Ce n’est sans doute un secret pour personne qui lit me chroniques depuis un moment: j’aime beaucoup la musique de Saor et, du coup, il va falloir pousser très fort pour me faire dire du mal de ce nouvel album, Amidst the Ruins.
Depuis 2013, Saor est le projet du musicien écossais Andy Marshall. Je dis « écossais » parce que c’est important: il considère son style de black-metal atmosphérique teinté de musique traditionnelle celtique comme du « metal calédonien ».
Amidst the Ruins est le sixième album du groupe. D’une durée de plus d’une heure, il a la caractéristique d’être composé de cinq pistes longues: une de huit minutes et pas moins de quatre epics entre douze et quatorze minutes.
Vous m’avez déjà lu (ou entendu) caractériser la musique de Saor comme du « black-oldfield » à cause de sa proximité avec la musique de Mike Oldfield. C’est de moins en moins le cas, ce qui n’est pas une mauvaise chose. Toute en gardant les éléments distinctifs – le mélange entre traditionnel et black-metal – le groupe ici rend ce mélange plus homogène et renforce son identité.
Alors, oui, Amidst the Ruins est un album de black-metal atmosphérique, avec tout ce que ça comporte en batterie énervée, grosses guitares et chant saturé. Mais c’est aussi un album qui est très, très mélodique et où les éléments traditionnels – viole, violon et violoncelle, uilean pipes et flutes – lui apportent un souffle épique et une touche primordiale, sauvage.
De plus, je suis plutôt impressionné par la maîtrise de la forme longue. Sur le précédent album, les compositions étaient plus courtes et le style tirait plus sur le tradi, mais ici la tendance semble s’inverser. Et je trouve ça plutôt cool. Bon, entendons-nos bien: ça reste plutôt soft en black-metal, même atmosphérique.
Et c’est peut-être un des problèmes avec cet album: les black-metaleux vont sans doute trouver Amidst the Ruins « pop » (ne riez pas: j’en ai entendu tenir ce discours; enfin, si: riez, parce que c’est ridicule) et les autres vont exploser en vol au premier growl. Il n’y a guère que les freaks dans mon genre qui vont apprécier le mélange.
On pourrait aussi reprocher à Saor de faire du Saor et, somme toute, à ne pas trop sortir de sa zone de confort, ce qui est plus pertinent, mais pas tragique non plus. Parce que reste tout de même des mélodies de très haut niveau et des passages atmosphériques, voire épiques et symphoniques, de toute beauté.
Comme mentionné en intro, j’aime bien Saor et ce n’est pas Amidst the Ruins qui va me faire changer d’avis. Le changement de format, avec des compositions plus longues et plus metal, semble de plus réussir au groupe et fort de cet album un des premiers très bons albums de 2025 – et pas seulement par défaut, vu que c’est le premier que je chronique (il est sorti la veille de mon anniversaire, merci Andy d’y avoir pensé). Je vous encourage donc à lui consacrer une écoute, au moins, sur Bandcamp.
Bonus: la vidéo du morceau-titre (douze minutes au compteur)
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17/02/2025 at 09:28
Tu m’as gratté ! Je le chroniquerai plus tard. Et oui, il est très bien cet album, j’adore le mélange folk celtique et métal.