Non-convention des Neiges 2011, Chambéry

Cette année, niveau conventions et autres sorties, ça va être un peu le retour des vieux tromblons: avant de remonter à La Tchaux pour Ludesco, dans trois semaines, je suis allé faire un viron du côté de Chambéry, pour la Convention des Neiges. Sauf que cette dernière a été annulée une semaine avant la date prévue, pour cause de mélange de pinceaux administratifs autour de la salle. Décidément, amis organisateurs de conventions, gardez cela en tête: après Gare aux Dragons 2009, elle aussi repoussée pour cause de salle mal réservée, ainsi qu’Objectif Jeu 2008, pensez toujours à confirmer vos réservations, et plutôt deux fois qu’une!

Mais bon, ce genre de péripétie n’a que rarement arrêté des rôlistes et les gens du CJDRU, le club de jeu de rôle (universitaire, donc U) de Chambéry, s’est quand même arrangé pour organiser quelques salles pour accueillir les ludomanes de tous poils qui, avertis ou non, s’étaient quand même pointés en un nombre conséquent. Dont votre tonton Alias, qui n’allait pas laisser des péripéties administratives lui pourrir un week-end de jeu.

Du coup, j’ai débarqué dans la riante (épithète garanti 100% sans sarcasme – quand il ne pleut pas) cité savoyarde avec mes affaires de Tigres Volants sous le bras. J’avais l’intention de tester mon nouveau scénario court format “bande annonce” et, dans la foulée, une modification du système Tigres Volants lite, mais au final, je me suis rabattu sur un plus classique “L’héritage”, premier chapitre de la campagne lupanar. Partie sympa, avec des joueurs très enthousiastes pour faire comme d’habitude, à savoir prendre des chemins de traverse pas vraiment prévus au programme.

Lire plus

Naïve: The End

Appeler son premier album The End, il faut le faire et les Toulousains de Naïve l’ont fait. Ils ont fait bien plus que ça et cet album est un des plus enthousiasmants et originaux que j’ai pu écouter depuis un bon moment – grâce aux bons offices de Progressive Area, qui a visiblement le chic pour dénicher des bidules improbables comme je les aime.

Imaginez un mélange entre du métal progressif à la Tool, du post-métal à la Isis, avec des influences trip-hop, électro et orientales. Oui, il faut avoir une bonne dose d’imagination et le trio qui compose Naïve n’en manque pas, ni d’ailleurs de talent. On passez assez facilement des ambiances contemplatives et atmosphériques à des parties beaucoup plus sombres et plus brutales. Témoin “Underwater”, qui aligne les extrêmes en un seul morceau – certes, de huit minutes, mais c’est un peu la moyenne pour cet album.

De l’intro très métal de “To Lose And To Die For” à l’atmosphérique et planant “The End”, en passant par “The Crying Community”, métal prog hanté par des claviers aériens, les ambiances orientales et la voix féminine de “The Shroud”, ou le décapsulant “Your Own Princess”, il n’y a rien à jeter sur The End et très peu qui mérite un demi-fronçage de sourcil. Les musiciens sont à peu près irréprochables et la production solide.

Lire plus

Le Voyage de Noz: Bonne-espérance!

Il fut un temps où la sortie de Bonne-espérance!, le nouvel album du Voyage de Noz, aurait provoqué chez moi une poussée de fièvre, des hurlements enthousiastes à base de “IT MUST BE MINE!” et autres dommages collatéraux au décor alentours. Et puis on vieillit. Bon, ça, plus le fait que le précédent, Tout doit disparaître, s’apparentait à une demi-déception.

 

Sam Smith: Seven

Ma découverte de Seven, album solo du français Sam Smith, est à mettre au crédit du salon POP’up: c’était un des rares stands musicaux du salon et bon, quand on me parle de projets métal un tant soit peu expérimentaux, j’ai tendance à acheter d’abord et à réfléchir après (note aux spammeurs: ça marche mieux en face-à-face).

Le concept de Seven, c’est sept morceaux de métal instrumental de très haut vol, enregistrés en sept jours; je ne me souviens plus, mais il est bien possible que le CD m’ait aussi coûté sept euros; dans tous les cas, il est disponible en téléchargement pour cinq euros et, franchement, ce serait dommage de s’en priver.

