Kacho-Oji / Black Heaven

Oji Tanaka est un salaryman japonais tout ce qu’il y a de plus typique: une trentaine désabusée, marié et père, un boulot moyennement passionnant et un chef tyrannique. L’arrivée d’une blonde bizarre, qui lui dit tout de go qu’il est le seul à pouvoir sauver la galaxie, lui rappelle l’époque où il se faisait appeler “Gabriel” et où il était le guitariste du groupe de hard rock Black Heaven.

Quelque part, et curieusement pour qui me connaît, la perspective de voir un anime mélangeant batailles spatiales et heavy metal ne m’enthousiasmait pas tant que ça. La raison principale est que les Japonais ont, en général, une conception du heavy metal qui se rapproche plus de l’Eurovision que de Metallica. La surprise vient ici de l’angle d’approche: le héros est un ex-rocker (presque) rentré dans le rang, pathétique dans ses tiraillements entre conformité et ses aspirations de star de la guitare.

Du coup, Kacho-Oji fait l’impasse sur la SF glam à la Daft Punk et oscille entre une chronique douce-amère des ex-rebelles ravalés par la société qu’ils méprisent et une ode au hard rock comme arme de destruction massive. Le tout (en treize épisodes) ne se prend pas au sérieux, ce qui est plutôt une bonne chose au vu de l’indigence des moyens de la série; je soupçonne que la moitié du budget est parti dans le cachet de John Sykes (Whitesnake, Thin Lizzy), qui signe le générique.

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Eureka Seven

Les animes, quand on en a vu autant que moi, on finit par être blasé: il faut sortir du Satoshi Kon ou des calibres du même genre pour me titiller. Alors quand je tombe sur Eureka Seven (2005), un truc qui ressemble à une énième resucée d’Evangelion, je ne m’attends pas à grand-chose (à part que ce sera meilleur que l’original, ce qui n’est pas difficile).

C’est parfois bon d’avoir tort.

Vous connaissez la manœuvre: le jeune garçon peu sûr de lui, la jeune fille mystérieuse, les méchas mystiques, les secrets inavouables, tout le tremblement. Bien. Rajoutez à la sauce une bande de rebelles à bord d’un vaisseau militaire volé, qui font du surf et de la contre-culture (la série est saupoudrée de références culturelles, musicales et visuelles aux années 60 et 70, y compris dans le dessin de certains personnages), une grosse dose de mythes bouddhistes et un méchant bien méchant; ça commence à ressembler à quelque chose.

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Paprika

Par un de ces manques de flair flagrants dont les réseaux de distribution de cinéma suisses ont le secret, je n’avais pas pu voir Paprika, le dernier film de Satoshi Kon au cinéma (même à Paris, il est resté en salles une semaine). J’ai enfin pu me rattraper hier avec la version DVD. Pas de surprise: ce film est une tuerie!

Tuerie visuelle, d’abord. L’animation est exceptionnelle, fluide et énergique; il fait vraiment avoir l’habitude pour deviner les images de synthèses dans certains plans (ceux qui impliquent des véhicules, notamment). En plus, avec une histoire qui — comme souvent chez Satoshi Kon — prend pour thème le réel et l’imaginaire et joue sur les confusions entre les deux, on a droit à des effets oniriques et des transitions qui touchent au pur génie (à cet égard, le générique du début est une merveille). Le tout est appuyé par un thème musical parfaitement adapté, mélangeant musique électronique et sonorités japonaises.

Le scénario est également solide: un inventeur de génie crée une machine qui permet d’entrer dans les rêves, dans le but de l’utiliser comme outil de psychothérapie. Paprika est l’alter-ego d’une des scientifiques, qui sert de guide onirique aux patients. Les problèmes commencent quand trois de ces appareils sont volés et que les utilisateurs se mettent à rêver éveillés.

