Pour ceux qui doutent du fait que Devin Townsend fait du prog, laissez-moi vous dire trois mots: triple album live. Car ce Ziltoid Live at the Royal Albert Hall contient en effet la bagatelle de 3 CD et un DVD, pour un show exceptionnel dans cette salle mythique. Comme le dit Devin lui-même: progressive heavy metal, it’s an adult sport!
Canadien multi-instrumentiste, généralement spécialiste d’un metal énervé et délirant, Devin Townsend s’est fait plaisir en organisant ce spectacle, dont la première partie reprend son précédent concept album de science-fiction débile, Z2, centré autour de Ziltoid the Omniscient, l’extra-terrestre passionné de café.
Imaginez Mars Attacks!, mais avec plus de metal et plus de café et vous aurez une vague idée du bazar. De la narration, plusieurs personnages, des accessoires, des effets spéciaux, des costumes, du grand spectacle. Le tout dominé par un Devin Townsend qui harangue un public tout acquis à sa cause. Évidemment, en audio seul, on perd beaucoup, mais ce n’est pas grave, c’est bien épique et ça donne une idée.
Les deux autres CD sont consacrés à la deuxième partie du spectacle, un show “à la demande” où Devin et sa joyeuse bande de fous enchaînent de plus anciens morceaux. On a droit à des classiques comme “Namaste”, “Deadhead”, “Supercrush!”, “The Death of Music” et un exceptionnel “Earth Day” – piste pour laquelle j’ai une tendresse particulière, vu que c’est par elle que j’ai découvert Devin Townsend.
En général, les albums live servent soit à raviver la passion des fans, à être un témoignage d’à quel point un groupe en concert peut être énorme, soit à donner un aperçu de la carrière dudit groupe. Ce Ziltoid Live possède ces deux aspects: c’est à la fois un best-of et l’enregistrement pour la postérité d’un spectacle unique.
En tant que grand amateur de la musique de Devin Townsend, j’ai du mal à ne pas me laisser emmener par son enthousiasme quasi-juvénile et son humour très geek, entre autodérision et références pop-culture. Le grand défaut de ce Ziltoid Live, c’est qu’il donne des regrets: ceux qui adviennent quand on se dit qu’on a raté un truc grandiose, même si c’était très loin, très cher et on ne sait pas quand exactement.
Bref, même si c’est pour les fans du connu, ça reste un album délicieux.
Bonus, la vidéo “March of the Poozers”, extrait du concert, qui devrait vous donner une idée de degré de débilité épique de la chose:
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