Druckfarben

Après quelques écoutes du premier album éponyme de Druckfarben, je peux conclure qu’ils ne viennent ni d’Allemagne, comme leur nom pourrait laisser le supposer, ni du Canada, comme leur biographie le prétend, mais de la planète Yes! Je vous ai mis le lien sur leur site Bandcamp, parce que leur site officiel, lui, vient de la planète “Argh! Autoplay”, comme hélas beaucoup d’autres, mais passons.

Bon, il fait vous dire que, sur la planète Yes, ils font un peu tout comme Yes. Alors il y a des ressortissants de la planète Yes, comme Glass Hammer ou Wobbler, qui font carrément dans le clonage massif, tandis que d’autres s’essayent à des choses un peu différentes, en incorporant les idées et sonorités anciennes avec des constructions et des influences plus modernes.

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Platurno: Insano

Vous aimez King Crimson? Vous allez aimer Insano, le nouvel album du groupe chilien Platurno. Sinon, euh… disons que ça va être brutal. Parce que King Crimson, dans la galaxie rock progressif, ce n’est pas exactement l’étoile la plus facile d’accès: il y a des champs d’astéroïdes taquins (et probablement minés), des singularités quantiques, des formes d’énergie inconnues et des autochtones pas forcément très amicaux.  Pas hostiles, hein? Juste pas super-accessibles.

Mais ce n’est pas un problème pour les petits gars de Platurno, ils connaissent bien le coin. Et puis ils sont à peu près aussi bizarres que ces mêmes autochtones. Parce qu’en plus de ne pas chercher la facilité dans le mode rétro-progressif, Platurno est un trio dont la particularité est de ne pas avoir de bassiste: les lignes de basse sont jouées au clavier. Je vous rassure tout de suite: à mes oreilles modérément éduquées, ça ne s’entend pas.

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Discipline: To Shatter All Accord

Je me méfie des critiques dithyrambiques; vous devriez aussi, d’ailleurs, y compris des miennes. Dans le cas présent, celle de To Shatter All Accord du groupe anglais Discipline (et non allemand, bande de petits rigolos), parue récemment sur Progressive Area – site que j’aime d’autant plus que j’y ai de temps à autres mes entrées – m’a paru suspectement enthousiaste, ce d’autant plus qu’elles s’ajoutaient à d’autres, lues elles sur Progarchives.

Vous me connaissez: j’ai beau me méfier, je résiste difficilement à l’enthousiasme, surtout quand il concerne une de mes passions; par exemple, vous pouvez être enthousiaste tant que vous voulez sur le dernier album de Michel Sardou ou sur un GN à venir, je ne m’y intéresserai pas pour autant. J’ai donc acquis l’objet – façon de parler pour un téléchargement – sur la plateforme Aïe-Thunes et, quelques rotations plus tard, boum! article.

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Credo: Against Reason

La question du jour m’est inspirée par Against Reason, le dernier album des néo-proggers britanniques de Credo: à partir de quelle date peut-on parler de “rétro-progressif”? Parce que, très franchement, leur musique me rappelle énormément les tous débuts d’Arena, il y a plus de quinze ans.

Pas que ce soit une mauvaise chose, surtout après la déception relative que fut le dernier album en date de la bande à Pointer/Nolan. Le fait est que le néo-prog de Credo rappelle énormément celui d’Arena, surtout dans les inflexions de la voix. Il lui manque peut-être la même énergie et la rage qui animait les premiers albums de ce supergroupe.

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The Watch: Timeless

Il y a ceux, comme Steve Hackett, qui ont gardé de Genesis un héritage filtré par près de quarante année de pratique et il y a ceux, comme The Watch, qui déboulent avec leur dernier album Timeless directement d’un univers parallèle où on est en 1976 et Peter Gabriel n’a jamais quitté le groupe.

