Les Discrets: Septembre et ses dernières pensées

Si j’étais taquin, en lieu et place de cette chronique sur Septembre et ses dernières pensées, premier album du groupe de post-rock français Les Discrets, je vous dirais bien de prendre mon billet d’hier sur le dernier album d’Alcest et de remplacer noms du groupe et de l’album, tant ils sont similaires. Mais je ne suis …

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Alcest: Écailles de lune

Alors là, normalement, pour commencer ce billet sur Écailles de lune, deuxième album du groupe français Alcest, j’aurais dû vous diriger vers ma chronique du premier (Souvenirs d’un autre monde), sauf que je viens de m’apercevoir qu’il était sur l’ancien blog. Putain, deux ans! Je vais donc vous la faire courte: Souvenirs d’un autre monde était un excellent album et Écailles de lune est son digne successeur.

Il faut dire qu’Alcest est un de ces groupes qui puise ses racines dans le black métal et assimilés et qui, contre toute attente, distille un post-rock mélancolique de toute beauté. Beaucoup de parties instrumentales à la limite de l’acoustique, des chants éthérés et une atmosphère à mi-chemin entre le plombé et l’atmosphérique.

Ce qui change dans cet album, c’est que les racines métal ressortent bien plus que précédemment, notamment avec l’intro de “Écailles de lune pt. 2”, où le chant prend une tournure plus éthérée du tout, ou avec “Percées de lumière”, qui évoque nettement les compositions récentes d’Isis.

Franchement, cet album m’impressionne. Neige, le multi-instrumentiste à l’origine du projet, est une sorte de génie; je ne vois pas comment quelqu’un de normalement constitué peut arriver à se promener avec une telle aisance sur la frontière entre deux genres cousins et pourtant si dissemblables.

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Hourglass: Oblivious to the Obvious

Il y a des jours où je me dis que je suis peut-être un poil trop influençable: le double album Oblivious to the Obvious, du groupe de métal progressif américain Hourglass, m’a été recommandé par quelqu’un que je ne connais pas et que je soupçonne être lecteur occasionnel de ce blog. Bien entendu, je l’ai acheté, ce qui est une façon de dire à tous les zozos qui font du prog qu’ils peuvent m’envoyer leurs recommandations par email s’ils veulent faire une vente de plus.

Bon, maintenant, de là à dire que je regrette l’acquisition, c’est peut-être un peu exagéré. Hourglass est un groupe raisonnablement solide et, s’il manque singulièrement d’originalité, empruntant un peu à Dream Theater et beaucoup à Vanden Plas, il sait faire du métal prog et montre avec Oblivious to the Obvious un goût et un talent certain pour les compositions-marathon: à part deux morceaux de sept minutes et les cinq derniers – qui forment un tout d’une demi-heure –, la durée moyenne d’un morceau tourne autour des douze minutes.

Personnellement, si je veux bien reconnaître toutes ces qualités à Hourglass, l’écoute de cet album ne m’enthousiasme pas plus que ça. J’ai déjà dit que, pour moi, un album de métal progressif se doit d’être plus que correct. C’est mon côté vieux con blasé et j’assume complètement. Il y a de bons moments dans cet Oblivious to the Obvious, mais dans l’ensemble, beaucoup de déjà-entendu. Maintenant, pour vingt balles sur le magasin de musique en ligne qui rime avec “thunes”, c’est très correct pour plus de deux heures.

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Mind.In.A.Box: R.E.T.R.O

Je sens que ce billet va faire ricaner certains lecteurs de ce blog, car, en théorie, R.E.T.R.O, dernier album en date du duo autrichien Mind.In.A.Box (attention! site web conceptuel), est très proche du genre de musique que je décrie parfois fort vocalement dans ces mêmes pages. En effet, Mind.In.A.Box fait une musique qualifiée de “Technopop” ou “Futurepop” voire, dans les mauvais jours, “Bitpop”.