Sam Smith revendique comme influence Dream Theater et Steve Vai et ça se sent: son métal est très, très technique, et fricote allègrement avec le métal progressif. Il faut écouter l’énorme “Loss of Balance” ou “One Hope” pour se convaincre que l’animal a un gros potentiel, pas seulement technique mais aussi pour ce qui est des compositions.

Lire plus

Gare aux Dragons 2010

Ce week-end, je me suis embarqué pour Bordeaux et la convention Gare aux Dragons organisée par le club Dragons, Trésors et Contes et tant pis pour mon bilan carbone ! Il faut dire que Bordeaux doit être un des coins où il y a le plus de joueurs de Tigres Volants et pas mal de gens que je connais depuis un moment, des forums et d’ailleurs. J’y suis bien reçu.

Bon, la logistique fut un peu complexe : déjà, après mon expérience aéronautique d’il y a deux ans, j’avais plutôt choisi le train. Ce qui a un défaut : si, dans l’absolu, la distance à vol d’oiseau entre Genève et Bordeaux est de l’ordre de 600 km, la métrique SNCF – qui implique que tout passe Paris – résulte plutôt en un voyage de 1 200 bornes. Soit sept heures de train et une heure de transit parisien pour changer de gare – ceci sans compter les retards (note pour plus tard : Gare Montparnasse – Gare de Lyon en quinze minutes, c’est possible).

Il y a eu aussi le logement sur place. L’hospitalité bordelaise étant ce qu’elle est, j’ai pu loger chez l’habitant, mais ça ne s’est pas fait de façon simple et j’ai eu à sillonner le pavé – littéralement – avec l’armoire normande à roulette qui me sert de valise pendant un bon bout de temps avant de trouver un lit où m’effondrer. Par courtoisie, je passerai sous silence les interruptions de sommeil à trois heures du matin pour cause de copain bourré…

Lire plus

“Et si la France avait continué la guerre…”

En ce 6 juin 1940, alors que l’armée française est encerclée en Belgique et recule presque partout ailleurs, un banal accident de voiture change la face de l’histoire. La mort de la comtesse Hélène de Portes, place de l’Alma, est le point de divergence choisi par les auteurs de Et si la France avait continué …

Lire plus

Kwoon: When the Flowers Were Singing

Encore un groupe dont le nom et le titre d’album va faire ricaner le cyberpalmipède qui hante ces lieux: Kwoon, dont le dernier album en date s’intitule When the Flowers Were Singing. On peut faire plus obscur, mais ce n’est pas évident. Curieusement, ce n’est pas du rock progressif, même si l’album m’a été recommandé par le dernier numéro de Prog-Résiste.

Kwoon est un groupe français qui fait du post-rock éthéré et minimaliste, nettement inspiré par Sigur Rós. Leur musique est en grande partie instrumentale, mais comporte également quelques partie chantées (mais qu’on entend peu). Si le nom du groupe est inspiré du mot chinois qui est l’équivalent du dojo japonais, en fait d’art martial, on est plus dans le domaine du Taiji pour ancêtres que du Kung-fu. Amis du rythme et de la puissance, passez votre chemin! On est ici dans le domaine de l’onirique évanescent et des ambiances mélancoliques.

Le gros avantage de cet album est que, si on aime le genre, il est parfait. Malgré son “Overture” quelque peu tonitruant, il part très rapidement dans les contrées plus calmes, avec des ambiances à base de nappes de guitare et de violon. Les morceaux ont un petit côté faussement naïf: simples en apparence, mais plus complexes qu’elles n’en ont l’air, avec des mélodies pop couvertes par des atmosphères musicales sur plusieurs niveaux. Mention spéciale à “Ayron Norya”, le plus long morceau de l’album qui est, à mon avis, également le plus réussi.

Lire plus

“Les jours heureux”

L’ouvrage, chroniqué par mes hebdomadaires subversifs habituels, m’avait déjà titillé la fibre gauchiste, mais c’est le billet d’un lecteur qui m’a convaincu de commander et de lire Les jours heureux, ouvrage collectif signé par le collectif « Citoyens résistants d’hier et d’aujourd’hui ». Que cache donc ce titre au parfum vieillot? Le sous-titre est plus explicite: “Le programme du Conseil national de la Résistance de mars 1944: comment il a été écrit et mis en œuvre, et comme Sarkozy en accélère la démolition.”