OK, je vous avais déjà servi une théorie aussi fumeuse lors de ma dernière chronique sur ce groupe italien qui va tellement loin dans le rétro-progressif qu’ils sont plus Genesis que Genesis eux-mêmes. Il n’empêche que ce Timeless porte fort bien son nom et aurait tout aussi bien pu être, sinon enregistré, du moins composé il y a quarante ans.

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The Winter Tree

Il existe des groupes de rock progressif qui flirtent ouvertement avec la pop; ce n’est pas forcément un mal, il faut juste être prévenu. Dans le cas de l’album éponyme du groupe américain The Winter Tree, on n’en est clairement plus au stade du simple flirt: il y a quelques années de vie commune, un petit pavillon en banlieue, des enfants… et ce n’est pas toujours le prog qui porte la culotte.

En fait, il y a un peu de tout, dans cet album: du rock progressif raisonnablement classique, du pop/rock aux sonorités progressives (un peu à la Alan Parson), du rock électronique façon Tangerine Dream ou Vangelis. C’est du rétro-progressif, mais, pour une fois, qui s’intéresse plus à ce qui se faisait au début des années 1980. Le groupe garde cependant une certaine identité et, malgré certains grands écarts, une certaine homogénéité.

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Brighteye Brison: The Magician Chronicles – Part 1

Force m’est d’avouer que, si je raille régulièrement les groupes de rétro-progressif (comme je les appelle), quand c’est bien fait, c’est vraiment bien. Témoin l’album de Brighteye Brison, intitulé The Magician Chronicles – Part 1.

Le quintet suédois est actif depuis près de dix ans, même si c’est le premier album qui me tombe sous l’oreille, et donne dans un rock progressif aux sonorités très vintage, rappellant Yes, Genesis, Emerson Lake and Palmer ou, plus récemment, leurs compatriotes de The Flower Kings.

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The Tangent: Comm

Est-ce moi qui fatigue ou The Tangent qui tourne en rond? Toujours est-il que j’ai beaucoup de mal avec leur dernier album, Comm. Enfin bon, quand je dis “beaucoup de mal”, il faut bien comprendre que je n’ai pas une envie irrépressible de le passer par la fenêtre à chaque écoute, mais plutôt que je ressens une certaine lassitude face à un style qui ne me semble pas évoluer.

Oui, je sais: c’est chez moi une râlaison récurrente face à la tendance de certains groupes récents de rock progressif de donner dans le style vintage sans y apporter grand-chose. C’est d’autant plus frustrant avec ce groupe britannique, en ce qu’ils sont quand même parmi les précurseurs de cette tendance et qu’on aurait pu croire qu’après une demi-douzaine d’albums, ils auraient pu commencer à développer leur style propre.

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Presto Ballet: Invisible Places

Le plus dur, en chroniquant Invisible Places, dernier album en date de Presto Ballet, a été d’éviter de faire une blague de LOLcat. La deuxième la chose la plus dure a été de trouver quoi dire de pas trop positif, mais pas trop négatif non plus sur cet album qui donne dans une variante de rétroprogressif s’inspirant plus de “l’école américaine” du prog des années 1970.

Entendons-nous bien: j’aime beaucoup Kansas et, à un moment donné, je ne détestais pas Styx (même si, depuis, je trouve que ça a mal vieilli); donc, quelque part, qu’un groupe s’inspire de ces exemples plutôt que d’aller pomper pour la énième fois Yes, Genesis, Pink Floyd ou Marillion, c’est plutôt un bien pour un mal. Le problème est qu’à trop vouloir donner dans ce style, Presto Ballet tombe dans les mêmes travers et propose une musique qui est plus “classic rock” que rock progressif.

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Anekdoten: A Time of Day

Il n’est jamais trop tard pour découvrir les références d’un genre qu’on croyait pourtant connaître par cœur: Anekdoten, groupe de rock progressif suédois actif entre la fin des années 1990 et le début des années 2000, est considéré comme tel et pourtant, A Time of Day, qui date de 2007 et est leur dernier album en date, est le premier que je m’hasarde à écouter (sur la recommandation de Sabat ici-même).

