Il y a presque deux ans, je découvrais Trna, un trio russe de post-metal, avec leur album Earthcult. Istok, qui vient de sortir, est leur quatrième album et, s’il est peut-être plus accessible que le précédent, il n’en est pas moins intense.

Trna est donc un groupe originaire de Saint-Petersbourg. Un trio guitare-basse-batterie qui réussit l’exploit de faire un post-metal aussi dense que certaines formations deux fois plus nombreuses. Leur musique est principalement instrumentale, mais compte quelques passages chantés – enfin, hurlés – sur la piste « Shining » (qui existe aussi en version instrumentale).

Istok est un album d’un peu plus d’une heure, qui compte sept pistes. Comme pour le précédent, Trna, le groupe joue surtout sur la forme longue, avec des pistes entre six et treize minutes.

Quand je dis « plus accessible », c’est une impression. Il me semble que, aussi dense et intense que soit Istok, il laisse un peu plus de place à l’auditeur pour ne pas se noyer. Un peu comme quelqu’un nageant dans un lac gelé et trouvant, ça et là, des trous dans la glace pour brièvement respirer.

Trna joue remarquablement des codes du post-metal, avec des murs de son sur lesquels sont projetées des mélodies aériennes. Le contraste est impressionnant, comme par exemple sur «  Burning Bridges, Shattered Dreams », avec un effet hypnotique.

Et question murs de son, Trna en connaît un rayon. Sur Bandcamp, le groupe se décrit comme un « ouragan d’émotion » et, nonobstant la soudaine réminiscence traumatique causée par une princesse méditerranéenne, c’est assez juste. Surtout la partie ouragan.

Istok n’est peut-être pas le meilleur album de 2021, ni même le meilleur album de post-metal – c’est difficile de régater quand Cult of Luna pose une galette. Mais Trna nous livre ici un opus de qualité et je vous recommande de lui consacrer une écoute, par exemple sur Bandcamp.

Bonus: la vidéo du morceau-titre

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