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Code Guardian

Des méchas, des nazis et des grosses explosions: que demande le peuple? Code Guardian est un petit film en image de synthèse, réalisé à peu près tout seul par un Italien. Ça ne casse pas une grande quantité de briques, mais moi j’aime bien. Note: pour le moment, le site est abominablement lent, alors jetez …

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Nausicaä de la vallée du vent

Nous sommes donc allé, aujourd’hui, voir au ciné Nausicaä de la Vallée du Vent. Attention, chef d’œuvre! En fait, j’aurais tout aussi bien pu dire “Miyazaki”, ça aurait été équivalent, tant cet individu est une sorte de demi-dieu de l’animation. Même en version française, c’est bien; c’est dire!

Après 22 ans d’attente, cet anime sort enfin en salles sous nos latitudes, et ce dans une version restaurée. Il faut peut-être préciser qu’il en a précédemment existé une version bricolée par un sagouin (pour vous donner une idée, c’est le même zigoto qui a “créé” Robotech), qui n’a rien trouvé de mieux que de couper trente minutes et remonter une bonne partie du film, avant de renommer le tout “Les Guerriers du Vent” — ce qui, pour une parabole écolo-pacifiste, est quand même le pompon.

Premier film réalisé par Hayao Miyazaki en “indépendant” (le succès du film donnera naissance au studio Ghibli), on y retrouve à peu près tous les éléments qui figureront dans les films suivants — à commencer par l’héroïne: adolescente, rouquine, sage et têtue à la fois. Comme déjà mentionné, les thèmes pacifistes et environnementalistes (le monde a été détruit par une guerre gigantesque et par la pollution industrielle) forment la trame de l’histoire; j’ai même été surpris de voir mentionné au générique la contribution du WWF.

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Samurai Jack: un dessin animé avec un cerveau (et même deux lobes)

Samurai Jack est une série de dessins animés, produite et diffusée par Cartoon Networks, qui parle d’un samouraï envoyé dans le futur par un démon et qui se bat contre des monstres et des robots.

Bon, dit comme ça, ça n’encourage pas vraiment. Et, à vrai dire, je n’étais pas très encouragé. Jusqu’à ce que je voie le premier épisode.

D’une part, visuellement, ça dépote: le style, très dépouillé et très carré, n’est pas sans rappeller des séries comme Powerpuff Girls ou Dexter’s Lab — c’est normal, c’est la même équipe. Mais les décors sont souvent dans un style pseudo-oriental, avec un côté aquarelle. De plus, l’action emprunte beaucoup au cinéma d’action japonais ou de Hong-kong, au point de reprendre nombre de ses codes: ralentis, scènes découpées, gros plans sur les yeux ou les mains des personnages.

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Fumoffu?!

À force de se gaver de dessins animés japonais, il devient de plus en plus difficile de trouver la perle. C’est clair que, passé l’attrait de la nouveauté (genre, après le cinquantième clone d’Evangelion), on commence à se sentir blasé. Et puis bon: à partir de moment où vos fantasmes n’incluent pas les écolières japonaises en mini-jupes, les filles-chat et/ou les anges (de préférence les trois ensemble), ça fatigue.

Malgré ça, de temps en temps, la Loi de Sturgeon fait relâche et on tomber sur l’oiseau rare: des OVNIs comme Le Portrait de Petite Cosette, un festival d’effets spéciaux à la Macross Zero, une série épique/steampunk comme Last Exile, ou tout simplement sur un bon gros délire vaguement hystérique et qui ne se prend pas au sérieux — comme Full Metal Panic Fumoffu.

C’est une série dérivée du Full Metal Panic originel, une série classique, avec une unité mercenaire luttant contre des méchants terroristes à l’aide de robots de combat à propulsion crypto-mystique, avec au milieu quelques étudiants japonais, pour faire bonne mesure. Cette série avait une originalité: celle d’avoir Sosuke Sagura, un jeune garçon, qui avait passé le plus clair de son temps sur des champs de bataille et dans des guérillas diverses, comme garde du corps d’une étudiante, Chidori Kanome.

