m’empêche pas de créer; le présent blog en est une preuve. Mais ça a un impact sur d’autres projets. Et puis bon, la question est aussi de savoir quelle partie de mon cerveau – la tankiste ou la créatrice – crie le plus fort. Pour le moment, y’a des gros diesels et des derp guns qui font beaucoup de bruit.
17/03/2022 at 12:33
OUI
et puis dans le contexte actuel, je ne me vois pas y jouer du tout. Quand je vois des noms comme Kharkov/Kharkiv, je repense à de mémorables batailles de BF42 sur cette map…Mais je vois la réalité.
Ouf, ce ne sont pas les jeux qui manquent.
17/03/2022 at 12:42
Ouais… c’est vrai que j’ai pas démarré DCS et enfilé mon F-16 depuis 2 semaines, c’est… je sais pas, jouer à la guerre, là… bof.
17/03/2022 at 15:37
Je t’accorde que ce n’est pas très heureux.
30/03/2023 at 10:00
Amusant ce billet… Je me suis posé la même question récemment. J’avais installé ce jeu il y a 10 ans, sans accrocher plus que cela et l’ai repris l’année dernière… Et depuis, je joue facile 1 heure par jour (voire 2 ou 3 les week-end) alors que d’habitude, les MMO et le jeu de tirs me lassent rapidement. C’est en effet un jeu simple d’accès, complexe à maitriser, et très accès sur le grind… Et Wargaming, l’éditeur, est très fort pour inciter les joueurs accros à le rester. Pour répondre à la question : Si je joue trop ? Non, car WoT a remplacé d’autres jeux, et le sera à son tour lorsque le moment sera venu ou lorsque j’estimerais en avoir fait le tour…
30/03/2023 at 10:07
Bienvenue et merci pour le commentaire!
Oui, je pense qu’au final, la réponse est que si je ne jouais pas à WoT, je jouerais sans doute à autre chose.