Or donc, Dream Theater sort un nouvel album, qui a pour titre… Dream Theater. Il faut déjà vous dire qu’entre le groupe de métal progressif américain et moi, il y a une longue histoire. Genre, pas loin de vingt-cinq ans. Pour donner une idée, je connais mon épouse depuis moins longtemps que cela.
D’un certain côté, mon côté prog-head extrémiste attend de l’originalité, du renouvellement et de l’énergie, surtout d’un groupe comme celui-ci, qui a plus ou moins fondé le genre (ou, à tout le moins, l’a popularisé). De l’autre, notre relation a un côté “vieux couple”, en ce que je peux lui pardonner beaucoup d’écarts, en souvenir des excellents moments passés ensemble.
Tout ceci pour vous dire que cet album éponyme ne m’apparaît pas comme étant le meilleur que le groupe n’ait jamais produit. On en est même assez loin. Après, c’est quand même Dream Theater et, au pire, on est reste à un niveau plus que moyen. Dans le cas de cet album, on a un peu l’impression qu’ils “déroulent” leurs recettes, comme à la parade, mais sans chercher à les dépasser ou à la renouveler.
Du coup, neuf pistes et plus d’une heure à écouter des morceaux qui auraient pu être extraits d’un album d’il y a dix ans, ce n’est pas très enthousiasmant. Et, si les musiciens sont toujours au taquet, la production de l’album me paraît elle à la ramasse. Je me demande à quel point ce n’est pas dû au fait qu’il en existe un mix 5.1 et que ce dernier s’adapte très mal à des systèmes audio autres (sans parler du transcodage en ALAC).
Toujours est-il que, du très épique, mais microscopique “False Awakening Suite” au magnum opus “Illumination Theory” de vingt-deux minutes, en passant par l’instrumental “Enigma Machine” ou les florilèges guitaristiques de “Behind the Veil”, Dream Theater est un album solide, dont les compositions s’enchaînent presque sans fausse note. Reste, au final, une impression persistante de déjà-entendu.
Vous l’aurez compris: je ne suis pas entièrement convaincu par cet album, pas vraiment glorifiant pour le nom du groupe. Je l’ai trouvé moins recherché que A Dramatic Turn of Events ou même que Black Clouds & Silver Linings. Dream Theater donne l’impression de s’essouffler, de ressasser ses vieilles recettes.
Pour Dream Theater, c’est un album très moyen – ce qui veut dire qu’il est quand même passablement bon, dans l’absolu.
En bonus, la vidéo de “The Enemy Inside”:
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Personnellement je trouve cet album extraordinaire, et pourtant j’ai mis du temps à l’apprécier! J’ai toujours été un peu sceptique par rapport à l’aspect progressif de DT qui est toujours moins important que l’aspect metal. Mais là, je trouve qu’il qu’il y a beaucoup plus de finesse dans le choix des sonorités et des mélodies. Behind the veil, Surrender to reason et Illumination Theory sont immenses!