Pachinko, de Moron Police, n’était pas à l’origine le dernier album que je comptais chroniquer en 2025. Mais à force d’entendre un peu toute la progosphère lui tresser des louanges, je lui ai consacré une écoute. The rest is history.

Moron Police est une formation norvégienne qui existe depuis 2008 et qui propose un rock progressif lumineux et ultra-énergique, un peu comme un néo-prog modernisé et infusé d’influences metal, jazz et pop.

Quatrième album du groupe, Pachinko arrive après un hiatus de six ans. Il dure un poil moins d’une heure et compte pas moins de quatorze pistes de longueur très variables (de une à onze minutes), mais le plus souvent entre trois et quatre minutes.

Les six années d’absence des studios de Moron Police s’expliquent en partie par la pandémie et ses conséquences, mais aussi malheureusement par le décès du batteur, Thore Omland Pettersen.

Pour moi qui découvre le groupe avec cet album, c’est un peu la grosse baffe. J’imaginais un truc un peu expérimental, un peu artsy-fartsy et prise de tête. En fait, pas du tout. Pachinko, c’est à l’image de ce jeu japonais: ça part dans tous les sens, ça déborde d’énergie et d’enthousiasme. Et c’est plus sérieux que ça en a l’air.

En plus, c’est un concept album. Qui parle d’un gars qui se transforme en pachinko. Parce que, pourquoi pas. Ou parce que prog, c’est selon. Et en plus, c’est un « vrai » concept album, avec un thème qui se répète et se décline au long de l’album.

Et un des trucs les plus barges avec Pachinko – qui n’en manque pourtant pas – c’est la grande variété de styles des compositions. Du prog symphonique, du prog-metal, de la pop, de la bit-pop, du jazz, des parties au saxophone et du violon; n’en jetez plus, la cour est pleine!

Il y a même des passages qui semblent être des nets emprunts (« Okinawa Sky » et son côté new-wave ou le clin d’œil au « Paradise City » de Guns’n’Roses dans « Take Me to the City »). Et, malgré un tel smörgåsbord (oui, je sais, c’est suédois, pas norvégien), l’album est remarquablement homogène.

En fait, le seul côté frustrant de l’album, c’est qu’il me rappelle un autre groupe, mais je n’arrive pas à mettre le doigt dessus. Et pourtant, j’ai cherché. Certes, il rappelle un peu le Haken des débuts ou, en remontant beaucoup plus loin, les albums de IQ de la période Paul Menel (Nomzamo et Are You Sitting Comfortably), mais aussi autre chose, mais je ne me souviens plus quoi.

Vous constaterez que c’est mineur et, fondamentalement, ça n’impacte pas vraiment la qualité globale de Pachinko. Avec cet album, Moron Police s’impose dans le top de l’année, probablement tout en haut de la section prog. Vous comprendrez donc que je vous le recommande chaudement.

Pachinko est disponible sur Bandcamp.

La vidéo particulièrement chtarbée de « King Among Kittens »; l’IAGen ne vous avait pas préparé à ça…

Stéphane “Alias” Gallay, graphiste de profession, quinqua rôliste, amateur de rock progressif, geek autoproclamé et résident genevois, donc grande gueule. On vous aura prévenu.

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