Le space-rock est un de ces sous-genres du rock progressif qui, à force de spécificité, commence à ne plus avoir grand-chose à dire. Du coup, le très imaginatif – quoique très imparfait – album Terragaia de Quantum Fantay apporte un bol d’air bienvenu.
Quand on parle de space-rock, un nom vient immédiatement en référence: Ozric Tentacles avec ses instrumentaux planants et farcis de virgules électroniques. Les Belges de Quantum Fantay, de vingt ans leurs cadets, marchent dans leurs traces, mais n’hésitent pas à suivre leur propre voie.
Terragaia, qui fait suite à un très classique, mais ultra-maîtrisé Bridges of Kukuriku, propose un mélange entre space-rock traditionnel et explorations d’autres genres à la sauce space-rock sur dix pistes et un peu plus d’une heure et dix minutes.
À côté des mélodies typiques et des inspirations reggae, également classiques Quantum Fantay explore également du folk (“Aargh”), de la musique traditionnelle (“Azu Kéné Dékké Leppé”) ou de la musique de western (“Cowdians”).
Ce mélange de genres permet à Quantum Fantay de se démarquer de la production space-rock habituelle. On admettra que le genre ne compte pas non plus pléthore de groupes (j’en connais quatre), mais on a quand même parfois du mal à les distinguer.
Cela dit, Terragaia est un album assez inégal et les explorations musicales, aussi bienvenues soient-elles, ne sont pas toujours des plus réussies. À vrai dire, c’est dans les compositions classiques, comme “Journey to Earth”, “Instant Karma” ou “Desert Rush”, que le groupe se montre le plus convaincant.
Malgré tous ses défauts, j’aime bien cet album. C’est rafraichissant et enlevé, parfois complètement débile et jamais ennuyeux. Quantum Fantay est un des tous meilleurs groupes de space-rock et si Terragaia n’arrive pas au niveau de Bridges of Kukuriku, c’est surtout parce que la barre était placée très haut.
En bonus vidéo, l’excellent “Desert Rush”, enregistrée par son compositeur:
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