Catubodua / Cân Bardd / Saor à Lyon

Des fois, j’ai des collisions d’agenda amusantes. Par exemple, le concert de Saor à Lyon, avec Catubodua et Cân Bardd, au Rock’n’Eat, le même jour que le salon Lausanne Fantasy.

Mais bon, je pense que je calmerai quand je serai mort. En attendant, il y a deux de mes groupes préférés qui passent. Et tant pis si c’est à deux heures de train de Genève et un dimanche soir!

Arriver sur place est un peu compliqué. C’est dans un coin de Lyon que je connais mal. Le temps de trouver l’hôtel, puis la salle, j’ai à peine le temps de prendre une bière et de demander si c’est OK de faire des photos (personne n’a moufté, donc je pars du principe que oui) que Catubodua est déjà sur scène.

Catubodua au Rock'n'Eat de Lyon
Catubodua (black-metal, France) en concert au Rock’n’Eat de Lyon (France), le 27 octobre 2019. Photo: Stéphane Gallay, sous licence Creative Commons (CC-BY)

La présence de ce groupe de black-metal mélodique français est un peu une surprise. Si vous vous en rappelez, j’avais récupéré leur EP par hasard – ou, pour être plus précis, sur la foi d’une recommandation foireuse: j’avais demandé quelque chose qui, justement, ressemblait à Saor ou Cân Bardd.

Sauf que Catubodua est un groupe de pagan-black somme toute très classique, sans réel rapport avec le black-atmosphérique folk des deux autres mentionnés. Ce qui ne les empêche pas de livrer une prestation très chouette, avec des longues compositions plutôt mélodiques derrière les growls typiques du genre – mais en français.

La salle, une cave qui doit pouvoir accueillir 200 à 300 personnes, est déjà bien remplie au moment où le groupe quitte la scène microscopique. Le public a fait un accueil chaleureux à ces régionaux, qui ont proposé une excellente entrée en matière.

Et quand je dis « chaleureux », c’est aussi parce que la température de la salle monte facilement. Il y a quelques salles latérales qui fournissent une ventilation plus efficace et dans lesquelles la foule va se réfugier entre deux concerts. Enfin, sauf ceux qui n’ont pas envie de perdre leur place tout devant. Genre, moi.

Cân Bardd à Lyon
Cân Bardd (black-metal atmosphérique, Suisse), en concert au Rock’n’Eat de Lyon (France), le 27 octobre 2019. Photo: Stéphane Gallay, sous licence Creative Commons (CC-BY)

C’est au tour de Cân Bardd de monter sur scène. C’est la troisième et dernière date de leur mini-tournée française avec Saor, après le Samaïn Fest et une date à Paris. J’ai eu l’occasion de discuter un peu avec les membres du groupe, notamment Malo et Matt, avant et après leur prestation, et c’est clair que, pour eux, c’est un peu la consécration, l’aboutissement de plusieurs années d’efforts.

Et quand commence leur set, c’est aussi évident, d’une part, qu’ils ont pris un sacré paquet de pex et, d’autre part, qu’ils ont envie de jouer. Par rapport à leur prestation à La Dernière Messe, déjà solide, c’est presque un autre groupe, avec une dream-team de musiciens suisses – et même le violoniste de Saor qui vient taper l’incruste.

Cân Bardd va jouer une petite heure devant un public compact et conquis. J’ai tapé un brin de discute avec quelques de mes voisins de premier rang et le groupe compte déjà une communauté de fans, tous hyper-enthousiastes.

Saor au Rock'n'Eat de Lyon
Saor (black-metal atmosphérique, Écosse), en concert au Rock’n’Eat de Lyon (France), le 27 octobre 2019. Photo: Stéphane Gallay, sous licence Creative Commons (CC-BY)

C’est enfin au tour de Saor. Autant dire que la foule est encore plus compacte que précédemment. Je ne croyais pas cela possible, j’avais tort. Heureusement que ça ne pogote pas… Les Écossais, emmenés par Andy Marshall, déboulent à six sur scène, avec deux guitaristes et un violoniste. Autant dire qu’ils sont presque aussi serrés que le public!

Au reste, leur musique est à l’image du concert: dense, intense et combinant des passages atmosphériques aux accents folk et un fond black-metal, doubles guitares et doubles grosses caisses, le tout survolé par la voix growl d’Andy Marshall.

Bon, pour être très honnête, là où j’étais placé – sur le côté et au premier rang, soit derrière les baffles principales – on avait du mal à se rendre compte du mix. Mais même ainsi, le son était surprenamment bon. Ou peut-être la musique de Saor transcende-t-elle ces détails techniques.

Transcendance. C’est peut-être le meilleur mot pour décrire la musique de Saor et, plus précisément, l’ambiance de ce concert. Une musique qui dépasse l’image du black-metal, qui dépasse les frontières, qui parle de la place de l’humain dans la nature.

Pendant un bref instant, la magie a existé, deux cents personnes connectés dans une même communion.

Excusez-moi, j’ai une poussière dans l’œil.

Dans le train, en arrivant, j’ai peut-être eu un instant de « mais qu’est-ce que je fous là? ». Mais le doute a été vite dissipé et, au final, ce concert a été un des plus intenses de cette année, avec des groupes au taquet et un public à l’unisson.

Et oui, j’ai demandé: il y a des fans de Mike Oldfield chez Saor. Je le savais!

Bon, pour les photos, le placement tout devant sur le côté, ce n’était peut-être pas idéal, mais au final, j’en ai quand même une petite sélection potable, sur Flickr et sous licence Creative Commons.

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