Si les critiques le décrivent comme un groupe fortement inspiré par le prog des années 1970 et notamment King Crimson, mais avec une interprétation nettement plus moderne, je ne peux pas m’empêcher d’y trouver des accents à la Porcupine Tree et même post-rock (dans le court instrumental “Every Step I Take”), à tel point que je me demande si je ne tiens pas là le chaînon manquant entre prog et post, qui expliquerait que ces deux genres musicaux pourtant assez différents se retrouvent aussi proches.

De façon générale, la musique d’Anekdoten est un rock progressif plutôt plombé, aux ambiances sombres parcourues de nappes du fameux Mellotron, instrument fétiche des fans de prog (et cauchemar des musiciens, si on en croit les témoignages recueillis dans le dossier du numéro 63 de Prog-résiste). Tout cela est plutôt bien foutu, avec un mélange d’ancien et de moderne dont devrait s’inspirer beaucoup plus de groupes contemporains du courant rétroprogressif. Seuls les vocaux, par moment tellement désaccordés que je me demande si ce n’est pas fait exprès, sont agaçants.

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Mars Hollow: World in Front of Me

Je pourrais m’inspirer du caillou qui figure sur la pochette de World in Front of Me et faire une chronique lapidaire de ce nouvel album de Mars Hollow en vous renvoyant à celle du précédent album. Ce serait un peu gratifiant quelque part, mais également un peu injuste.

Certes, les Californiens reviennent avec à peu près la même formule, à savoir un rock progressif vintage inspiré notamment par Emerson, Lake and Palmer. Même le son est à peu près d’époque; visiblement, les méthodes de production moderne, ce n’est pas pour eux! Je pourrais même pousser la méchanceté en affirmant que la pochette, d’un style très années 1980, est la seule concession à la modernité de tout l’album.

Certes, “Walk On Alone” attaque en déroulant sur plus de douze minutes ce rétro-prog qui, en poussant un peu, rappelle Cairo, les claviers en folie en moins. Cependant, les choses s’arrangent un peu par la suite et, si le ton général reste très typé années 1970, on sent poindre quelques touches d’originalité et de modernité par la suite. Oh, rien de transcendant, mais au moins quelque chose qui pousse cet album un cran au-dessus du précédent.

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Finn Arild Aasheim: Testament

Finn Arild Aasheim est un musicien norvégien de rock progressif dont le moins qu’on puisse dire est qu’il fait une fixation sur Genesis. Attention, pas le Genesis du Top-50: le vrai, le pur, celui qui perçait à peine dans les années 1970! D’ailleurs, c’est simple: le premier morceau de son nouvel album, Testament, s’appelle “Genesis”.

Du coup, voilà un Alias bien embêté. Pas que je voue une haine inextinguible aux premiers albums de ce groupe mythique, mais parce que les musiciens qui calquent à ce point la démarche artistique de leurs glorieux aînés me dérange toujours un tantinet. Il y a des fois où ça donne des trucs géniaux et d’autres où ça frôle le pathétique.

Cet album est un peu entre les deux. Le susnommé “Genesis”, avec plus de seize minutes au compteur (une exception dans un album où la durée moyenne tourne autour des quatre minutes), est plutôt bien foutu et constitue un bel hommage à l’esprit de l’époque, de même que “Water” qui lui fait suite. Je suis par contre beaucoup plus réservé sur des morceaux comme “All Right”,  “Carnival” ou “Robin” (principalement parce que je suis imperméable à la musique de Biteulse).

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Wobbler: Rites at Dawn

Si je croyais en la réincarnation, j’aurais une explication toute trouvée pour la ressemblance frappante entre Rites at Dawn, le dernier album des prog-heads norvégiens de Wobbler, et le Yes des années 1970 – malgré ses faux-airs de pochette post-rock naïf. Bon, il y a aussi le léger détail que les membres de Yes de l’époque ne sont pas morts (pas dans le sens biologique du terme, en tous cas).

