Juke: Chimera’s Tale

C’est plus la curiosité qu’un réel intérêt musical qui m’a poussé à acheter Chimera’s Tale, des Français de Juke, curiosité attisée par la chronique de Neoprog qui promettait du psychédélique floydien. La promesse est tenue: on est tout à fait dans la ligne d’un rétro-progressif à la Pink Floyd, avec des grandes plages instrumentales planantes et des parties chantées qui évoquent sérieusement le Roger Waters des seventies.

 

Hidria Spacefolk: Astronautica

Moi qui me lamentais du manque d’originalité du space-rock, je trouve avec ce Astronautica de Hidria Spacefolk motif à me réjouir. En rajoutant des influences post-rock, ces six Finlandais dans le vent (solaire) sont bien partis pour méchamment renouveler le genre.

Imaginez un mélange entre un space-rock moderne, comme le Bridges of Kukuriku de Quantum Fantay, et le post-rock d’inspiration science-fiction de God Is An Astronaut et vous aurez une petite idée de ce qu’est cet album. Mieux: suivez le lien ci-dessus et allez écouter l’album en intégralité sur Bandcamp. Je vous attends.

(Mais gardez la fenêtre ouverte, parce que vous allez l’acheter. Si, si.)

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Ozric Tentacles: Paper Monkeys

Si j’ai bien calculé, Paper Monkeys est le 167e album du groupe anglais de space-rock Ozric Tentacles. Ah non, excusez-moi: c’est juste le 22e ou 23e, mais j’ai perdu le compte. Il faut dire que, dans le genre “légende vivante de l’underground britannique”, ils se posent un peu là, cette joyeuse bande de déjantés musicaux!

En fait, je soupçonne qu’ils ont refait un album rien que pour m’enquiquiner, après que j’ai osé affirmé qu’ils pouvaient prendre leur retraite tranquille et passer le flambeau à Quantum Fantay. Bon, la retraite pourra attendre un peu, d’autant plus que ce Paper Monkeys me semble un ou deux crans au-dessus de l’assez oubliable Yumyum Tree.

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Quantum Fantay: Bridges of Kukuriku

À l’écoute de Bridges of Kukuriku, dernier album en date de Quantum Fantay, nombreux sont sans doute ceux qui ont hurlé au plagiat, tant il ressemble à du Ozric Tentacles: même space-rock déjanté, mêmes virgules électroniques qui partent dans tous les sens comme autant de feux d’artifice, même flûte, le tout, sur le même fond de rock limite métal. Personnellement, je le vois plutôt comme un passage de relais.

Alors que le groupe anglais aligne bientôt trente ans d’existence et, sans vouloir médire, commence un chouïa à tourner en rond (je n’ai pas été très convaincu par leur dernier album, The Yumyum Tree), les p’tits Belges qui montent se lancent dans l’aventure avec enthousiasme et, au fil des ans, de plus en plus de maturité. J’avais quelques réserves sur les précédents albums de Quantum Fantay, elles sont complètement dissipées à l’écoute de Bridges of Kukuriku.

En six morceaux qui, à une exception près, font entre huit et neuf minutes, Quantum Fantay pose les contours de son univers musical: une version modernisée et très rock de ce qui aurait pu être la bande-son d’un film de science-fiction expérimental des années 1970, mélangeant le rock psychédélique de Hawkwind, le rock progressif de Yes ou de Genesis, le rock électronique de Tangerine Dream et des éléments plus hard-rock; “Portable Forest” est peut-être l’exemple le plus marquant de ce style.

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Prog Is Not A Four-Letter Word

En général, je n’aime pas les compilations. Soit j’achète tous les albums d’un groupe, soit je n’en achète pas; il est rare que je tape entre les deux. Dans le cas de Prog Is Not A Four-Letter Word, j’en avais entendu parler comme étant une collection de bizarreries rock-prog, ce qui avait piqué ma curiosité.

Je confirme: c’est du bizarre! Quinze morceaux couvrant une période de trente ans et une bonne partie de la planète pour donner un aperçu aussi éclectique que possible du petit monde du rock progressif. Pas si petit que ça, en fait… On trouve dans cette galette aussi bien du jazz-rock que du space-rock ou du classique revisité et bien d’autres styles, avec en prime un petit arrière-goût ethnologique pas désagréable.

Si le but d’Andy Votel, l’artiste derrière cette compilation, était de montrer la variété du genre en s’appuyant sur les groupes les plus obscurs, ce disque est une réussite. Si l’objectif était de toucher un public plus large que les trois pelés dans mon genre qui se jettent comme des morts de faim sur tout ce qui porte, de près ou de loin, une étiquette “rock progressif”, c’est par contre un peu raté: entre sa pochette gerbatoire et son contenu plutôt élitiste, Prog Is Not a Four-Letter Word est à réserver aux aventuriers de l’extrême, façon Ushuaïa (sans les sponsors).

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Ozric Tentacles: The Yumyum Tree

C’est toujours avec un plaisir certain que j’accueille dans ma liste d’écoute un nouvel album d’Ozric Tentacles, en l’occurrence The Yumyum Tree.

Avec son space-rock inspiré, doux mélange entre du prog dinosaurien, un Hawkwind qui aurait pris de l’herbe-qui-fait-rire et le rock électronique à la Kraftwerk, moitié planant moitié dansant et parsemé de “virgules” qui rappellent les bruitages de jeux vidéos des Temps Héroïques (consoles en silex, manettes en os de mammouth), Ozric Tentacles trace depuis plus de vingt-cinq ans son chemin sur des terres musicales rarement explorées.

Plaisir, certes, mais depuis quelques albums, un léger agacement: à l’instar de beaucoup d’autres groupes de leur âge, Ozric Tentacles semble ne plus être capable de faire autre chose que du Ozric Tentacles. Un peu comme les Dupond-Dupont qui suivent les traces de leur propre jeep dans le désert, Ozric donne l’impression de tourner en rond sans même s’en apercevoir.

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Quantum Fantay: tentacules à la belge

Certains hasards font bien les choses: ainsi, s’il n’y avait pas eu cette typo sur le mot “fantasy”, Quantum Fantay aurait eu un nom extrêmement banal. Au lieu de cela, ce groupe belge sort du lot, déjà comme ça; c’est le miracle du branding!

Ahem…

Donc, Quantum Fantay est un groupe de prog-rock belge, qui fait du “liquid space rock” — entendez par là un son très proche de celui des anglais d’Ozric Tentacles. Ils ont tendance à aller aussi piocher des inspirations dans le Jean-Michel Jarre des débuts ou dans le Tangerine Dream, ce qui amène une petite touche d’originalité. Mais, même sans cela, le principal défaut que j’ai trouvé à ce groupe est d’être à peu près introuvable.

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