Red Sparowes: The Fear Is Excruciating, But Therein Lies The Answer

Je vais être bref: le nouvel album des Red Sparowes, au titre toujours aussi délicieusement kilométrique de The Fear Is Excruciating, But Therein Lies The Answer, est à peu près tout ce que l’on peut attendre de ce groupe de post-rock instrumental californien. Rien de moins, mais rien de plus non plus. Pas que ce soit en …

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Sleeping With Sirens: With Ears to See and Eyes to Hear

Ce qu’il y a de bien avec les vraies boutiques réelles qui vendent des vrais disques, c’est qu’au bout d’un moment, on a droit à des recommandations de disques qui sont en général plus fiables que celles de Last.fm. C’est comme ça que je me suis retrouvé avec cet album du groupe américain Sleeping With Sirens au titre improbable de With Ears to See and Eyes to Hear.

Techniquement, on pourrait dire que Sleeping With Sirens est du métal à chanteuse, en ce sens que c’est du métal et qu’il y a une chanteuse, mais, d’une part, on est assez loin des envolées symphoniques tendance Walt Disney (avec une princesse et plein de bons sentiments) habituellement associés au style et, d’autre part, la chanteuse est un chanteur.

Toujours est-il qu’on est ici, on est plus dans un genre nu-métal énervé à la Linkin Park des âges héroïques, mâtiné de Lacuna Coil pour les contrepoints en vocaux hurlés.

En fait, un peu tout le monde hurle dans Sleeping With Sirens: les chanteurs, les guitares et, si ça se trouve, le batteur aussi. Ça fait très “jeunesse surexcitée” dans l’ensemble, mais avec un réel talent dans les compositions. Ce n’est certes pas de l’alambiqué façon rock progressif, mais on est également assez loin des compositions ultra-classiques que l’on peut subir sur la bande FM.

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Asia: Omega

Avec son nouvel album, OmegaAsia est de retour! Bon, d’accord, malgré ses presque trente ans d’existence, le supergroupe le plus connu de la planète prog n’était jamais vraiment parti, mais on ne peut pas vraiment dire que l’équipe précédente, qui avait commise le calamiteux Silent Nation (je n’ai pas encore écouté Phoenix, paru en 2008) était le meilleur exemple d’un groupe au sommet de son art.

Pour être très honnête, Omega non plus, mais avec le retour aux manettes de l’équipe originelle – Steve Howe (Yes) à la guitare, John Wetton (UK, King Crimson) à la basse, Geoffrey Downes (The Buggles, Yes) aux claviers et Carl Palmer (ELP) à la batterie (plus Roger Dean pour la pochette) – signifie également un retour aux sources et à un prog léché flirtant avec le hard-FM.

Cet aspect “retour vers le futur” a un côté à la fois amusant et agaçant. Amusant parce que j’ai beau me dire un anti-nostalgique de première bourre, Asia a été un des groupes-phares de mes années 1980 à moi. Et de ce point de vue, un album qui attaque avec des morceaux comme “Finger on the Trigger” rappelle forcément des bons souvenirs. Agaçant, parce que si j’achète un album sorti en 2010, ce n’est pas (que) pour me rappeler de bons souvenirs d’il y a trente ans.

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Ephemeral Sun: Harvest Aorta

Ça fait donc deux albums du groupe américain Ephemeral Sun en peu de temps et, comme je le supposais, ce Harvest Aorta n’a pas grand-chose à voir avec son prédécesseur, Broken Door. Passons rapidement sur le joli combo nom du groupe/titre de l’album dans le genre prog de chez prog et intéressons-nous plutôt à l’album lui-même.

Quatre morceaux entièrement instrumentaux, donc, dont le style épouse une grande partie des sous-genres du rock progressif, à commencer par le néo-progressif, très présent sur “Springsong”, le premier morceau de l’album, qui rappelle pas mal le Marillion des premières années. C’est un peu la tendance lourde de cet album, avec des passages plus classiques, à la Emerson Lake and Palmer, notamment sur un “Prism” aux sonorités plus axées sur les années 1970.

Après un très discret “Memoirs” de moins de cinq minutes (de 50% plus court que le deuxième plus court morceau de cet album, pour vous donner une idée), on attaque le morceau-titre et ses quarante-deux minutes. D’accord, quarante et une minutes et cinquante-six secondes, si on veut chipoter.

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Coheed and Cambria : The Year of the Black Rainbow

Groupe américain de métal progressif à grand spectacle, Coheed and Cambria débarque avec son quatrième album, The Year of the Black Rainbow. Après quelques hésitations, je l’ai acheté et, au final, je ne le regrette vraiment pas.