D’un certain point de vue, il m’est toujours ennuyeux de commencer une chronique par “le groupe X sonne exactement comme Y” (comme Yes, d’ailleurs, mais ça peut aussi être comme G comme Genesis ou P comme Pink Floyd). D’une part parce que ça signifie que je retombe dans mes travers de vieukon, sur l’air de “l’originalité est belle et bien morte, ma bonne dame!” D’autre part, il y a pire à imiter que le prog de cette époque, surtout celui d’un Yes période Tales of the Topographic Oceans ou Relayer et surtout si c’est bien fait.

Il faut dire qu’en cherchant à retrouver les sonorités de ce groupe en particulier et de cette époque précise, Wobbler ne cherche pas la facilité et, il faut le dire, s’en tire avec les honneurs. Le rock progressif “rétrosymphonique” (comme disent les chroniqueurs et, je suppose, le dossier de presse du groupe) ne fait pas semblant et emprunte plus massivement qu’une banque grecque au style et au son de l’époque. Rites at Dawn aurait pu être enregistré en 1975 sans que personne ne s’aperçoive de rien.

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Beardfish: Mammoth

Ces temps, je me suis retrouvé avec toute une platée de groupes de rock progressif qui avaient pour caractéristique d’avoir été encensé par la critique en leur temps sans pour autant que je vois personnellement l’intérêt du groupe. C’était déjà le cas pour Jolly (et je vous parlerai plus tard de Blackfield) et c’est également valable pour Mammoth, dernier album en date des Suédois de Beardfish.

Beardfish est un groupe à rapprocher de The Tangent, en ce sens que leur trip, c’est visiblement de faire du rock progressif à l’ancienne, avec de grosses inspirations des années 1970, notamment Emerson Lake & Palmer. Je n’avais pas été convaincu par les deux albums Sleeping in Traffic, qui partaient vraiment dans tous les sens, mais là, j’ai l’impression de quelque chose de plus maîtrisé. À moins que ce soit simplement mes goûts qui aient changé ou, encore plus simplement, que cet album me plaise juste parce que.

Toujours est-il que cet album me branche pas mal. Oh, bien sûr, il faut supporter l’idée qu’on écoute ici fondamentalement une musique qui aurait pu être écrite il y a quarante ans, même si elle est produite avec les toutes dernières technologies d’enregistrement et, du coup, ne sonne pas comme une cassette démo trop usée. On a donc une alternance de morceaux courts et longs – notamment les quinze minutes très ELPiennes de “And the Stone Said ‘If I Could Speak'” – où foisonnent les sons claviers vintage (Mellotron, Hammond et autres Moogs) et les saxophones en rut.

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Haken: Aquarius

Ah! Enfin un groupe de rock progressif qui ne se contente pas de pomper un Grand Ancien (insérez ici blague cthulhienne)! En effet, Haken a dû en pomper une bonne quantité pour sortir son album Aquarius.

À ce stade, il est d’ailleurs difficile de savoir si on a affaire à un cas de plagiat pur et simple ou si l’album a plus vocation à être une sorte d’hommage flirtant avec le pastiche. Étant d’un naturel confiant et plutôt bon public, surtout en ce qui concerne le prog, je pencherais pour cette dernière option.

En effet, dans Aquarius, les influences viennent très vite se téléscoper comme un carambolage de film muet, avec des cascadeurs, des animaux et des objets indéfinissables qui volent dans tous les sens. On passe de Kansas à Yes, puis à Opeth et Pendragon (entre autres) quasiment sans reprendre son souffle, comme par exemple dans le bien nommé “Streams”.

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Mars Hollow

Si on en croit les gazettes spécialisées, qu’elles soient numériques ou en arbre mort, la nouvelle sensation en matière de rock progressif est l’album éponyme de Mars Hollow. Groupe qui partage avec Spock’s Beard des origines californiennes, Mars Hollow propose une musique largement inspirée des grands classiques, avec notamment des éclats instrumentaux qui lorgnent visiblement du côté d’Emerson Lake & Palmer.