Les plus attentifs d’entre vous auront noté la date. Les jours heureux est un texte qui a été écrit alors que la France métropolitaine était encore entièrement occupée, de longs mois avant le Débarquement en Normandie. Ce n’est pas le côté le plus étonnant de cet texte, qui figure dans son intégralité dans l’ouvrage; au reste, ce n’est pas un long texte: une douzaine de pages. Le premier point, c’est qu’il a bel et bien été appliqué après guerre, sinon dans son intégralité, du moins dans les grandes lignes. Et que la France lui doit la plupart des avancées sociales du XXe siècle: retraites, services publics, Sécurité sociale, etc.

La premier tiers de l’ouvrage est consacrée à ce texte, à sa genèse et à sa mise en application. Rien que ça, c’est un film d’aventure. Quelqu’un qui écrirait un tel scénario – un groupe de partisans qui rédige, en pleine occupation ennemie, un texte qui devient une quasi-constitution après-guerre – se ferait renvoyer à ses chères études.

Lire plus

Demians: Mute

Donc, hier, c’était convenu. Aujourd’hui, place à l’audace et à Mute, nouvel album de Demians. Derrière ce nom, un Français du nom de Nicolas Chapel qui a décidé de ne pas faire dans le simple. Déjà, son premier album, Building an Empire (que je pensais avoir chroniqué à l’époque, mais qui a dû disparaître dans les limbes de l’intarweb) était du genre bizarre, entre post-rock dépressif, métal progressif énervé et rock progressif mélancolique à la Porcupine Tree.

Mute est tout cela, mais à la puissance dix. Il y a dans cet album des accents d’Anathema, période A Natural Disaster, dans des morceaux comme “Swing of the Airwaves”, “Hesitation Waltz” et “Feel Alive”. On trouve également des inspirations venues en droites ligne de Devin Townsend (riffs lourds et hurlements), comme le déjà cité “Feel Alive”. Il y a également des périodes plus calmes, atmosphériques, comme “Porcelain” et “Black Over Gold”, qui fait suite aux deux précédents. Mélange d’ambiances, certes, mais beaucoup moins hétérogène qu’il n’y paraît.

Paradoxal, mais envoûtant. Demians ose les mélanges, les influences, les atmosphères – avec un certain brio, d’ailleurs, parce que même si certaines juxtapositions sont surprenantes (l’intro orientalisante d’un très métal “Overhead”), il est rare qu’elles tombent à plat. Je ne serais pas hypocrite (et/ou mesquin) au point de dire que c’est un signe que l’originalité paye toujours, mais dans le cas de Mute, elle paye certainement! Tiens, prenez un morceau comme “Tidal” et son intro quasi-pop, qui semble faire un peu tache au milieu de cet album. Paf! En deux minutes, on ressort les grosses guitares et l’orchestration râpeuse et chaotique. Tout l’album est de cet ordre.

Lire plus

Magma: Ëmëhntëhtt-Ré

L’anecdote du jour: j’étais parti pour vous faire la chronique d’un autre album jusqu’au moment où, en vérifiant deux-trois virgules, je me suis aperçu que le vendeur chez qui je l’avais acheté s’était trompé et avait mis un autre album à la place d’un des deux CD. Das lol!

Donc, Ëmëhntëhtt-Ré, de Magma. Vous vous en doutez sans doute rien qu’au titre – et les moins ignares d’entre vous auront également reconnu le nom du groupe –, c’est du lourd! Magma est un de ces dinosaures du progressif, avec quarante ans de carrière derrière eux et une liste d’albums longue comme le bras – sauf que pas tant que ça, vu qu’ils ont fait une pause de vingt ans entre 1984 et 2004.

Magma (et son leader, Christian Vander), c’est surtout l’inventeur de tout un tas de choses, à commencer par un genre spécifique, le Zeuhl, et le langage qui va avec, le kobaïen. Je vous avais prévenus: c’est du lourd (les articles Wikipédia valent leur pesant de concept), et la musique ne fait pas grand-chose pour infirmer ce qualificatif. Elle est définie par les puristes comme un mélange improbable de jazz-rock, de chant choral et de musique classique contemporaine.

De ce point de vue, Ëmëhntëhtt-Ré (gloire à l’inventeur du copier-coller!) est un album typique. Mais seulement de ce point de vue: on a droit à une intro parlée en kobaïen faisant référence à des divinités égyptiennes, puis à des longs morceaux d’une musique complètement décalée et hantée par des chants féminins; plus besoin de LSD, ça part tout seul. Ajoutez à cela que cet album est censé être le troisième (avec Köhntarkösz Anteria (K.A) et Köhntarkösz) d’une trilogie initiée… en 1975.