À part « métal progressif à grand spectacle », qui est bien gentil mais qui n’explique pas grand-chose, il est assez difficile de qualifier la musique de Coheed and Cambria. Il faut dire que les influences s’y télescopent avec une force et une vitesse qui donnerait le tournis au LHC du Cern ; s’il existe l’équivalent musical du boson de Higgs, il y a des chances qu’il soit observable dans cet album.

À la base, j’ai un peu l’impression d’entendre le résultat d’une folle orgie qui, dans les années 1980, aurait rassemblé les membres de Midnight Oil (pour la voix) et AC/DC (pour le côté hard rock), quelque part dans le bush australien, et dont l’enfant maudit aurait fui aux USA.

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Terminal: Tree of Lie

Attention, groupe à suivre! C’est la conclusion à laquelle je suis parvenu à l’écoute de Tree of Lie, premier album du groupe de métal progressif polonais Terminal. Entre parenthèses, je vous mets le lien vers la page MySpace, pas parce qu’elle est plus jolie que le site officiel, mais parce qu’au moins, elle n’attaque pas d’emblée avec du Flash et de la musique inarrêtable…

Si on doit dégager une seule influence qui émane immédiatement de cet album, c’est Pain of Salvation: même agressivité, même tendance à jouer des vocaux syncopés, même influence rap à la Faith No More ou Linkin Park. Ce n’est pas la seule: il y a bien sûr du Dream Theater, principalement parce que c’est l’ADN de quasiment tous les groupes de métal progressif contemporains, mais également  de la soul et du rythm ‘ n blues. Ça surprend.

À côté de morceaux typiquement métal progressif, comme “Afterlife”, “Mind Destruction” ou “The Maze”, on trouve en effet dans ce Tree of Lie des morceaux comme “Deep Inside” et surtout “Tree of Lie” que n’aurait pas renié Seal – pour donner un nom pas tout à fait au hasard, vu que c’est à peu près le seul artiste de ce genre que je supporte. C’est déjà impressionnant en soi, ça l’est encore plus quand on s’aperçoit que la voix de Daniel Moszczynski s’adapte parfaitement à ce style.

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Mastodon: Blood Mountain

Après avoir consciencieusement glosé l’année passée sur le fort progressif Crack the Skye de Mastodon, il m’est venue l’idée saugrenue de voir à quoi ressemblait le précédent album, Blood Mountain. Pendant un bref instant, je me suis dit que je n’aurais peut-être pas dû.

Je commence à voir pourquoi ceux qui adorent Blood Mountain détestent Crack the Skye, et réciproquement: là où ce dernier est du métal progressif sur fond de brutalité assumée, le premier est plutôt du genre grosse artillerie, avec quelques bouts de progressif dedans. Cela dit, de mon point de vue, l’un est l’évolution logique de l’autre.

Ce qui est surtout impressionnant avec cet album, c’est l’inventivité sonore, que ce soit les absurdités vocales de “Bladecatcher” ou les guitares folles de “Capillarian Crest”, on ne peut pas exactement dire que Mastodon dans le simple et l’éprouvé. De façon générale, si la musique est du pur métal moderne, empruntant beaucoup au style sludge, la structure des morceaux est d’une complexité que ne renieraient pas les fans de King Crimson.

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Unitopia: Artificial

Si on en croit certaines gazettes spécialisées, Unitopia est la dernière sensation en matière de rock progressif, un nouveau souffle venu d’Australie, de l’original, du beau, du grand et leur nouvel album, Artificial, est là pour le prouver une fois pour toute. Ceux qui perçoivent dans mon propos comme une légère pointe  de sarcasme me connaissent bien: de mon point de vue, Unitopia n’a pas inventé l’eau chaude et parvient tout juste à l’utiliser convenablement pour faire un thé à peu près buvable.

Leur précédent opus, The Garden, avait ramassé une volée de critiques très positives; personnellement, à son écoute, je n’avais ressenti qu’une vague pointe d’ennui à l’écoute d’un rock progressif certes de bonne facture, mais manquant singulièrement d’inspiration et de souffle. Pour un bol d’oxygène, ce n’est pas ce qu’il y a de mieux.