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Millennium Actress

Vu hier le DVD de Millennium Actress, de Satoshi Kon. C’est de l’animation japonaise haut de gamme, un film d’une petite heure et demie. Et c’est très, très chouette.

Deux reporters retrouvent une actrice mythique du cinéma japonais, trente ans après son dernier film, et lui font raconter sa vie. Un de deux reporters est un fan de base, qui connaît tout ses films, l’autre est un caméraman jeune et désabusé. Derrière la carrière de l’actrice, un secret, une quête et soixante ans d’histoire du Japon.

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Interstella 5555, ou: “Je hais Daft Punk”

Daft Punk, je vous hais!

Vous m’avez volé mon rêve d’enfant.

Case in point: Interstella 5555. Une histoire d’un groupe de rock extra-terrestre qui arrive sur Terre, en dessin animés japonais, illustré et réalisé par un des maîtres du genre: Leiji Matsumoto (Albator). Le tout est un clip video d’une heure, sur la musique de — vous l’aurez deviné — Daft Punk.

Le problème, c’est que ces salauds m’ont piqué l’idée originelle de Tigres Volants!

C’est vrai, quoi: il y a très longtemps, dans une lointaine galaxie qui connaissait encore le plein-emploi, le communisme et les montres pas-à-quartz, je regardais GoldorakLa Bataille des Planètes et Starblazer (en italien). Oui, je sais: à la réflexion, j’ai un peu honte. Mais c’était tout ce qu’il y avait… Notez qu’à l’époque, je trouvais ça bien, mais nul: le dessin me plaisait, les vaisseaux étaient chouettes, mais les personnages des neuneus et les histoires minables.

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Pour quelques animes de plus…

Il faudrait que je mette à jour mes pages “Animés”. Parce que, depuis que je les ai écrites, c’est pas qu’on en a vu des nouveaux, mais on en a vu des chiées de nouveaux… Hellsing: en un mot: grotesque. Hellsing est le nom d’une fondation anglaise qui fait la chasse au surnaturel depuis des …

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Bag of Tricks: Get out of my Head!

I love anime, and I love my girlfriend too. But sometimes I feel like I could yell, kill her and then hurl my DVD player out of the second-story window.

The reason: soundtrack.

Now I understand that J-Pop (that’s Japanese Pop, I believe) is not something for everyone. People dig it, my girlfriend dig it (heck, she’s one inch away — in the wrong direction — from going all karaoke during credits) and I don’t.

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Bag of Tricks: A Room Full of This

A little bit of music, a little bit of movies, a pich of animes and a few facts of life.

All this in this new selection from the Bag of Tricks.

And more…

So there was this Star Wars: Attack of the Clones review I was talking about last time. I had the whole of today to think about it and realised that everyone and his dog probably saw it already. But then, when did that ever stop me from making a fool of myself?

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Bag of Tricks: Enter the Spriggan

OK, first review then, more or less. I’ll start with an anime: Spriggan (or “The Spriggan”).

I’ve been waiting for this one for a long time, salivating in front of the ADV trailer. Finally it’s here, and I’m stuck with a severe case of trailer withdrawal syndrome.

You know the feeling: you watch a trailer and think: “Wow, all this action! It must be a very cool movie…” And when you eventually watch said movie, you realise all the great action scenes were in the trailer and the rest of the movie is a lot of filler stuff and second-rate action. This is especially aggravating when you wait about one year after first watching the trailer!

Now, Spriggan left me with that kind of feeling. Not the worst offender in that category I ever encountered, but bad enough. But then, trailers have a tendency to reinforce action scene by editing the scenes in very short, MTV-clip-like fashion. This said, it’s not a bad anime; I would rate it around my top 20% (i.e. if I’ve seen 100 animes, this one is among the 20 best).

Animation is very smooth, with a bit of CGI (not always well-integrated, but OK). Quite a few neat “camera” effects (you’ll know it when you see it) and really frantic action scenes; the chase/fight inside Istambul’s market is very impressive.

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