C’est sur la foi d’une recommandation très enthousiaste de la chaîne Rhyme Signatures – oui, encore une; non, je n’apprends pas – que je me suis intéressé à Kaleidoscope, album de The Stranger. Album dont le principal défaut est d’être paru en 2021.
The Stranger est une formation australienne – ce qui, en matière de metal progressif, est souvent un signe de qualité. Elle est active depuis 2013. Sa musique est plutôt classique pour le genre, avec un petit parfum de Dream Theater et un soupçon de voix saturées.
Kaleidoscope est, à l’heure actuelle, le second album du groupe – et, au vu de la qualité j’espère que ce sera le deuxième. Il dure un peu moins de cinquante minutes et comporte neuf postes plutôt courtes, entre cinq et sept minutes, à une exception près (l’instrumental « Coming Home » de deux minutes).
Quand je parle précédemment de « parfum de Dream Theater » (en français dans le texte), c’est pour dire que si The Stranger est clairement influencé par son glorieux modèle, il a aussi su s’en détacher pour ne garder qu’une influence plutôt subtile.
La base de cet album, c’est donc un metal progressif plutôt classique, en apparence. Un peu de growl, un peu de djent, mais surtout un solide côté mélodique renforcé un soin particulier apporté aux guitares, souvent virtuoses, aux claviers, très présents, et aux mélodies vocales, très recherchées.
Kaleidoscope se démarque aussi par des compositions aux structures souvent complexes, sortant fréquemment du classique couplet-refrain. Oh, rien de particulièrement alambiqué, mais juste assez pour sortir du lot. Et le groupe prouve aussi que six minutes suffisent largement pour faire des titres indéniablement prog.
Il y a assez peu de déchet – ou, à tout le moins, de trucs que j’aime moins – dans cet album. Je mettrais en avant des titres comme « Eleventh Hour », « The Gemini », « Jester », « Siren » ou le morceau-titre, pour ne citer que ceux-ci.
En fait, The Stranger a un côté « sans esbroufe » qui est très plaisant. Le groupe donne l’impression de ne pas en faire des tonnes, tout en balançant des compositions de très haute qualité. Et tout ceci contribue à faire de Kaleidoscope un joyau caché du metal progressif contemporain. Je sais que, parfois, je devrais me méfier de l’enthousiasme de mes collègues, mais cette fois il est pleinement justifié. Je vous recommande instamment cet album, disponible sur Bandcamp.
Bonus: la vidéo de « The Gemini »
Pour soutenir Blog à part / Erdorin:
Blog à part est un blog sans publicité. Son contenu est distribué sous licence Creative Commons (CC-BY).
Si vous souhaitez me soutenir, vous pouvez me faire des micro-dons sur Ko-Fi, sur Liberapay ou sur uTip. Je suis également présent sur Patreon et sur KissKissBankBank pour des soutiens sur la longue durée.