Grâce à Progressive-Area.com, j’ai pu écouter cet Artificial un peu avant sa sortie européenne officielle et mon impression générale est qu’il est certes un cran au-dessus, mais qu’il n’y a toujours pas de quoi crier au génie (surtout que, quand on crie au génie, on se gèle).

Le souci majeur que j’ai avec Unitopia, c’est que c’est un groupe qui semble puiser son inspiration dans les exemples les plus insipides du néo-prog des années 1980 ou dans The Flower Kings, groupe plus récent mais qui n’a jamais réussi à me convaincre. En plus, le saxophone est un instrument qui me donne vite des boutons et le groupe tend à en abuser; je ne suis pas non plus fan de la voix de Mark Trueack.

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Votum: Metafiction

Je vous avais déjà parlé, l’année passée, de Votum, groupe polonais oscillant aux frontières entre progressif sombre et métal prog; j’avais conclu ma chronique par “prometteur”. Le nouvel album, Metafiction, est donc là et il est temps de vérifier si les promesses sont tenues.

La première constatation qui me vient à l’écoute de cet album, c’est que Votum s’est trouvé un modèle. Il n’a d’ailleurs pas eu à chercher très loin, car c’est de leurs compatriotes de Riverside que le groupe s’est inspiré pour leur nouvel opus. Personnellement, j’aurais préféré qu’il s’entichent d’Indukti, mais franchement, il y a bien pire comme modèle.

Du coup, Metafiction sonne beaucoup comme un album de Riverside, mais avec quand même suffisamment de points de divergence pour qu’on ne puisse pas hurler tout de suite au plagiat. N’empêche que des pistes comme “Glassy Essence” ou “December 20th” comportent des sonorités — mélanges de claviers planants et de riffs de guitare agressifs — qui ne trompent pas. Le thème de l’album semble également en phase avec les introspections de la bande à Mariusz Duda.

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Frames: Mosaik

Dans l’absolu, Mosaik, premier album du groupe de post-rock allemand Frames a tout pour me plaire, à commencer par un style qui tend vers le God Is An Astronaut / Tangerine Dream ou encore Mono. C’est surtout de l’instrumental planant, avec des claviers en doses massives, mais aussi des touches plus particulières, comme le violon sur “The Beginning”. Si les guitares sont également présentes, ce n’est pas l’école “ponceuse sonore” à la Isis ou Pelican.

Et c’est vrai que Mosaik contient des morceaux plutôt agréables, comme “Insomnia” et son violon — depuis que j’ai été exposé à Kansas dans ma prime adolescence, j’ai développé un fétichisme musical pour le rock-avec-violon (bonus si c’est du métal) — ou l’inquiétant “Driving Head”. Du point de vue de l’ambiance post-rock, Frames connait son registre et sait passer outre quand cela est nécessaire.

Le seul souci, c’est qu’au fil de l’album, je ne peux pas m’empêcher de ressentir comme un aspect bon marché à l’ensemble de la production. C’est le genre de sentiment que j’ai déjà rencontré à l’écoute d’albums réalisés par une seule personne; autant, dans ce genre de configuration, je peux comprendre et pardonner, autant dans ce cas précis, c’est beaucoup plus gênant. Je soupçonne que c’est dû au fait que ce que je prends pour des violons est en fait du clavier, ce qui leur donne un son très artificiel.

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Ephemeral Sun: Broken Door

Broken Door, premier album du groupe américain Ephemeral Sun (sorti en 2004), m’agace. La raison en est simple: le groupe accumule à peu près tous les stigmates du groupe de métal à chanteuse, tendance guimauve prononcée, à la Evanescence (dans les mauvais jours) ou Stream of Passion, le tout avec une pincée de Clannad.

Du coup, Broken Door apparaît comme une enfilade de morceaux longs, moyennement inspirés et qui dégagent autant d’énergie qu’un flan à la vanille oublié une journée en plein cagnard. “Discovery”, premier morceau de l’album, est mou du slip; “Hands of Fire”, malgré ses accents moyen-orientaux, fait plus loukoum que harissa; “Fall Betrays the Earth…” est limite soporifique; “Broken Door”, pourtant morceau titre, est complètement anecdotique. Je vous fais grâce d’autres qualificatifs du même genre. Sauf que.

