C’est via un service presse que j’ai découvert le rock progressif très particulier de Thus Live Humans, via leur nouvel album, Art Déco I. Et par « très particulier », j’entends qu’il va puiser ses inspirations dans des rivages peu fréquentés.

Thus Live Humans est une formation française, fondée en 2016 autour de Jérémy Payan et Clément Carta, originaire de la région de Toulon. Je classerais leur musique dans une forme de rétro-prog, empruntant à des formations plutôt avant-gardistes, comme King Crimson.

Art Déco I – visiblement, le truc du groupe est de faire des albums en deux parties – compte sept pistes et dure une cinquantaine de minutes. Si quatre des titres font un raisonnable quatre-cinq minutes, deux durent entre sept et huit minutes et une est un epic d’un quart d’heure.

Je dois vous avouer que ça fait un petit moment que je suis aussi sur cet album, parce que ce n’est pas vraiment mon genre de prog préféré. Eh oui, même sur le prog, j’ai mes tronches. King Crimson est un groupe dans lequel j’ai toujours eu un peu de mal à rentrer, donc quand un groupe s’en inspire – ou, à tout le moins, fait une musique qui me les rappelle – ça coince aussi.

S’y ajoutent un souci supplémentaire (ou deux): des sonorités un peu surannées qui me rappellent la fin des années 1970 et le début des années 1980 – les « âges obscurs » du prog –et un style de chant un peu éthéré (surtout sur l’epic « Postmodern Reconstruction ») qui m’agace un peu.

À ce stade, vous vous dites « ah ouais, ni fleurs, ni couronnes! ». Pourtant, Art Déco I a pas mal de bons côtés. Les compositions et les parties instrumentales très réussies (« Incoherence », par exemple) et, même si j’ai du mal avec King Crimson, quand ça clique, ça donne des trucs que j’aime bien.

En plus, Thus Live Humans fait certes une musique qui s’apparente beaucoup au rétro-prog, mais y intègre également des sonorités plus modernes, comme par exemple quelques riffs de guitare en peu plus mordants.

Donc, si je ne suis pas convaincu personnellement par l’approche de Thus Live Humans, c’est surtout une question de « je », mais pas que l’approche en elle-même n’est pas bonne. Art Déco I est un album qui a des côtés assez fascinants et si vous aimez le prog un peu avant-gardiste, il a des solides atouts. Il est disponible sur Bandcamp.

Bonus, la vidéo de… ah ben non, pas de vidéo. Désolé.

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