« Titanium Noir », de Nick Harkaway

Lorsque la police retrouve un homme dans son appartement, mort d’une balle dans la tête, elle fait automatiquement appel à Cal Sounders, le protagoniste et narrateur de Titanium Noir, roman de Nick Harkaway. Parce que, voyez-vous, la victime est un Titan.

Dans cet univers, « Titan » est le surnom qu’on donne aux bénéficiaires d’un élixir de jouvence, le Titanium 7 – ou T7. Ce traitement miracle restaure leur jeunesse, mais les fait grandir à nouveau, comme s’ils revivaient leur enfance et leur adolescence.

Et, du coup, on a un monde où les élites – ceux qui peuvent se payer un traitement T7 – ne sont plus vraiment humaines: quasiment immortelles et aux dimensions hors norme. Et qui parfois on des gros problèmes de mémoire.

Titanium Noir, comme son nom l’indique, est un roman noir, tout au moins en apparence. Cal Sounders est un détective, consultant de la police. Mais il est aussi lié aux Titans et au premier d’entre eux, Stefan Tonfamecasca, immensément riche, immensément puissant et immense tout court. Après quatre doses de T7, il approche les cinq mètres de haut.

Le style est aussi très proche de celui du roman noir – ou, à tout le moins, de l’idée que je m’en fais, vu que je ne suis pas vraiment un connaisseur du genre. Les personnages sont désabusés, les situations truffées de dilemmes moraux compliqués, la noirceur de l’âme humaine transparaît à chaque page, ou peu s’en faut.

En parlant des personnages, la ville en elle-même est un des plus marquants. Même si on ne sait pas son nom, ni même où elle se trouve précisément; elle apparaît comme une sorte de mélange entre Denver et Chicago.

L’écriture est également composée de phrases courtes, percutantes. Cela dit, ça m’a parut aussi très typé; il aurait presque été amusant que Cal se révèle fan de ce genre de littérature et qu’il se mette ainsi en scène comme ses héros du roman noir.

Titanium Noir se lit vite; c’est un page-turner efficace, qui apporte également une réflexion sur notre monde – comme un vrai roman de science-fiction, donc. C’est une allégorie sur des élites qui vivent littéralement dans un monde à part. Tout, dans la ville, tourne autour des Titans: ils possèdent presque tout et font ce qu’ils veulent; ils n’ont quasiment plus aucune empathie pour les humains « normaux ».

Mes remerciements vont à Gromovar, grâce à qui j’ai découvert ce bouquin. Au passage, les remerciements contiennent un hommage discret de l’auteur à son père, un certain… John le Carré.

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3 réflexions au sujet de “« Titanium Noir », de Nick Harkaway”

  1. Je trouve l’idée de base vraiment bien trouvé, c’est malin. Dommage que la traduction de ses oeuvres a l’air assez aléatoire.

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