Sauf que, de temps à autres, Ephemeral Sun se rappelle qu’il est un groupe de rock progressif et se lance dans des morceaux de pur génie. “A Blanket of Darkness” est le premier signe — trop bref — qu’il y a quelque chose de plus dans ce groupe; “…Winter Has No Mercy” est un instrumental un peu inégal, mais de facture très honorable; “Walking With Frightened Angels” est très sympa.

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Deventter: Lead… On

Un nouveau jour, un nouveau groupe de métal progressif venu du bout du monde: le Brésil a beau ne pas être un pays réputé pour ce genre de musique (et le premier qui me parle d’Angra, je le traite de vieux con), c’est la patrie de Deventter, dont je suis en train d’écouter le deuxième album, Lead… On.

En fait de métal progressif, Deventter est à mi-chemin entre le rock prog énervé et le métal prog pur et dur, avec des sonorités bien rugueuses au service de compositions complexes. En attaque, “O.M.T.”, “6000” et “Bunkers & Bankers”, trois brûlots entre six et huit minutes chacun, posent d’emblée le ton: on n’est pas là pour plaisanter et l’aspect progressif n’est en aucun cas une excuse pour donner dans la concession mielleuse. Par certains côtés, ça rappelle un peu Pain of Salvation.

Après un tel déploiement de puissance, il est assez étonnant de voir arriver des bluettes marillionesques telles que “Reflected” ou “All Rights Removed”. On a presque l’impression d’écouter un split-album avec RPWL, ça surprend. Pas que le groupe se montre particulièrement manchot dans l’exercice, au contraire, mais le contraste est plutôt brutal.

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Barren Earth: Curse of the Red River

Je n’aurais sans doute jamais jeté ne serait-ce qu’une oreille sur Curse of the Red River, premier album des Finlandais de Barren Earth, si le groupe ne m’avait pas été recommandé par un des chroniqueurs du site Progressive Area. N’ayons pas peur des mots (ni des sons): Barren Earth fait certes dans le death-métal, mais du death-métal progressif, mesdames et messieurs!

Eh oui, on n’arrête pas le progrès et encore moins le progressif, qui va désormais se nicher dans les genres musicaux les plus abscons et les plus antinomiques. Ainsi Barren Earth oppose-t-il aux vocaux growlés et aux grosses guitares qui poncent des éléments acoustiques, des synthés aériens et des compositions complexes. C’est ainsi qu’on arrive à des morceaux comme “Our Twilight”, qui s’ouvre sur des hurlements de sauvages, avant de partir vers des nappes de claviers et des voix éthérées, avant de revenir au métal, et ainsi de suite.

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Paul Cusick: Focal Point

Si le nom de Paul Cusick, multi-instrumentiste, compositeur et producteur britannique, vous est inconnu, c’est un peu normal. Même s’il a déjà collaboré, en tant que musicien, à plusieurs groupes (à côté de son emploi d’ingénieur civil indépendant), ce ne sont pas exactement des grands noms du genre. Néanmoins, la qualité de son premier album Focal Point devrait, je l’espère, bientôt remédier à cet état de fait.

Paul Cusick propose un rock progressif directement inspiré de Porcupine Tree: atmosphérique, mélancolique et avec des poussées de fièvre électrique. On y trouve aussi des accents rappelant Chroma Key ou OSI (comme dans “Touch”). La plupart des morceaux sont plutôt courts et calibrés pour une diffusion grand public, témoins un “Soul Words” ou un “Big Cars” imparables, mais Focal Point a également son lot de morceaux un poil plus longs, comme “Everblue”, qui développent plus avant les ambiances porcupiniennes.

Encensé par la rédaction de Prog-Résiste, Focal Point est au final un album de rock progressif de très bonne qualité et, qui plus est, très accessible. Si je ne partage pas entièrement l’enthousiasme de mes collègues chroniqueurs belges — l’album n’est pas follement original non plus — j’admets volontiers qu’il est conçu avec un savant mélange d’application et de spontanéité. C’est un album aussi bien intéressant par lui-même que par les promesses du talent de son auteur qu’il faut apparaître.

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