Lire plus

« Les Arcanes du chaos », de Maxime Chattam

Il m’a fallu un certain temps pour oser attaquer ces Arcanes du Chaos, mini-pavé signé par le français Maxime Chattam et étiqueté « thriller », qui m’avait été offert par The Old Ben au cours de l’échange traditionnel de cadeaux rôlistes (et assimilés) connu sur Antonio Bay comme « Secret Santos ».

Le sujet en est une jeune femme parisienne au demeurant parfaitement banale, Yael Mallan, qui se retrouve à voire des ombres qui n’y sont pas dans les miroirs et recevoir des messages de mystérieux correspondants l’incitant à chercher la vérité derrière les apparences.

Vous l’aurez peut-être deviné, le thème du « Secret Santos » de cette année était les conspirations. Sujet qui m’amuse beaucoup, mais que je trouve souvent mal traité (et maltraité) dans les médias contemporains, qui semblent avoir décidé, depuis X-Files, que c’est très tendance.

Lire plus

Les Discrets: Septembre et ses dernières pensées

Si j’étais taquin, en lieu et place de cette chronique sur Septembre et ses dernières pensées, premier album du groupe de post-rock français Les Discrets, je vous dirais bien de prendre mon billet d’hier sur le dernier album d’Alcest et de remplacer noms du groupe et de l’album, tant ils sont similaires. Mais je ne suis …

Lire plus

Les Gérard

Je me rends bien compte que j’arrive un peu après tout le monde sur ce coup, mais il y a une semaine étaient décernés les Gérard 2010 du cinéma (il en existe aussi pour la télé). Les Gérard, c’est un peu comme les César, sauf que c’est le contraire: au lieu de récompenser les soi-disant …

Lire plus

Festival international des jeux à Cannes

C’est un peu en touriste (ou « semi-branleur », pour reprendre l’expression de Neko) que je me suis rendu avec Isa ce week-end au Festival international des jeux, qui avait lieu à Cannes.

Le but premier était de prendre un (long) week-end de vacances et voir des potes, en profitant de la liaison TGV directe entre Genève et Nice et, très accessoirement, de faire des parties de Tigres Volants. Du coup, je n’en ai fait qu’une, mais je ne me plains pas : on s’est bien amusés (mention spéciales à mes joueurs, qui sont les premiers à me prendre l’option “coup de pute” dans le scénario Ciel! J’ai égaré mon carburateur) et j’ai eu largement de quoi m’occuper pendant le salon.

Il faut dire que le festival est un événement de grande taille : installé au Palais des festivals (celui-là même où a lieu le Festival du film de Cannes, mais on n’a pas monté les marches), il regroupe jeux classiques (échecs, bridge, Scrabble), jeux de société plus modernes (Catane et autres jeux de « l’école allemande »), casse-têtes, jeux vidéos, wargames, jeux de carte et jeux de rôle. Ajoutez à cela un (petit) « village manga » et une entrée gratuite, vous obtenez une manifestation grand public, blindée de monde le samedi et le dimanche.

Lire plus

En route vers Cannes!

Je suis en train de mettre la dernière main à mes préparatifs pour mon départ pour Cannes. Moitié vacances avec Isa, moitié convention, nous partons pour le Festival International des Jeux, qui s’y déroule depuis hier jusqu’à dimanche. Côté préparatifs, cela implique de faire quelques sauvegardes de fichiers, d’imprimer prétirés, scénarios et feuilles de présentation …

Lire plus

Mistercake: Fill Empty Spaces

À force de vous sortir des groupes aussi improbables, vous allez finir par croire que je vous les invente par pur désœuvrement, mais Mistercake existe non seulement, mais il m’a parlé! Enfin, écrit; du coup, cette critique est un peu une commande, ce qui prouve que, lentement mais sûrement, Blog à part est en train de devenir le site de référence en matière de musiques bizarres, de groupes introuvables venus d’horizons improbables, le Télérama du prog et assimilés, muhahaha!

Progression by Failure

Il fallait être français pour oser un titre comme Progression by Failure, dans la grande tradition de la logique shadock: “plus ça rate, plus ça a des chances de réussir”. Sans aller jusqu’à dire que cet album est un franc succès, je dois dire qu’il a dû avoir déjà beaucoup d’échecs derrière lui pour être arrivé à ce niveau.