Black Willows: Shemurah

Une vieille blague dit que si tu arrives vingt minutes en retard à un concert de doom, tu as juste raté le premier morceau (ça fonctionne aussi pour le prog, d’ailleurs). Le nouvel album de Black Willows, Shemurah, prouve que la blague a un gros fond de vérité.

Black Willows, c’est un groupe lausannois dont j’avais déjà chronique un album précédent, Haze. Ils jouent un rock psychédélique lourd, entre doom et stoner, avec des pistes lentes et hypnotiques.

Ce Shemurah, que j’avais précommandé il y a un bon moment déjà, ne fait pas semblant au niveau quantité: il approche les huitante minutes, avec quatre des huit pistes qui dépassent les dix minutes (dont deux qui sont plus proches de vingt).

La quantité, c’est bien; la quantité, c’est mieux. Et très franchement, Black Willows nous propose ici plutôt du bon. Je mets un bémol compte tenu du fait que le doom / psyché / stoner n’est pas forcément mon genre de prédilection, donc j’ai du mal à en parler objectivement.

Disons que le principal défaut que je trouve à Shemurah, c’est qu’il est trèèèèèès lent et trèèèèès long. Après, je suppose que c’est le genre qui veut ça. Le côté répétitif et hypnotique, c’est un peu dans la définition même de « psychédélique », il me semble.

Quand on y prête attention, c’est un album qui recèle également quelques jolis diamants bruts – le genre de caillou qui se créée quand on compresse de la matière très très dense. Et dense, il l’est aussi – ce qui renforce d’ailleurs l’impression de longueur.

Cela dit, c’est le genre de musique que je vais avoir tendance à écouter en fond, sans vraiment trop y prêter attention. Shemurah compte de longs passages instrumentaux qui sont très biens pour ça.

Black Willows distille une alternance de passages aériens et de gros riffs ultralourds. L’amateur de prog que je suis captera au passage quelques ambiance floydiennes, mais version qui aurait poussé de la fonte dans une prison mexicaine.

Au final, j’aime bien. Je n’en achèterai pas douze pas mois, mais ce Shemurah est une galette de qualité pour ceux qui aiment les ambiances psychédéliques, plombées comme un soir d’orage au-dessus du désert. Si ce genre d’ambiance vous branche, il est disponible sur Bandcamp.

Bonus: la vidéo de « Aphorism »

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4 réflexions au sujet de “Black Willows: Shemurah”

  1. Allez, soyons fou, je vais écouté ce porridge coulé dans du béton dans un coffre de plomb pour voir.

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